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À La Une - Conflit

Syrie : Les opposants manifestent, les pro-régime prient, Tlass planifie

Des médecins syriens dénoncent "l'inaction" de la communauté internationale.

A Binsh, dans la province d’Idleb, des opposants manifestent contre le régime de Bachar el-Assad, le 25 janvier 2013. Au même moment, répondant à l’appel du régime, les Syriens fidèles au pouvoir priaient comme dans ici, dans la mosquée des Omeyyades, à Damas. REUTERS/Muhammad Najdet Qadour/Shaam News Network/Handout et AFP PHOTO / STR

Les autorités syriennes se félicitaient vendredi de l'afflux "massif" dans les mosquées après avoir appelé à une prière "d'un million de fidèles" pour le retour de la sécurité dans le pays en guerre, au moment où les opposants manifestaient pour réclamer la chute du régime.

 

Les médias officiels ont fait état d'une "participation populaire massive" à la prière "réclamant la sécurité pour la patrie", la télévision d'Etat montrant des images de fidèles effectuant la prière hebdomadaire musulmane dans plusieurs mosquées de Damas. Dans un prêche retransmis à la télévision d'Etat, le cheikh a appelé à prier pour le retour de la sécurité et à implorer Dieu d'éloigner les ennemis de la Syrie, devant des centaines de fidèles.

 

Et comme chaque vendredi depuis le début de la contestation en mars 2011, des opposants au régime ont entamé des manifestations à travers le pays. "En Syrie, il y a deux parties en conflit : ceux qui essayent de survivre et un régime qui essaye de les écraser", proclamait une pancarte à Kafr Nabal dans la province d'Idleb (nord-ouest).

A Houla (centre), une vidéo a montré un rassemblement qui se tenait alors que des bombes tombaient à proximité, le caméraman filmant alternativement les manifestants et des colonnes de fumée qui s'échappaient de bâtiments.
Et à Saraqeb (nord-ouest), une pancarte proclamait "Non à un régime étranger, non à un régime militaire, non au terrorisme et à la peur", les militants affirmant que ces défilés s'adressaient au Front jihadiste Al-Nosra.

 

De fait, l'aviation a poursuivi ses bombardements sur la périphérie de Damas, visant notamment la banlieue où les rebelles ont installé leurs bases-arrière, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui s'appuie sur un réseau de militants et de médecins à travers la Syrie.

 

Pour le sixième jour consécutif, les troupes du président Bachar el-Assad ont également Homs, la "capitale de la révolution" dans le centre du pays. Homs est à la pointe de la contestation depuis le début du soulèvement en mars 2011 et représente le point névralgique sur la ligne de démarcation entre régime et rebelles, qui tiennent désormais de larges zones dans l'est et le nord du pays. En outre, a rapporté le réseau de militants anti-régime de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), des renforts militaires arrivaient dans la ville, quasiment entièrement reprise par l'armée, au prix d'opérations extrêmement meurtrières.

 

A Idleb, principale ville du nord-ouest de la Syrie, des rebelles ont pu entrer dans l'enceinte de la prison, à l'entrée ouest de la ville sous le contrôle du régime après des combats intenses selon l'OSDH. Les combats continuent mais environ 80 prisonniers ont pu s'échapper de la prison.

A Saasaa, à une quarantaine de kilomètres au sud de Damas, un kamikaze du Front jihadiste Al-Nosra a fait exploser son véhicule durant la nuit, tuant au moins huit membres des renseignements militaires selon l'OSDH. Dans le même temps, un second kamikaze a lancé sa voiture contre un barrage de l'armée à proximité, tuant et blessant plusieurs soldats, ajoute l'ONG.

 

Les violences ont encore fait vendredi au moins 129 morts, selon l'OSDH.

 

 

Le plan de Tlass

Sur le front politique, le général Manaf Tlass, 49 ans, a redonné de la voix dans le cadre d’une interview accordée au Monde. Dans les colonnes du quotidien français, le général, ancien commandant d’une unité d’élite de l’armée syrienne ayant fait défection en juillet 2012, a indiqué voir quatre scénarios en Syrie : une victoire des rebelles, la mort de Assad, et le chaos qui se perpétue sur fond d’esprit de revanche ; la "perpétuation de la situation présente" pendant des années ; un départ de Assad sous pression internationale (peu probable reconnaît Tlass) ; la réunion "des modérés de tous les camps – ceux de l'opposition intérieure et extérieure, de l'Armée syrienne libre [ASL] et du régime – autour d'un projet national, véritablement inclusif". C’est sur ce 4e scénario que le général dissident affirme travailler.

