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À La Une - Vatican

Le pape invite les catholiques à dialoguer avec respect sur les réseaux sociaux

La responsabilité et la "raison" doivent l'emporter sur "le sensationnalisme" et le "ton trop vif et conflictuel".

Benoît XVI, présent sur Twitter depuis un mois et demi, a lancé jeudi un message positif mais sans naïveté sur les réseaux sociaux, invitant les catholiques à s'y impliquer davantage et à user de la "voix discrète de la raison" face "aux informations excessives".

 

La responsabilité et la "raison" doivent l'emporter sur "le sensationnalisme" et le "ton trop vif et conflictuel", a-t-il recommandé. "Bien valorisés, ils peuvent contribuent à promouvoir des formes de dialogue qui, si elles sont effectuées avec respect, attention pour la vie privée, responsabilité et fidélité à la vérité, peuvent promouvoir efficacement l'harmonie de la famille humaine", tranche Joseph Ratzinger.

 

Les réseaux sociaux doivent être des lieux où "l'on prend au sérieux ceux qui ont des idées différentes des vôtres", ajoute-t-il.

 

"Être à l'écoute" et ne pas simplement recopier des passages littéraux de la Bible sont la priorité, ont expliqué dans un point de presse les responsables de la communication du Saint-Siège. Même si, selon eux, il est légitime que les catholiques affirment leurs convictions.

 

Alors qu'une partie de l’Église ne semble pas avoir toujours pris la dimension de leur réalité, le pape juge que sur Twitter, YouTube ou Facebook, "on se livre soi-même" avec des "questions sur l'amour, la vérité et le sens de la vie".

 

Le pape souligne les dangers de dérives si "le sensationnalisme l'emporte" et si "des voix s'élèvent sur un ton trop vif et conflictuel". Facebook et cie ont d'autant plus "besoin de l'engagement de catholiques" et autres personnes "conscients de l'importance du débat raisonné, de l'argumentation logique", insiste-t-il.

 

Selon une enquête récente réalisée aux États-Unis et citée par le Conseil pontifical des communications sociales, 53% des usagers catholiques des réseaux sociaux disent "ne pas avoir conscience d'une quelconque présence de l’Église catholique" sur ces réseaux.

 

Chaque année à l'occasion de la Saint-François de Sales, patron des journalistes, le Saint-Siège publie un message du pape en vue de la journée mondiale des communications le 12 mai.

Ce message prend un relief particulier parce que le pape a inauguré en octobre "une Année de la foi" et met la priorité sur la "Nouvelle évangélisation".

 

Benoit XVI est depuis le 12 décembre sur Twitter, et a plus de 2,5 millions de "followers" en 9 langues, dont une partie le "suivent" pour le critiquer et l'insulter. Même ses tweets en latin ont dépassé les 10.000 "followers" en une semaine.

 

Cette présence sur Twitter n'est pas évidente. Mgr Paul Tighe, secrétaire du Conseil des communications sociales, a suivi systématiquement tous les tweets dans les jours suivant le premier tweet du pape: une quantité de "des twitter-bombs voulaient obliger le pape à quitter le réseau", a-t-il raconté, notant avec humour que son vocabulaire s'était "beaucoup enrichi".

 

"Nous n'avons pas été surpris (des attaques) mais nous n'avons pas pensé à nous retirer. Puisque nous voulons entrer dans le dialogue avec l'homme d'aujourd'hui, c'est le risque à courir", a ajouté le "ministre" des communications sociales du pape, Mgr Claudio Maria Celli, qui a insisté sur la volonté de ce pape, réputé peu communiquant, de faire ce pas.

"Nous devons rester. Une goutte d'eau fraîche dans un désert spirituel peut faire du bien", a ajouté le prélat italien.

Il a appelé les "followers bienveillants à retwitter les messages du pape", estimant que la proportion de "retweets" -7%- est encore trop faible.

 

Mgr Celli a exclu que le pape ouvre une page sur Facebook: "Je n'en vois pas la nécessité, c'est trop personnel".

 

Mgr Tighe a souligné les raisons de l'engagement de l’Église sur les réseaux sociaux: "Cette réalité n'est pas virtuelle et va durer. Il ne doit pas y avoir de dualisme entre être on-line et off-line".

 

Le seul impératif pour les catholiques "est de ne jamais se laisser impliquer dans des contenus ne respectant pas les personnes". "Puisque c'est un réseau +social+, il ne doit y avoir aucune place pour les comportements anti-sociaux", martèle le prélat irlandais.

Il pointe le doigt sur le risque de "l'anonymat", de "l'invisibilité" de l'usager, et aussi celui de "l'écho-chamber", l'usager cherchant uniquement à entendre ce qu'il veut trouver.

Benoît XVI, présent sur Twitter depuis un mois et demi, a lancé jeudi un message positif mais sans naïveté sur les réseaux sociaux, invitant les catholiques à s'y impliquer davantage et à user de la "voix discrète de la raison" face "aux informations excessives".
 
La responsabilité et la "raison" doivent l'emporter sur "le sensationnalisme" et le "ton trop vif et...

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