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Moyen Orient et Monde - Législatives

Une vague féminine attendue aux élections italiennes

Les partis politiques italiens le répètent sur tous les tons, ils ont promu, davantage qu’à l’accoutumée, les femmes sur leurs listes en vue des législatives des 24 et 25 février. Cette nouveauté devrait favoriser une vague féminine au Parlement qui sortira des urnes lundi soir. « Pour l’Italie, c’est la première fois de son histoire qu’elle va au-delà du choix habituel de deux ou trois personnalités emblématiques parmi les femmes », confirme Monica Frassoni, ex-députée européenne pour les Verts et candidate du petit parti d’extrême gauche SEL à un poste de sénatrice. Ce phénomène a suscité une grande attention des médias : plusieurs journaux ont publié des simulations de la composition future du Parlement, et le Corriere della Sera diffuse aussi ces jours-ci, sur son site Internet, un Web-documentaire centré sur huit candidates de toutes tendances, dont Monica Frassoni.
Que ce soit le centre gauche de Pier Luigi Bersani qui gagne – l’hypothèse la plus probable – ou la droite de Silvio Berlusconi, le Parlement (630 députés, 315 sénateurs) sera à coup sûr bien plus paritaire. Selon Valeria Ajovalasit, présidente de l’organisation Arcidonna, alors qu’on compte actuellement 20 % de femmes parlementaires, ce qui vaut à l’Italie la 50e place mondiale, la proportion « pourrait augmenter à 28/30 % avec une victoire de l’alliance PDL-Ligue du Nord (de Berlusconi) et même grimper à 38 % en cas de victoire du centre-gauche, voire à 40 % s’il était majoritaire à la Chambre et au Sénat ». Une présence féminine aussi massive serait une performance dans une Italie où la proportion de femmes ayant un emploi ne dépasse pas les 47 % (20 % à Naples), alors que la moyenne européenne est de 59 %. Un phénomène dû surtout à un manque de crèches et d’aides familiales qui se traduit par leur une sous-représentation dans tous les secteurs.

Pas que du blabla
« Cette fois, à gauche, il y a un véritable effort, ce n’est pas que du blabla », estime Monica Frassoni, en notant que le PD a fait en sorte d’avoir « environ 40 % de femmes élues » et SEL (Gauche Écologie et Liberté) « a carrément prévu 50 % de femmes têtes de listes ». Pour le professeur de philosophie politique Giacomo Marramao, jusqu’à présent la gauche « n’avait pas brillé par sa capacité à interpréter les signes des temps et fonctionnait plutôt par logique d’appareil ». La « nouveauté », selon lui, c’est d’en voir beaucoup « en bonne position, avec des candidatures de qualité, provenant de la société civile, du monde intellectuel, du journalisme, des professions libérales ».
En revanche, « pour les autres partis, c’est moins brillant, par exemple Antonio Ingroia (Révolution civile, concurrent de SEL à gauche, NDLR) présentera 18 hommes et seulement 2 femmes sur 20 élus potentiels. C’est la preuve que le leadership des partis politiques en Italie est encore aux mains des hommes », souligne Monica Frassoni. La ministre sortante du Travail et de l’Égalité entre les sexes, Elsa Fornero, une des trois femmes à poigne dont s’était entouré Mario Monti, déplore en outre qu’aucun des candidats au poste de Premier ministre ne soit une femme. « C’est la énième occasion perdue, on donne un rôle aux femmes mais les décisions vraiment importantes sont prises par les hommes », regrette-t-elle. Son « patron », le chef du gouvernement démissionnaire, a pourtant cherché à les valoriser en prévoyant un chapitre spécial dans son programme appelé « agenda Monti ».
Sur le net, sont aussi apparus des spots vidéo (« donnexMonti », femmes pour Monti) de jeunes femmes expliquant pourquoi elles voteront pour l’austère ex-commissaire européen ce week-end. Sur leur page « Ora Basta ! » (maintenant ça suffit !), ce groupe a dressé la liste des nombreuses petites phrases machistes prononcées par Silvio Berlusconi en 18 ans de carrière politique, comme par exemple : « Nous sommes contents si beaucoup de femmes siègent au Parlement, surtout si elles sont belles. »
Signe toutefois que le vent est peut-être en train de tourner : plusieurs hommes politiques de droite comme de gauche ont cité dernièrement des noms de femmes reconnues pour leur sérieux – Emma Bonino du Parti radical, Anna Finocchiaro, sénatrice du PD, ou Anna Maria Cancellieri, ministre de l’Intérieur du gouvernement Monti – pour la présidence de la République avec l’arrivée à échéance du mandat de Giorgio Napolitano, 87 ans, en mai.

(Source : AFP)
Les partis politiques italiens le répètent sur tous les tons, ils ont promu, davantage qu’à l’accoutumée, les femmes sur leurs listes en vue des législatives des 24 et 25 février. Cette nouveauté devrait favoriser une vague féminine au Parlement qui sortira des urnes lundi soir. « Pour l’Italie, c’est la première fois de son histoire qu’elle va au-delà du choix habituel de...
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