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Lifestyle - Objets et histoire

Une chanson de geste... héroïque

En l’an 778, Charlemagne règne depuis 10 ans. Il a commencé à réorganiser le royaume franc, mais il a aussi entrepris ses premières conquêtes, au nom de la foi : à coups d’épée, on inculque aux Saxons les vertus de la religion chrétienne et on annexe les Lombards qui ont osé menacer les territoires du pape.
Au sud des Pyrénées, les Sarrasins stoppés jadis par son grand-père Charles Martel et expulsés par son père Pépin le Bref sont solidement implantés dans l’Espagne musulmane dirigée par l’émirat de Cordoue.
Le roi très chrétien décide d’une expédition contre les infidèles d’Espagne. Le franchissement d’une chaîne montagneuse telle que les Pyrénées n’est pas aisé pour une armée. Celle de Charlemagne s’étire. L’empereur à la barbe fleurie commande l’avant de l’armée, mais au moment d’arriver à Saragosse, il apprend qu’une révolte des Saxons menace la frontière du Rhin. Il rebrousse chemin, confiant son arrière-garde au comte Roland, préfet de la marche de Bretagne, l’un des grands vassaux du royaume. Ce dernier est secondé par son sage conseiller et ami Olivier. Malheureusement, ils sont trahis par le comte Ganelon qui permet aux Sarrasins de tendre une embuscade aux troupes franques au col de Roncevaux. Lourdement chargés, encombrés par leurs cuirasses de cuir et de métal, portant l’épée, le glaive, le couteau et le bouclier de bois, ces cavaliers sont incapables de manœuvrer pour échapper à leurs assaillants. On raconte que seul contre 300 000 Sarrasins, Roland s’est battu jusqu’à son dernier souffle. Voulant briser sa fameuse épée Durandal « force aveugle » pour qu’elle échappe à l’ennemi, la lame resta intacte et fit éclater la roche, ouvrant la « Brèche de Roland ». Une version de la légende veut que Roland ait alors appelé l’archange saint Michel à l’aide, puis lancé l’épée vers la vallée. Celle-ci traversa alors miraculeusement plusieurs centaines de kilomètres avant de se ficher dans le rocher de Notre-Dame de Rocamadour où on peut l’admirer aujourd’hui. Elle y est encore, vieille et rouillée. Désespéré, voulant rassembler ses hommes et appeler Charlemagne, Roland souffle alors dans son olifant : l’olifant, ancêtre du cor, est ainsi nommé parce qu’il est taillé dans une défense d’éléphant. On l’utilise depuis la préhistoire, pour la chasse et la guerre. Alexandre le grand aurait utilisé lors de ses campagnes un cor aux dimensions colossales qui pouvait être entendu par ses soldats à dix-huit kilomètres. À l’époque de Roland, seuls les princes de haut rang possèdent un cor, marque du commandement, la tragédie de Roncevaux le fait entrer dans l’histoire. Le cor de Roland, longtemps conservé à l’abbaye de l’île Barbe, a été donné au comte de Chambord, prétendant légitimiste au trône de France. Hélas, quand Charlemagne rejoint son arrière-garde, il est beaucoup trop tard : Roland est déjà mort, la tête tournée vers l’Espagne (car un héros regarde toujours, jusqu’à la mort, l’ennemi en face). Cet événement marque le début d’une légende qui deviendra la célèbre « Chanson de Roland ». Version poétique et romantique de cet événement, elle connaîtra un succès énorme tout au long du Moyen Âge ! Composée de 4 000 vers, elle fut vraisemblablement écrite par un clerc d’Île-de-France quelque part entre 997 et 1130. Le plus vieux parchemin conservé appartient à la bibliothèque d’Oxford. L’incident mineur (à l’échelle de l’histoire de France) d’une expédition guerrière parmi tant d’autres est devenu par la magie de la poésie une épopée qui rivalisera de notoriété avec le roman de la table ronde. Roland deviendra l’idéal du preux chevalier mourant sans peur, les armes à la main, face aux infidèles. Ce chevalier idéal servira de modèle à des générations de chevaliers... Dépassant de loin la réalité du personnage historique, Roland est devenu dans l’inconscient collectif du Moyen Âge français le chevalier chrétien idéal... Chevalier galant comme mon Roland......

Sources principales :
la-litterature.com
www2.cndp.fr
histoiredumonde.fr
En l’an 778, Charlemagne règne depuis 10 ans. Il a commencé à réorganiser le royaume franc, mais il a aussi entrepris ses premières conquêtes, au nom de la foi : à coups d’épée, on inculque aux Saxons les vertus de la religion chrétienne et on annexe les Lombards qui ont osé menacer les territoires du pape.Au sud des Pyrénées, les Sarrasins stoppés jadis par son...

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