 

(Pour mémoire : Manaf Tlass : de la jeunesse dorée à la dissidence)

 

 

Réfugiés

Et alors que les violences se poursuivent dans le pays, où selon l'ONU 60.000 personnes ont péri en plus de 22 mois, quelque 6.400 nouveaux réfugiés sont arrivés ces dernières 24 heures en Jordanie, selon une porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Melissa Fleming a qualifié de "record" le nombre de réfugiés arrivés en Jordanie, "30.000 depuis le début du mois".

Dans ce contexte, le roi de Jordanie, Abdallah II, a réclamé vendredi à Davos davantage d'aide de la part de la communauté internationale pour que son pays puisse faire face à l'afflux de réfugiés syriens.

 

Importants problèmes d’accès aux soins

L'Union des organisations syriennes de secours médicaux, une organisation de médecins travaillant clandestinement en Syrie, a par ailleurs dénoncé à Paris "l'inaction" de la communauté internationale face aux exactions du régime, soulignant la gravité de la situation médicale dans le pays.

"Des maladies comme la leishmaniose, la tuberculose, sont réapparues. Des enfants ne sont plus vaccinés depuis un, voire deux ans, et c'est une catastrophe nationale", a affirmé le secrétaire général de l'UOSSM, Anas Chaker, assurant que "90% de l'aide donnée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou la Croix Rouge internationale n'arrive pas aux régions qui en ont besoin".

 

Le docteur Chaker a également mentionné les problèmes d'accès aux médicaments, indiquant que "35 à 40 des 57 usines de médicaments en Syrie se trouvent à Alep" (nord) dévastée par plus de six mois de guérilla urbaine.

"Nous sommes en train de faire le tour des capitales étrangères pour demander un soutien matériel et logistique", a expliqué le Dr Oubaida Al-Moufti, porte-parole de l'UOSSM, dont l'organisation n'a reçu d'aides que de la part de "la France, la Suisse et le Danemark", a-t-il souligné.

"Nous n'avons reçu aucune aide logistique ou financière d'un gouvernement arabe, uniquement des aides individuelles", a-t-il déploré.

 


Reportage

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Les médias officiels ont fait état d'une "participation populaire massive" à la prière "réclamant la...

commentaires (3)

Et la danse continue...

SAKR LEBNAN

02 h 46, le 26 janvier 2013

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Commentaires (3)

  • Et la danse continue...

    SAKR LEBNAN

    02 h 46, le 26 janvier 2013

  • Allez manaf montre-nous tes fe.. es, allez manaf montre-nous ton c... Il est pas bien manaf à Paris aux cotés de sa sœur chérie qui connait la moitié de la France d'en haut et qui l'a fait déserter? C'est pas bien d'avoir laissé les soldats seuls à combattre contre les an-noussra pendant qu'il panifie au pied de la tour Eiffel.. Je sais pas, mais je crois que dans l'armée, ces choses là ne se font pas.. et puis les soldats un peu simplets pourraient ne pas apprécier ce qu'il a fait et ses plans mais surtout son retour, même avec des nouveaux habits griffés Valentino (je peux pas écrire autre chose... les ciseaux du modérateur sont bien aiguisés;).

    Ali Farhat

    18 h 23, le 25 janvier 2013

  • Il serait grand temps , voir urgent que les forces soutenant les mercenaires rapatrient leur troupe en leur coupant les vivres. Que l'europe qui soutient la France du delegue hollande comprenne enfin que les islamistes salafo wahabites qataris qu'ils combattent au sahel et a benghazi sont faits du meme bois que ceux qu'on a chez nous au Liban et en Syrie, sinon la guerre qui est livree aux forces legales ne tuera que plus d'innocents.

    Jaber Kamel

    14 h 40, le 25 janvier 2013

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