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Communion de pensée en l’Église protestante française, à la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Le nonce apostolique, Gabriele Caccia, prononçant son homélie : « L’unité est un don de Dieu. » À l’arrière-plan, le pasteur Sarkissian.

C’est d’une authentique unité de cœur qu’ont fait preuve hier les fidèles et les invités de l’Église protestante française qui ont célébré, à l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, un culte œcuménique que le pasteur Robert Sarkissian a voulu placer cette année sous la présidence du nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia. Comme d’habitude, les membres du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien étaient présents à la cérémonie, ainsi que des religieuses de diverses congrégations. Le président de la Fondation maronite dans le monde, Michel Eddé, à l’origine, il y a de nombreuses années, d’une telle tradition, a fait cette année acte de présence, ainsi que la sénatrice Christiane Kammermann représentant les Français établis hors de France et le consul général de France, Sylvain Riquier.
La semaine de prière avait pour thème, cette année, un passage du prophète Michée « Ce que le Seigneur exige de nous », et les méditations étaient préparées par des chrétiens de l’Inde, de la caste des Intouchables.
En début d’office, le pasteur Sarkissian a souligné combien il trouvait dans le thème du synode sur l’Église au Moyen-Orient (2010), « Communion et témoignage », les deux dimensions de toute son action de pasteur : la communion entre chrétiens, par le dialogue œcuménique, l’unité et la fraternité entre les hommes par le dialogue interreligieux, deux dimensions du dialogue qu’il s’est efforcé de ne jamais séparer.
Dans son homélie, Mgr Caccia a mis l’accent sur l’unité, qui est d’abord don de Dieu. « Avant chaque activisme ou pragmatisme œcuménique, nous devons réitérer l’importance de l’œcuménisme spirituel », a-t-il dit, précisant que « notre unité sera uniquement possible à partir d’une expérience de la présence de Dieu dans notre vie ». Cette Présence devient ensuite un appel à l’unité de tous les hommes. Mais « l’universalité de la foi chrétienne ne signifie pas l’imposition d’une vérité à l’autre, mais plutôt une proposition faite à la liberté de chacun », a-t-il dit.
Les courts messages de Harès Chéhab, Mohammad Sammak et Abbas Halabi, du Comité national pour le dialogue, durant la cérémonie, ont conforté ces vérités. « L’unité surgit de la prière persévérante et de la conversion » a dit M. Chéhab, qui s’est par ailleurs interrogé sur les rapports entre politique et religion, ainsi que « les tentations du mélange ou de l’opposition » de ces deux espaces.
Pour sa part, M. Sammak a évoqué le 50e anniversaire de Vatican II, qui a marqué un tournant dans le domaine du dialogue islamo-chrétien et évoqué le déficit mondial d’une « culture de l’acception de l’autre », en évoquant en particulier la difficulté des rapports interreligieux en Inde, qui est, après l’Indonésie, le pays du monde qui comprend le plus grand nombre de musulmans.
Abbas Halabi a choisi, pour sa part, de se référer sur le plan anthropologique au message central donné par Benoît XVI au palais de Baabda, le 15 septembre dernier. « Benoît XVI a clairement appelé à une révision déchirante des conceptions traditionnelles des liens que nous partageons, y compris les liens religieux. Il a préconisé une culture de la paix dans l’ouverture à la transcendance au nom de la dignité constitutive de l’homme », a-t-il ajouté, avant de citer le pape affirmant « ce ne sont pas la religion et la violence qui vont ensemble, mais la religion et la raison ».
C’est d’une authentique unité de cœur qu’ont fait preuve hier les fidèles et les invités de l’Église protestante française qui ont célébré, à l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, un culte œcuménique que le pasteur Robert Sarkissian a voulu placer cette année sous la présidence du nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia. Comme d’habitude, les...