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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Les instances de la rébellion syrienne discutent des prioprités avec les pays amis

Réunion internationale de soutien à la Coalition nationale syrienne à Paris.

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, entouré de Souhair Atassi (à sa droite) et Riad Seif, vice-présidents de la Coalition nationale syrienne. La Syrie risque de tomber entre les mains de groupes islamistes radicaux si la communauté internationale n’aide pas de façon plus substantielle l’opposition au président Bachar el-Assad, a déclaré M. Fabius. Photo Reuters

Une réunion internationale de soutien à la Coalition nationale syrienne s’est tenue hier au centre de conférences du ministère des Affaires étrangères, rue de la Convention, en présence de délégués d’une soixantaine de pays, d’organisations régionales et internationales, d’ONG et d’agences relevant des Nations unies.
Dans un discours d’ouverture, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et européennes, a exprimé sa joie de vivre ce moment qui « illustre la mobilisation de la communauté internationale aux côtés des Syriens en lutte pour leur liberté ». Il s’est félicité, par ailleurs, d’avoir à ses côtés « les représentants d’une Syrie pluraliste, libre et démocratique, la Syrie de demain ». Autour de l’immense table rectangulaire, outre les soixante participants, on retrouvait en effet une délégation syrienne groupant les vice-présidents, Riad Seif, Souhair Atassi et Georges Sabra ainsi que l’ambassadeur de la Coalition en France, Mounzer Bakhos, accompagné d’un membre de l’opposition syrienne, Ahmad Assi Jabra.
Pour le chef de la diplomatie française, cette conférence internationale se tient pour faire face à une double urgence, à savoir une urgence humanitaire face à la répression féroce du régime de Damas qui mobilise tous ses moyens militaires et illustre ainsi quotidiennement sa sauvagerie qui a fait jusqu’ici, selon lui, plus de 60 000 morts, plusieurs dizaines de milliers de disparus et quatre millions de personnes qui ont besoin d’une aide immédiate, deux millions de personnes déplacées et 650 000 réfugiées dans les pays voisins. Urgence politique, a poursuivi le ministre, à savoir donner concrètement en urgence à l’opposition syrienne les moyens de soutenir sa population, cette Coalition que la France a été la première à reconnaître comme seul représentant légitime du peuple syrien, suivie de plus de cent pays lors de la réunion internationale de décembre dernier à Marrakech.
Définissant les grandes lignes de l’ordre du jour de la conférence, le ministre a indiqué que la Coalition a vocation d’acheminer l’aide vers les zones auxquelles les agences humanitaires n’ont que peu d’accès et où vit une grande partie de la population, à travers l’Unité de coordination des aides pilotée par Souhair Atassi. La France, a encore dit le ministre, a alloué 2,4 millions d’euros à la Coalition permettant d’acheter des paniers alimentaires, de vêtements, de farine et des structures médico-chirurgicales.
Au cours de la première séance de travail tenue dans la matinée, les participants ont discuté de la manière de travailler concrètement avec la Coalition pour lui apporter les moyens nécessaires et aussi pour l’aider à récupérer les sommes importantes promises lors de la conférence de Marrakech. De nombreux signaux en direction du peuple syrien pour l’encourager et l’aider à tenir face à la sauvagerie du régime mais pas un mot sur une aide militaire que l’opposition syrienne de l’extérieur et de l’intérieur réclament en permanence en le clamant à chaque rencontre internationale. Plus d’un membre de la délégation syrienne ont laissé entendre discrètement et même lors des débats que si l’on veut créer une autorité ou un gouvernement transitoires, il faudrait donner aux insurgés syriens les moyens de défendre les zones et les espaces aériens qu’ils ont pu libérer.
La réunion d’hier à Paris fait donc suite à celle de Marrakech en décembre dernier et prélude à la conférence qui doit réunir demain à Koweït une centaine de pays amis de la Syrie, notamment des donateurs à qui il sera demandé d’assurer 1 milliard et 800 millions de dollars. Ces pays, comme les participants à la conférence d’hier à Paris, représentent plus d’un continent, avec à titre d’exemple des pays de l’UE, les USA, le Canada et des pays du CCG, dont le Koweït, l’Arabie saoudite et le Qatar.
En guise de briefing pour la presse entre la première séance et la réunion de l’après-midi, Éric Chevallier, ancien porte-parole du Quai d’Orsay et ancien ambassadeur de France à Damas, a affirmé que les pays présents ont suivi la France au chapitre de l’aide humanitaire et du soutien politique. Il a estimé que la situation sur le terrain évolue favorablement grâce à l’aide extérieure et aussi grâce à la ténacité des combattants.
Au sujet des groupes extrémistes qui se battent sur le terrain, dont le Front al-Nosra, M. Chevallier a affirmé que ceux-ci représentent à peine dix pour cent des 200 000 combattants alignés par l’Armée syrienne libre, mais qu’il faudrait quand même rester vigilant pour que le régime de l’après-Assad reste aux mains des vrais combattants de la révolution.
Une réunion internationale de soutien à la Coalition nationale syrienne s’est tenue hier au centre de conférences du ministère des Affaires étrangères, rue de la Convention, en présence de délégués d’une soixantaine de pays, d’organisations régionales et internationales, d’ONG et d’agences relevant des Nations unies.Dans un discours d’ouverture, Laurent Fabius, ministre...
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