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À La Une - Tunisie

Jebali jette l’éponge

Le pays reste plus que jamais enlisé dans sa pire crise politique depuis la révolution.

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali. Fethi Belaid/AFP

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a annoncé hier sa démission après l’échec de son projet de cabinet de technocrates torpillé par son parti Ennahda. « J’ai promis et assuré qu’en cas d’échec de mon initiative je démissionnerais de la présidence du gouvernement et c’est ce que je viens de faire », a-t-il déclaré après une entrevue avec le chef de l’État Moncef Marzouki. « Notre peuple est déçu par sa classe politique, il faut restaurer la confiance », a-t-il souligné, semblant mettre en garde son futur successeur et les partis politiques qui doivent trouver un compromis sur le cabinet.


M. Jebali aura été Premier ministre 14 mois, ayant pris ses fonctions en décembre 2011 après la victoire de son parti aux premières élections libres de l’histoire de la Tunisie deux mois plus tôt. M. Jebali, qui doit gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un successeur, a assuré qu’il n’y aurait pas de « vide » à la tête de l’État. « L’échec de mon initiative ne signifie pas l’échec de la Tunisie ou l’échec de la révolution », a-t-il ainsi noté, se disant toujours « convaincu » qu’un gouvernement apolitique « est le meilleur moyen de sortir le pays de l’errance ».


Il a de nouveau insisté sur l’urgence de fixer la date des prochaines élections, alors que toute possibilité de scrutin est paralysée par l’impasse de la rédaction de la Constitution par l’Assemblée nationale constituante (ANC).


Parmi les noms qui circulent pour le poste de Premier ministre, on compte Abdelatif Mekki, ministre de la Santé, et Noureddine Bhiri, ministre de la Justice. Mais Ennahda pourrait aussi décider de reconduire M. Jebali. « Le choix de Jebali comme potentiel futur chef de gouvernement est sur la table, mais nous devons discuter encore et nous avons de nombreux gens compétents en cas de refus », a indiqué Sahbi Attig, chef du groupe parlementaire Ennahda à l’ANC. Prenant les devants, M. Jebali a dit qu’il ne s’inscrirait « dans aucune initiative qui ne fixe pas la date des prochaines élections ». « À quand la Constitution ? À quand les élections ? » a-t-il lancé.


Rached Ghannouchi et le président Moncef Marzouki doivent discuter aujourd’hui « du candidat d’Ennahda à la présidence du gouvernement », selon la page Facebook de M. Ghannouchi. Tout candidat au poste de chef de gouvernement doit être déterminé par Ennahda qui contrôle le plus grand groupe de députés à l’ANC (89 sur 217).
Celui qui sera nommé par M. Marzouki aura 15 jours pour former son équipe appelée à obtenir la confiance de l’ANC (109 votes), ce qui suppose qu’Ennahda forme une coalition.


Actuellement, les islamistes sont alliés au parti de M. Marzouki et à un autre mouvement laïc de centre-gauche, Ettakatol. Mais leurs relations sont très tendues et Ennahda veut élargir la coalition. Après l’échec de l’idée du cabinet apolitique, plusieurs partis ont jugé possible un compromis autour d’un gouvernement mêlant technocrates et personnalités politiques.


L’objectif reste de pacifier une situation électrique depuis l’assassinat le 6 février de l’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd et de créer les conditions pour l’organisation d’élections. Mais les lignes de fracture restent profondes : l’essentiel de l’opposition et les alliés laïques d’Ennahda insistent pour que les ministères régaliens soient confiés à des indépendants, un point sur lequel Ennahda reste réticent.


D’ailleurs, l’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé d’un cran la note souveraine de la Tunisie à « BB- » contre « BB », assortie d’une perspective négative en raison « des tensions politiques » et des « risques pour la transition démocratique ».
(Source : AFP)

 

 

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