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Économie - Liban - Social

Grille des salaires : la mobilisation ne s’essouffle pas

La grève générale ouverte pour que la grille des salaires soit transmise au Parlement s’est poursuivie hier dans tout le Liban et se prolongera, selon le Comité de coordination syndicale, jusqu’à ce que les protestataires obtiennent satisfaction. Les écoles privées, elles, ont fait preuve de plus de solidarité à l’égard des établissements du secteur public.

Devant la Banque du Liban, grévistes et forces de l’ordre face à face. Photo Sami Ayad

Voilà déjà plus d’une semaine que les syndicats se sont mobilisés à l’appel du Comité de coordination syndicale (CCS) pour réclamer que la grille des salaires soit enfin transmise au Parlement. Et le mouvement ne donne aucun signe d’essoufflement, le président du syndicat des enseignants du privé et membre du CCS, Nehmé Mahfoud, réaffirmant hier que la grève « restera ouverte ».


Fonctionnaires, enseignants, retraités et contractuels continuent donc par milliers de faire grève ou de défiler devant les principaux bâtiments publics et établissements scolaires du pays. Hier, c’est devant les sérails de Jbeil, de Jounieh, de Zahlé et de Jdeidé que les manifestants ont défilé. De plus, alors qu’un certain nombre d’établissements scolaires privés s’étaient jusque-là refusés à participer au mouvement, plusieurs écoles, collèges et lycées du pays sont revenus sur leur décision au cours des derniers jours, ou du moins ont observé une demi-journée de fermeture en signe de solidarité avec le secteur public. Ainsi, le corps enseignant issu du privé et du public a fait hier front commun au Akkar ou encore dans les villes de Tripoli, Zghorta, Jezzine, Tyr, Batroun et Jbeil...

Le président de la CCIAB prône le dialogue
Dans la capitale, après le Grand Sérail, le bâtiment de la TVA secteur Palais de justice ou encore le siège du ministère de l’Agriculture, c’est le siège de la Banque du Liban (BDL) qui a été choisi hier matin par les manifestants comme point de ralliement. Les protestataires se sont ensuite dirigés vers la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB) pour regagner par la suite la rue Hamra, puis le bâtiment de l’Inspection centrale à Verdun.
En réaction, le président de la CCIAB et de l’Union des Chambres d’industrie et d’agriculture du Liban, Mohammad Choucair, a invité le CCS au dialogue. Le comité devrait « s’asseoir à la même table que les organismes économiques (...) afin d’examiner ensemble le dossier de la grille des salaires », a-t-il affirmé dans un communiqué. En dépit de ces propos conciliants, M. Choucair n’a pas manqué de se prononcer de nouveau, et fermement, contre l’adoption d’un projet « sans plan de financement ». Rappelons qu’il a sévèrement interpellé le gouvernement à ce sujet en décembre dernier. « Si l’objectif de l’État est de ruiner le pays, il est sur le bon chemin », avait-il affirmé, ajoutant : « Vous promettez une nouvelle grille des salaires sans aucune contrepartie. »


Les organismes économiques se sont plusieurs fois soulevés au cours des derniers mois contre le projet de la grille des salaires, qu’ils taxent de « blasphème économique ». « Les fonctionnaires ont le droit de demander une hausse de leur salaire. (...) En revanche, promettre une nouvelle grille des salaires sans plan de financement est complètement suicidaire pour l’économie », a récemment martelé le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, ajoutant que celle-ci serait contre-productive et illusoire pour les bénéficiaires « puisqu’elle va mener le pays à la ruine ».


Pour sa part, le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Ghassan Ghosn, s’est interrogé hier sur le fait que le gouvernement « ne se soit toujours pas sérieusement penché – depuis l’an dernier – sur le dossier de la grille des salaires alors que nous sommes en février 2013 ».
Quoi qu’il en soit, le CCS demeure inflexible. Il a plusieurs fois souligné qu’il ne ferait aucune concession « face aux pressions ». « On va mettre le pays sens dessus dessous », avait assuré dimanche à L’Orient-Le Jour le président du CCS, Hanna Gharib. « Nous serons partout », a également mis en garde Nehmé Mahfoud.
Parole tenue, le comité a prévenu qu’une nouvelle manifestation est prévue aujourd’hui devant le siège du ministère de l’Économie et du Commerce, ainsi que devant les sérails de Aley, Beiteddine, Jdeidé, Halba, Tripoli, Jeb Jennine, Zahlé, Baalbeck, Nabatieh, et Tyr – en plus « des écoles privées dont les responsables ont interdit aux enseignants de se joindre à la grève et les ont menacés », selon un communiqué du CCS paru hier soir. « Et cela n’est qu’une préparation à la grande manifestation prévue mercredi (demain) qui verra converger les manifestants depuis le quartier Barbir en direction du Grand Sérail », a conclu le communiqué.

 

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