Mais la ressemblance s’arrête là entre Ibra l’extraverti qui attire à lui la lumière et Sirigu, le discret Sarde qui se fond dans le collectif.
À 26 ans, l’international aux quatre sélections aurait pourtant lui aussi de quoi jouer les matamores à la tête de la 2e meilleure défense continentale (12 buts encaissés contre 7 pour le Bayern) et du haut d’une série de 776 minutes sans encaisser de but qui lui a permis dimanche de dépasser la légende Bernard Lama (697) dans les archives du club.
« Ça peut faire plaisir, mais ce n’est vraiment pas une chose importante en ce moment », déclare pourtant le portier d’une petite voix timide avant d’expliquer à sa façon le bon comportement de l’arrière-garde parisienne.
« Je pense que le mérite en revient à toute l’équipe. L’état d’esprit naturel de notre équipe est offensif.
Ce qui nous manquait, c’était de savoir prendre des décisions défensives, alors on a plus travaillé ce secteur. »
Gendre idéal, Sirigu, qui n’a encaissé que 8 buts en 20 matches de L1 cette saison dont aucun depuis plus de huit rencontres, s’est mis au français dès son arrivée, bien aidé par une compagne rencontrée à Paris.
Au sein de la légion étrangère du PSG, à forte sonorité italienne, il détonne un peu puisque, parfaitement francophone, il semble être le pont entre deux cultures.
« On a eu de la chance »
Lorsque la « guerre des clans » a pu secouer le vestiaire en novembre, son entregent pour rapprocher Français et étrangers a même été visible. De même que les propos parfois excédés d’un joueur qui se cache rarement à l’issue des matches.
« Le PSG c’est mon équipe et je la défends. Quand on joue mal, je le dis, mais il ne faut pas toujours chercher quelque chose qui va mal », assurait-il au plus fort de la crise de novembre, façon « dernier rempart ».
« Ce qui se dit dans le vestiaire, et je ne sais pas comment c’est sorti, ça doit y rester, avait-il poursuivi début décembre, une fois la crise passée. Et il n’y a pas de problème dans le groupe, c’est juste une situation normale quand les gens parlent des langues différentes. »
Publiquement, Sirigu préfère pourtant jouer les modestes et minimiser son rôle de diplomate.
« Je ne suis pas un symbole et il n’y a pas de distinction entre anciens et nouveaux, assure-t-il. Ce n’est pas le rôle d’un gardien mais l’avantage c’est que je parle français donc il m’arrive d’aider certains. Ce n’est pas en tant que gardien que je le fais, mais en tant que coéquipier. »
Celui qui s’est engagé jusqu’en 2015 a pourtant du caractère et son implication sur son dernier but encaissé contre Rennes avait ainsi provoqué une explication houleuse avec son entraîneur dans le vestiaire.
Pas assez toutefois pour repousser une prolongation de deux ans qui est toujours dans l’air et qui pourrait se concrétiser d’ici à la fin de saison.
Disponible, le gardien est également lucide sur son équipe. « Contre Lille franchement on a eu de la chance, a-t-il reconnu sans forfanterie... mais avec humour puisqu’il souhaite que celle-ci ne soit pas » celle du cocu.
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