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À La Une - Afrique du sud

Oscar Pistorius "hébété par le choc et le chagrin"

Adieux post-mortem de Reeva Steenkamp à des millions de téléspectateurs.

Reeva Steenkamp, la petite amie de l'athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius tuée le 14 février 2013, un meurtre dans lequel Pistorius a été inculpé. AFP PHOTO / Ice Models

L'athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius accusé de meurtre a réitéré samedi ses dénégations, sa famille indiquant qu'il était brisé par le chagrin, tandis qu'une émission de télé-réalité montrant sa petite amie était diffusée post-mortem à des millions de téléspectateurs. 


Les adieux de la jeune femme, filmés pour les besoins de ce programme à grande écoute où s'affrontent des candidats plus ou moins célèbres avant leur élimination successive, ont pris un tour particulièrement poignant, deux jours après son décès le jour de la Saint-Valentin, abattue de quatre balles de 9mm au domicile de Pistorius.


On y voit la blonde Reeva Steenkamp, 29 ans évoluer parmi les dauphins, proclamer son amour pour la Jamaïque - où le tournage avait eu lieu - et pour la vie en général. Elle commente l'importance à ses yeux de réussir sa "sortie" et de "conserver toujours son intégrité, garder la classe, et être toujours vrai avec soi-même", avant de conclure: "Vous allez tous tellement me manquer". 

"Tropika Island of Treasure" devait attirer plus que les 2,5 à 3 millions de téléspectateurs habituels. La chaîne publique SABC1 a obtenu l'accord de la famille, soucieuse que "tout le monde puisse voir leur fille".


Le jour du drame, elle aurait été tuée alors qu'elle était aux toilettes, selon le quotidien afrikaner Beeld, qui indiquait déjà vendredi que Pistorius avait tiré à travers la porte de la salle de bains, une information non confirmée à ce stade.
La police, dont les investigations se poursuivaient samedi dans la maison de Pistorius, aurait saisi la porte de la salle de bains comme pièce à conviction, selon Beeld.

Ce journal affirme également que lorsque les vigiles de la résidence sont arrivés, "Reeva Steenkamp respirait encore tandis qu'Oscar Pistorius la transportait dans ses bras pour chercher de l'aide". Il "lui a fait du bouche-à-bouche dans une ultime tentative de la sauver, mais en vain", écrit le quotidien.

 

 


Samedi, l'oncle de Pistorius, Arnold, a fait savoir que l'athlète, en détention dans un commissariat de Pretoria, était "hébété par le choc et le chagrin".
Le communiqué exprime la profonde affliction de la famille Pistorius et sa sympathie à la famille Steenkamp, souligne "la place prise par la jeune femme auprès d'Oscar", les "projets qu'ils avaient ensemble", son bonheur avec elle après une vie sentimentale passablement agitée auparavant et rejette à nouveau en bloc l'inculpation pour meurtre.
"Après avoir consulté les représentants légaux, nous regrettons l'allégation de meurtre prémédité. Nous n'avons aucun doute sur le fait qu'elle est infondée et que le dossier du parquet, y compris les pièces à conviction, démentent fortement toute possibilité d'un meurtre prémédité et d'un meurtre tout court", a-t-il déclaré.

"Une grande déception"
La défense aura cependant fort à faire pour prouver "les circonstances exceptionnelles" justifiant un régime de liberté surveillée pour Pistorius qui sera demandée à la reprise de l'audience mardi et mercredi.
Face à lui, l'accusation sera incarnée par un membre du parquet de très haut calibre, Gerrie Nel, connu pour avoir envoyé derrière les barreaux en 2011 l'ancien patron d'Interpol et ex-chef de la police nationale, Jackie Selebi, pour corruption. Selon le parquet, il y a eu "meurtre avec préméditation".

 

Parallèlement à l'audience mardi, les obsèques de Reeva auront lieu à Port Elizabeth (sud) en principe dans l'intimité familiale au crématorium de Victoria Parc, selon un média local.

 

Oscar Pistorius pleurant, lors d'une audition, le 15 février, à Pretoria.

AFP / Antoine de Ras 


Autorisé à recevoir des visites dans sa cellule du commissariat de Brooklyn, un quartier de Pretoria, Pistorius a reçu celle de sa famille et de ses avocats, selon Peter van Zyl, son agent.
Pistorius, indéboulonnable au hit-parade des Sud-Africains les plus aimés de ses compatriotes dans un pays à l'histoire douloureuse et ayant terriblement besoin de ses héros, était apparu brisé, en larmes, vendredi lors de sa première comparution.
La police a établi que l'arme du crime appartenait à Pistorius, seul suspect dans cette affaire passible de la perpétuité.
Le coureur est une source d'inspiration pour des millions de fans dans le monde en raison de son parcours exceptionnel qui l'a mené du handicap à la naissance jusqu'aux plus hautes marches des podiums handisports et sur la ligne des valides aux JO 2012.

Le coureur a beau jeu de rejeter en bloc l'accusation, alors que de nombreux fans sud-africains, partagés entre stupeur et désarroi, refusent de croire au meurtre. "Il faut comprendre, notre pays a besoin de héros. On en a besoin. On a déjà tellement mauvaise presse", expliquait Linda, 69 ans.

 

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