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À La Une - Révolte

Moscou met en garde contre une « destruction mutuelle » des Syriens

Brahimi accepte de prolonger sa mission de six mois ; les violences font 122 morts au moins.

À Deir ez-Zor, entre raids aériens et tirs de mortier, pas de répit pour les habitants. HO/S.N.N/Reuters

La Russie a mis en garde hier le régime syrien et les rebelles contre la poursuite de leur conflit militaire qui mènera à « une destruction mutuelle ». « Aucune des parties en conflit ne peut se permettre de miser sur une solution militaire. C’est une voie qui ne mène nulle part, une voie vers la destruction mutuelle », a ainsi déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au cours d’une conférence de presse. « Il est temps de mettre un terme à ce conflit long de deux ans », a-t-il poursuivi. « Nous voyons des signaux positifs, une tendance vers le dialogue de la part du gouvernement et de la part de l’opposition », a d’ailleurs noté le chef de la diplomatie russe.


Le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov avait de fait annoncé mardi que le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem se rendrait à Moscou le 25 février pour tenter de trouver une issue à la crise, ajoutant que la date pour des négociations séparées avec l’opposition syrienne n’avait pas encore été fixée. La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s’oppose à toute ingérence dans le conflit, qui a fait, selon l’ONU, près de 70 000 morts depuis son commencement il y a près de deux ans. Seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas, la Russie a jusqu’ici bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le président Bachar el-Assad.

 

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Par ailleurs, le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a accepté de prolonger sa mission d’au moins six mois, a indiqué un diplomate hier. « Il a le sentiment que sa mission n’est pas finie », a renchéri un autre diplomate, confirmant cette information. La première mission de six mois de M. Brahimi, qui avait remplacé à ce poste Kofi Annan, prendra fin demain.
Toujours sur le plan diplomatique, le prince héritier du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani s’est entretenu hier de la crise syrienne avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, en visite à Doha, selon l’agence officielle QNA.

Encore un Mig abattu
Pendant ce temps, les violences se poursuivaient hier encore sur le terrain, où les rebelles syriens ont abattu un avion de combat de l’armée qui survolait la région de la Ghouta orientale dans la province de Damas selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui s’appuie sur un large de réseau de militants et de médecins à travers la Syrie. Son directeur Rami Abdel Rahmane a déclaré que l’avion avait été visé au-dessus de la localité de Hammouriyeh à l’est de la capitale, après un raid aérien ayant fait 20 morts et des dizaines de blessés. Ces dernières semaines, les rebelles, bien moins équipés que les troupes du régime, sont néanmoins parvenus à abattre plusieurs avions militaires au moyen de batteries antiaériennes et de mitrailleuses lourdes saisies lors de leur prise de plusieurs bases de l’armée, selon cette ONG et des militants. L’aviation est le principal atout du régime pour maintenir sa suprématie dans la guerre contre les soldats dissidents aidés de civils ayant pris les armes et de jihadistes parfois étrangers.


Sur ce point, plusieurs militants ont affirmé hier sur les réseaux sociaux que des combattants étrangers, dont l’un est surnommé le « prince du Caucase », sont arrivés hier en Syrie. Ces combattants viennent notamment de Tchétchénie et d’Afghanistan.

 

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Dans ce contexte, un missile, probablement un Scud, a atteint le poste de commandement de la principale formation insurgée près de Damas, Liwa el-Islam, blessant son chef et fondateur, cheikh Zahran Allouch, ont rapporté des rebelles. « Nous ne pouvons pas révéler l’état de santé de cheikh Zahran Allouch », a déclaré le porte-parole de l’organisation, qui est par ailleurs son cousin. Le tir a fait d’autres victimes, ont ajouté les rebelles.
À Damas toujours, un footballeur a été tué et quatre autres ont été blessés hier par la chute de deux obus de mortier sur un complexe sportif du centre de la capitale, a indiqué un dirigeant sportif. « L’attaquant Youssef Souleiman, 23 ans, de l’équipe el-Wathba a été tué et quatre joueurs d’el-Nawaïr de Hama ont été blessés par les éclats d’obus alors qu’ils se trouvaient dans leurs chambres de l’hôtel Techrine », a révélé ce responsable sous le couvert de l’anonymat, qui se trouvait sur place. Les obus sont tombés dans le jardin de l’hôtel contigu au stade, a-t-il précisé. L’agence officielle SANA avait plus tôt affirmé que le footballeur avait été tué et d’autres ont été blessés par la chute de deux obus sur le stade durant l’entraînement.


Ailleurs dans le pays, les combats continuaient d’opposer soldats aux rebelles dans les alentours des bases aériennes et de l’aéroport international d’Alep, toujours selon l’ONG, dont le bilan provisoire pour la journée d’hier faisait état de 122 morts au moins.

 

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