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Moyen Orient et Monde - Crise

Un tournant : premier attentat-suicide au Mali

Les soldats français et tchadiens entrent à Tessalit, à moins de 90 km de la frontière algérienne ; affrontements meurtriers entre soldats à Bamako.

Des Maliens observent le corps d’un islamiste qui a commis hier le premier attentat-suicide recensé au Mali et revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Pascal Guyot/AFP

Un islamiste a commis hier le premier attentat-suicide recensé au Mali, à Gao, récemment reprise aux groupes armés, selon une source sécuritaire. « Il est arrivé à notre niveau à moto, c’était un Tamashek (Touareg), et le temps de l’approcher, il a fait exploser sa ceinture », a déclaré l’adjudant Mamadou Keita, de l’armée malienne, ajoutant : « Il est mort sur le coup et chez nous il y a un blessé léger. » L’attentat a été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions.
Au même moment à Bamako, au moins une personne a été tuée et six ont été blessées dans l’attaque par des forces de l’ordre du camp d’une ancienne unité d’élite de l’armée malienne, les Bérets rouges, a affirmé un responsable militaire. Un civil, riverain du camp où le calme était revenu hier après-midi, a, lui, affirmé avoir vu « trois morts : un garçon et deux femmes », et cinq femmes blessées « par balles ». Cette attaque, qui illustre les divisions au sein de l’armée malienne, laminée par les groupes islamistes armés et les rebelles touareg en 2012, a été motivée par le refus des Bérets rouges de quitter leur camp à Bamako et d’être réaffectés dans d’autres unités pour aller combattre les islamistes dans le Nord.

Bérets rouges et Bérets verts
Les Bérets rouges sont les membres du Régiment des commandos parachutistes (RCP), qui fut un corps d’élite de l’armée malienne jusqu’au coup d’État ayant renversé, le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré, un ancien de cette unité. Fin avril 2012, les Bérets rouges avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d’État mené par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, membre d’un autre corps d’armée, les Bérets verts. En début de semaine, le général Tahirou Dembélé, chef d’état-major, avait déclaré à la télévision nationale vouloir envoyer les Bérets rouges combattre aux côtés des soldats français les groupes islamistes armés qui avaient occupé le nord du pays en 2012. Bien que cette unité d’élite n’ait pas été officiellement dissoute, le général Dembélé avait déclaré avoir décidé d’en « réaffecter » ses membres ailleurs au sein de l’armée. Hormis les 417 Bérets rouges affectés en dehors de Bamako, environ 800 se trouveraient toujours dans la capitale, mais le gros de leur armement leur a été confisqué, indique-t-on de source militaire. L’attaque a coïncidé avec l’arrivée à Bamako d’un premier contingent de 70 militaires européens, dans le cadre de la mission de l’Union européenne de conseil et de formation à l’armée malienne (EUTM). Cette mission de près de 500 militaires venant de 17 pays est destinée à aider le pays à assurer sa sécurité à long terme, une fois terminées les opérations militaires en cours, et ce pour quinze mois. Du côté du Sénégal, le président Macky Sall a annoncé hier l’envoi prochain au Mali de 150 gendarmes sénégalais, qui vont s’ajouter aux 500 militaires déjà déployés dans ce pays.

6 500 déplacés
Pour leur part, les soldats français et tchadiens, après avoir pris jeudi le contrôle d’Aguelhok, sont entrés hier à Tessalit, dans l’extrême nord-est du Mali, à moins de 90 km de la frontière algérienne. Cette région est la cible depuis plusieurs jours d’intenses frappes aériennes françaises, visant des dépôts logistiques et des centres d’entraînement. D’ailleurs, deux membres d’el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi par l’armée algérienne à Tinzaouatin, à la frontière algéro-malienne, a rapporté hier le journal al-Watan Week-End. Les deux islamistes, un Algérien et un Malien, ont été interceptés à bord d’un véhicule tout-terrain, chargé de munitions et d’explosifs, par une « unité de l’armée spécialisée dans la lutte contre le terrorisme », selon la même source.
Sur le plan humanitaire, quelque 6 500 déplacés se situent dans la région de Kidal « dans un état de grande détresse », selon le Comité international de la Croix-Rouge. Elle se situe dans les Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes où une bonne partie des chefs et des combattants islamistes se seraient réfugiés après le lancement de l’intervention française il y a près d’un mois.

Au Sahel
C’est aussi dans cette région que les sept otages français au Sahel seraient détenus. Le président François Hollande avait affirmé samedi dernier que « les ravisseurs doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages », précisant que les soldats français au Mali en étaient « tout près ». Hier, il a assuré qu’il n’y avait pas de « questions financières qui puissent être évoquées » dans le dossier des otages, en précisant que son gouvernement faisait « tout » pour les libérer. Il était interrogé sur les propos d’une ancienne ambassadrice américaine au Mali, Vicki J. Huddleston, qui a fait état d’une rumeur selon laquelle la France, comme d’autres pays européens, aurait versé jusqu’à 17 millions de dollars pour obtenir la libération d’otages au Sahel.
Par ailleurs, l’Unesco prépare un plan d’action pour évaluer les dommages causés à Tombouctou par l’occupation islamiste, où la seule reconstruction des mausolées détruits pourrait coûter 4 à 5 millions d’euros, a annoncé hier sa directrice générale Irina Bokova.
(Source : agences)
Un islamiste a commis hier le premier attentat-suicide recensé au Mali, à Gao, récemment reprise aux groupes armés, selon une source sécuritaire. « Il est arrivé à notre niveau à moto, c’était un Tamashek (Touareg), et le temps de l’approcher, il a fait exploser sa ceinture », a déclaré l’adjudant Mamadou Keita, de l’armée malienne, ajoutant : « Il est mort sur le coup...
commentaires (2)

Tiens,ils ont sauté de la moto à l'âne...pauvre bête...

GEDEON Christian

06 h 43, le 09 février 2013

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Commentaires (2)

  • Tiens,ils ont sauté de la moto à l'âne...pauvre bête...

    GEDEON Christian

    06 h 43, le 09 février 2013

  • Quelle tristesse...une si belle moto...

    GEDEON Christian

    21 h 16, le 08 février 2013

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