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À La Une - Liban

Ghadir, un fleuve de détritus

Des rives de détritus pour un fleuve qui passe dans des zones extrêmement peuplées.

Les berges du fleuve Ghadir (Choueifate, au sud de Beyrouth) sont jonchées de détritus et l’eau y est opaque. La pollution est non seulement visible, on peut presque la toucher. C’est ce qu’a constaté hier l’association Nature sans frontières (NSF) lors d’une tournée sur le site.


Au cours de cette tournée, Mahmoud Ahmadieh, président de NSF, dénonce ces « foyers de pollution » autant sur les côtes que dans les fleuves, ainsi que « la négligence des responsables ». Il rappelle que le Ghadir traverse plusieurs régions montagneuses et arrive jusqu’à Amroussieh, au cœur de Choueifate, après Hay el-Sellom (banlieue sud). « Ce fleuve est un trou à microbes flottants qui dispersent leur toxicité et leurs odeurs nauséabondes sur toute cette distance, en passant par plusieurs agglomérations qui subissent continuellement un fléau qu’on supporterait à peine quelques instants », dit-il.


L’écologiste précise que plusieurs industries et restaurants sur les rives du fleuve déversent leurs eaux usées sans traitement, « d’où le danger de retrouver de nombreux polluants dans l’eau stockée dans un réservoir près du fleuve, à partir duquel on distribue de l’eau potable aux habitants ». Il affirme avoir perçu une grande colère chez les riverains, qui voient les insectes et les maladies se multiplier. « Quand je lui ai demandé comment elle pouvait vivre là, une dame m’a répondu que c’est la pauvreté qui la pousse à rester sur place et supporter la pollution », raconte-t-il.

 

 

 

Les berges du fleuve, un amas de détritus...

 

Il ajoute : « Ce fleuve, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), est l’une des sources de pollution les plus importantes de la mer, parce qu’on y trouve une concentration importante de métaux lourds et de composés toxiques, notamment les dioxines et les nitrates, ainsi qu’un nombre très élevé de bactéries. Comme nous l’a assuré un habitant, cette pollution importante est à l’origine de toutes les maladies. Il souligne que la population est livrée à elle-même, et que personne ne s’enquiert de son sort. Les dirigeants politiques ne se manifestent qu’en période électorale », selon lui.


Pour sa part, l’écologiste renvoie dos à dos toutes les institutions concernées, plus particulièrement les ministères « absents » des Travaux publics et des Transports, de l’Environnement et de la Santé. Il dénonce le fait que « Sukleen – la compagnie chargée du ramassage des ordures dans le Grand Beyrouth – ne se sent pas concernée par cette région, alors qu’elle bénéficie d’un budget évalué en milliards de livres prélevé dans la caisse des municipalités ».
M. Ahmadieh appelle enfin à l’élaboration d’un plan d’urgence qui sorte cette région de la pauverté, de la négligence et des maladies.

 

 

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