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Économie - Banques

Deutsche Bank signe son plus mauvais résultat annuel depuis 2008

Le bénéfice net annuel du géant allemand a fondu à 611 millions d’euros, contre 4,13 milliards en 2011.

Le géant bancaire allemand Deutsche Bank a réalisé en 2012 son plus mauvais résultat annuel depuis 2008, en raison d’une lourde perte au dernier trimestre causée par des dépréciations d’actifs et des charges liées à ses nombreux litiges juridiques.
Sa perte nette s’est élevée à 2,2 milliards d’euros au quatrième trimestre, bien pire que prévu, selon des chiffres publiés hier. Par conséquent, le bénéfice net annuel a fondu à 611 millions d’euros, contre 4,13 milliards en 2011.
Mais la perte de fin d’année s’explique surtout par des effets exceptionnels : 1,9 milliard d’euros de dépréciations liées à la réduction de ses actifs à risque et la restructuration de ses activités, et 1 milliard d’euros de charges passées en prévision de risques juridiques.
Deutsche Bank est concerné entre autres par le scandale de manipulation des taux de prêts interbancaires du Libor et de l’Euribor, et par une enquête en Allemagne sur des soupçons d’évasion fiscale via le marché européen des droits d’émission de CO2.
Le groupe a aussi perdu en décembre un procès-fleuve contre les héritiers de l’ex-magnat allemand des médias Leo Kirch, qu’il devra dédommager pour un montant restant encore à déterminer.
Cependant « ajustée de ces effets exceptionnels, l’activité opérationnelle s’est bien déroulée », s’est félicité Anshu Jain, l’un des deux codirecteurs de la banque, lors de la conférence de presse bilan du groupe à Francfort (Ouest).
Avant impôts et hors exceptionnels, l’institut a signé un bénéfice de 300 millions d’euros au quatrième trimestre et de 4,9 milliards d’euros sur l’année.
M. Jain est toutefois resté vague pour 2013 : tout au plus a-t-il dit s’attendre « à un environnement moins turbulent que lors des deux dernières années ».

« Prêts à souffrir »
La principale bonne surprise pour les investisseurs a été la progression du niveau de fonds propres durs (Core Tier One) de la banque, qui a atteint 8 %, contre moins de 6 % fin 2011, soit plus que son objectif initial de 7,2 % qui était déjà conforme aux exigences des nouvelles normes bancaires de Bâle III.
Cela « devrait éloigner les inquiétudes des investisseurs sur une éventuelle augmentation de capital » synonyme de dilution des parts existantes, a estimé l’analyste Philipp Hässler de la banque Equinet.
« Nous ne pensons pas qu’une augmentation de capital soit dans l’intérêt de nos actionnaires. Nous sommes prêts à souffrir » pour l’éviter, a certifié M. Jain. « Mais comme nous vivons dans un monde très incertain, nous n’excluons aucune option », a-t-il aussi averti.
Malgré ses résultats en baisse, le groupe a proposé un dividende de 0,75 euro au titre de 2012, un niveau inchangé depuis 2009.
À la Bourse de Francfort, l’action Deutsche Bank grimpait, et comptait parmi les valeurs en tête de l’indice Dax, en recul lui de 0,50 %.
La banque augmente ses fonds propres en mettant de côté des bénéfices ainsi qu’en réduisant ses actifs et ses coûts opérationnels, ce qui se traduit notamment par des suppressions d’emplois : elle a annoncé l’an passé la suppression d’environ 2 000 postes, essentiellement dans ses activités de marché.
Le groupe prévoit aussi un gel des hausses de salaires de base cette année, a laissé entendre son directeur du personnel Stephan Leithner. Cette mesure devrait affecter jusqu’à 15 000 employés en Allemagne dont les salaires ne sont pas fixés par des conventions collectives, selon la presse allemande.
Un frein a également été mis aux bonus variables des salariés, qui ont baissé de 11 % sur un an. Cela sert à la fois l’objectif du groupe d’économiser 4,5 milliards d’euros par an d’ici à 2015 et celui d’afficher une « nouvelle culture d’entreprise », plus transparente et plus responsable, alors que l’image de la banque, surtout en Allemagne, est très dégradée.
« Un changement de culture d’entreprise est nécessaire (...) et les récents événements le confirment », a rappelé l’autre codirecteur de la banque, Jürgen Fitschen, en référence aux scandales qui ont secoué le groupe l’an dernier et qui vont probablement continuer à le faire cette année, selon lui.
Deutsche Bank a renforcé ses mécanismes de contrôle interne, ce qui va « nettement réduire la possibilité de comportements inacceptables » en son sein, a-t-il promis.
(Source : AFP)
Le géant bancaire allemand Deutsche Bank a réalisé en 2012 son plus mauvais résultat annuel depuis 2008, en raison d’une lourde perte au dernier trimestre causée par des dépréciations d’actifs et des charges liées à ses nombreux litiges juridiques.Sa perte nette s’est élevée à 2,2 milliards d’euros au quatrième trimestre, bien pire que prévu, selon des chiffres...

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