Envoi d'un singe dans l'espace, capacité accrue d'enrichissement d'uranium, avion de combat futuriste, projets de satellites : l'Iran multiplie les annonces fracassantes, malgré les sanctions et avant la reprise envisagée des négociations sur son programme nucléaire controversé.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a dévoilé samedi un avion de combat furtif aux formes futuristes, affirmant que l'Iran avait réalisé avec ses seuls moyens l'un des appareils "les plus modernes du monde".
Le jet monoplace, baptisé "Qaher-313" ("Conquérant-313"), a été montré par la télévision sur un plateau dans un hangar, mais il aurait déjà volé "des milliers d'heures", a affirmé le président.
Selon le ministre de la Défense, Ahmad Vahidi, le nouvel appareil, construit avec des "matériaux modernes" non précisés, bénéficierait d'une "signature radar très faible" et serait équipé d'une "avionique avancée".
Cette présentation coïncide avec les célébrations de l'anniversaire de la révolution islamique de 1979, que l'Iran utilise traditionnellement pour faire des annonces fracassantes sur l'accroissement de ses capacités scientifiques et militaires.
Ces démonstrations de puissance se sont intensifiées ces dernières années, Téhéran s'acharnant à prouver que l'embargo technologique, militaire et économique sévère de la communauté internationale contre la République islamique est sans effet.
Le 28 janvier, l'Iran a affirmé avoir envoyé un singe dans l'espace pour un vol suborbital à 120 km d'altitude, après avoir annoncé quelques jours plus tôt à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) l'installation de nouvelles centrifugeuses plus performantes pour enrichir l'uranium.
Ces deux annonces ont fait figure de défi, l'Iran étant sous le coup de six résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont quatre assorties de sanctions, lui enjoignant de cesser l'enrichissement d'uranium et le développement de son programme balistique.
La communauté internationale redoute que Téhéran, malgré ses dénégations véhémentes, ne cherche à se doter de l'arme atomique et de missiles capables de la délivrer, sous couvert de programmes nucléaire et spatial civils.
Israël et les Occidentaux ont condamné ce que Washington a qualifié de "provocation" et de "nouvelle escalade" dans les "violations continuelles" par Téhéran de ses obligations internationales.
L'AIEA a demandé de son côté plus d'informations sur ces centrifugeuses, alors que l'enrichissement massif d'uranium par l'Iran, susceptible de fournir à terme le matériau fissile d'un bombe, est au cœur de son conflit avec la communauté internationale.
Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que la lutte contre le programme nucléaire iranien était compliquée du fait de l'acquisition de nouvelles centrifugeuses par l'Iran.
Les annonces iraniennes sont intervenues alors que Téhéran et les grandes puissances réunies au sein du groupe "5+1" (États-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne) tentent péniblement de relancer leurs discussions pour sortir le dossier nucléaire iranien de plusieurs années d'impasse, et éviter une issue militaire agitée périodiquement par Israël. Envisagée en janvier, la reprise des négociations a été finalement fixée au 25 février au Kazakhstan, a annoncé dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi.
Washington a par ailleurs accueilli avec prudence l'affirmation que Téhéran avait réussi à envoyer un singe dans l'espace, indiquant ne pas avoir pu la confirmer. Mais si c'est vrai, cela constitue également une nouvelle violation des résolutions de l'ONU condamnant le programme balistique iranien, a noté le Département d’État américain.
L'Iran, qui estime que son programme spatial, au même titre que ses activités nucléaires, est "stratégique" et non négociable, a déjà mis depuis 2009 trois petits satellites expérimentaux en orbite à l'aide de fusées dérivées de missiles nord-coréens.
Signe supplémentaire de sa détermination, Téhéran a annoncé cette semaine le lancement d'un nouveau satellite d'observation "dans les prochains jours", tandis que deux nouveaux projets devaient être dévoilés par le président Ahmadinejad.
Pour mémoire
Le président Mahmoud Ahmadinejad a dévoilé samedi un avion de combat furtif aux formes futuristes,...
commentaires (6)
L'iran version mollah n'est autre que la "création" d'israel. Israel est bien content de la présence de l'iran pour "faire peur"aux pays arabes. D'ailleurs, l'iran ne combat jamais directement les israeliens. C'est toujours sur le terrain des autres, avec des sacs de sables autres que population iranienne ( cad les chiites du liban) que les iraniens font leur drôle de guerre amicale à l'encontre des israeliens..Nous ne verrons JAMAIS de guerre entre Iran et Israel..Depuis la création de cet état des Mollahs, il n'y a jamais eu de guerre rélle entre ces 2 pays officiellement ennemis mais ...assez amis officieusement. Ils ont les mêmes objectifs: Désintégrer les pays arabes. Lorsque le Hezbollah fait le jeu des iraniens en combattant israel...Ils détruisent LE LIBAN et non L'IRAN. Ce qui fait l'affaire des iraniens... La guerre Iran Israel se fait: "men b3id la b3id" Cela restera en final entre liban et Israel. Tout comme Israel est impliquée dans l'organisation de Al jazira et tout l'état du Quatar. Ce état satellite est managé de loin par Israel ( les révolutions du printemps incluses). REVEILLEZ Y
jean-Pierre EL KHOURY
07 h 19, le 04 février 2013