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À La Une - Révolte

Les rebelles progressent dans le Nord syrien

Meqdad espère un changement de la politique US dans la région ; Saoud el-Fayçal estime que le peuple doit pouvoir « se défendre » ; au moins 117 morts hier.

A Damas, un fleuriste décore sa boutique la veille de la Saint-Valentin. Joseph Eid/AFP

Les rebelles syriens ont gagné du terrain hier dans le nord du pays en s’emparant notamment d’une importante base aérienne, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), précisant qu’il s’agissait de l’aéroport militaire d’el-Jarrah, sur la route entre Raqa et Alep. Les rebelles, dont cinq ont péri, ont tué, blessé ou capturé une quarantaine de soldats. « Le reste des troupes s’est retiré de l’aéroport, abandonnant plusieurs avions de combat et de grandes quantités de munitions », a également indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, soulignant que « les rebelles effectuent des avancées très rapides dans cette zone ».

 

Peu après, l’armée de l’air a bombardé l’aéroport pour tenter d’en déloger les rebelles, a indiqué l’OSDH. Selon l’ONG, des raids ont également été menés près de l’aéroport international d’Alep, qui a également subi une attaque rebelle. Des militants ont fait état d’offensives rebelles sur ce dernier aéroport ainsi que sur la base aérienne militaire d’el-Nairab, à proximité.

 

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, les combattants islamistes d’Ahrar el-Cham ont affirmé avoir participé à la prise de l’aéroport d’el-Jarrah. La vidéo montre plusieurs caisses de munitions et des avions militaires stationnés sur le tarmac, dont deux MiG. C’est la première fois que des avions militaires de ce type tombent entre les mains des rebelles depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.

 


Une source militaire à Alep a confirmé la prise par les rebelles de l’aéroport d’el-Jarrah. Mais « il s’agit d’un très petit aéroport » qui avait été « vidé des avions militaires et des munitions », a-t-elle toutefois indiqué, démentant dans la foulée que des attaques aient été lancées sur d’autres aéroports.


L’OSDH a en outre rapporté la prise par les rebelles de la principale route reliant la province d’Alep à celle voisine de Raqa, plus à l’Est, ainsi qu’une partie d’une base militaire chargée de sécuriser les aéroports de la région. Plusieurs bataillons islamistes avaient annoncé dans un communiqué « le début à l’aube d’une vaste attaque contre les aéroports civil d’Alep et militaire d’el-Nairab ». Depuis Alep, le journaliste militant Abou Hicham a confirmé des « attaques sur les aéroports et postes militaires » dans le Nord. « Leur capture empêche l’utilisation des avions de combat pour nous bombarder », a-t-il indiqué via Internet. Des militants ont également indiqué la prise par les rebelles de champs pétrolifères dans la région de Hassaké.


Un bilan provisoire de l’OSDH et de militants faisait en tout cas état de 117 morts au moins pour la seule journée d’hier.

« Sans hésitation »
Sur un tout autre plan, et après une explosion meurtrière survenue lundi à un poste-frontière entre la Turquie et la Syrie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient les rebelles, a insisté que son pays « prendra sans hésitations les mesures nécessaires » lorsque cet attentat serait « entièrement élucidé ». La presse turque soupçonne les services secrets syriens d’en être responsables.


Sur le plan politique, le chef de l’opposition, Ahmad Moaz el-Khatib, attend toujours de la part de Damas une réponse claire à sa proposition de dialogue. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, a par ailleurs exprimé l’espoir que sous le nouveau secrétaire d’État John Kerry, l’administration américaine « procède à un changement de sa politique actuelle qui ne coïncide pas avec les intérêts des États-Unis dans la région ni avec ceux du peuple syrien », dans des déclarations au quotidien syrien el-Watan, proche du pouvoir.

« Réunissons-nous »
Le président Assad a pour sa part indiqué hier que les institutions et les citoyens devaient s’engager dans un « effort collectif » pour atténuer les conséquences de la guerre, a rapporté l’agence officielle SANA. Dans ce contexte, des partisans de M. Assad ont appelé à un grand rassemblement mardi prochain sur une des principales places de Damas sous le thème de la « résistance contre le terrorisme », ont indiqué les organisateurs. « Nous voulons montrer que le peuple syrien est uni et ne sera pas divisé », a ainsi affirmé Zahra Osmane, 23 ans, du groupe « Réunissons-nous ».


Au moment où les rebelles réclament aux Occidentaux des armes pour pouvoir l’emporter, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud el-Fayçal, a estimé à ce sujet que la communauté internationale devrait « permettre aux Syriens de se défendre » face au régime si elle ne veut pas intervenir en leur faveur. Sur ce point toujours, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déploré hier la présence de trop grandes quantités d’armes en Syrie, accusant implicitement Moscou de les avoir livrées. La Russie, l’un des derniers soutiens du régime syrien, continue en effet de livrer des armes à Damas dans le cadre de contrats conclus de longue date, a affirmé récemment le vice-Premier ministre syrien.


(Sources : agences et rédaction)

 

 

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