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Liban - Social

Jebid redonne le sourire aux enfants défavorisés

Financement de tutorats scolaires et d’opérations médicales, distribution de nourriture, organisation de sorties culturelles : cinq ans déjà que Jebid aide les enfants de condition modeste à maximiser leurs chances de réussite.

En 2012, Jebid met en place pour la première fois une distribution de chaussures pour les enfants.

Assis en classe à côté d’un copain, un élève de sixième est absorbé par la lecture du résumé de texte écrit sur son cahier. Il doit l’apprendre par cœur pour demain. C’est pourquoi il dit « faire de la poésie ». Au premier rang, Nevere chuchote et pouffe avec sa camarade de classe quand on lui demande ce qu’elle est en train de faire. Intimidée, elle répond dans un français hésitant, mais correct, qu’elle commence ses exercices d’arabe. La vingtaine d’élèves de sixième volontaires à ce cours est aujourd’hui surveillée par Annie, leur jeune professeur d’arabe. Dans la salle de classe adjacente, ce sont des élèves entre huit et dix ans qui révisent, chapeautés par Raffi, un instituteur « pilier » de l’école.
Nous sommes à Bourj Hammoud, dans l’école Apkarian. La journée scolaire est normalement terminée. Sauf pour quelques-uns. Les quelques élèves restants suivent ce qu’on appelle les « cours du soir », même si l’après-midi vient à peine de débuter. Durant une heure, une aide aux devoirs est prodiguée pour les élèves en difficulté.
Dans un autre quartier de Bourj Hammoud, des cours du soir sont également donnés au collège Levon & Sophia Hagopian. Ici, ce sont de véritables cours supplémentaires, enseignés à des élèves entre la cinquième et la troisième. « Il s’agit d’amener tous les élèves au même niveau avant leur arrivée en seconde », explique l’assistante sociale du collège, Zépure Berbérian. Aujourd’hui, une trentaine d’élèves de troisième révisent leurs mathématiques. Un devoir sur table les attend la semaine prochaine. À raison de quatre séances par semaine, l’assiduité aux cours du soir est très contrôlée. Une responsable de l’établissement passe à chaque début de cours pour noter les absents. « Au bout de trois absences, il y a une convocation de l’élève, voire des parents », prévient Zépure Berbérian.

« Aider les générations à venir »
En temps normal, ces soutiens scolaires n’auraient pu voir le jour sans l’intervention d’une ONG qui vient de fêter ses cinq ans d’existence. Fondée par Janet Atechian et neuf autres femmes, Jebid (« sourire » en arménien) entend « aider les générations à venir ». L’organisation se revendique « apolitique » et cherche à aider toutes les communautés. À ce jour, elle a déjà aidé six écoles à mettre en place ces cours du soir.
« L’action de Jebid ne se limite pas à un simple financement », précise Zépure Berbérian. « Quand les familles ou les enfants font face à des situations très délicates, il arrive que l’équipe intervienne directement », précise-t-elle. Et les élèves semblent conscients de l’aide apportée, comme en témoigne cette jeune élève qui se lève spontanément pour remercier les membres présents de Jebid lors de leur passage au collège Levon & Sophia Hagopian.
En 2012, Jebid a également pris en charge les frais de scolarité de trente élèves. C’est via les assistantes sociales que l’ONG est prévenue des élèves en difficulté. « L’argent n’est jamais versé directement aux familles, mais géré par l’assistante sociale de l’établissement », tient à préciser Corine Piranian.
Si Jebid finance des tutorats scolaires, ainsi que le goûter et le transport, son action ne s’arrête pas là. L’ONG organise régulièrement des sorties culturelles, au cirque ou au cinéma, ainsi que des camps de trois semaines durant l’été. Elle offre également du matériel et de l’équipement aux écoles, que ce soit des télévisions, des ordinateurs ou des livres scolaires. Pour Pâques et Noël, des boîtes de nourriture non périssable sont distribuées dans des centres à près de 400 familles.
En 2012, Jebid innove en mettant en place une distribution de chaussures. « Beaucoup d’enfants n’en possèdent qu’une seule paire », explique Corine Piranian. « C’est par hasard que l’idée nous est venue », raconte une autre membre fondatrice, Carla Tutunjian. « On avait fait une sortie et on avait remarqué que certains enfants avaient des chaussures soit très abîmées, soit trop petites pour eux. » Il arrive aussi que l’ONG participe aux frais médicaux d’opérations souvent trop coûteuses pour les familles. L’an passé, il a ainsi été possible de poser un implant cochléaire à Gaëlle, une petite fille de 14 mois souffrant de surdité.
Les fonds de l’organisation proviennent principalement des donations et des recettes suite à des événements. Pour plus d’information, consultez le site web www.jebid.org.
Assis en classe à côté d’un copain, un élève de sixième est absorbé par la lecture du résumé de texte écrit sur son cahier. Il doit l’apprendre par cœur pour demain. C’est pourquoi il dit « faire de la poésie ». Au premier rang, Nevere chuchote et pouffe avec sa camarade de classe quand on lui demande ce qu’elle est en train de faire. Intimidée, elle répond...

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