Entre-temps à Damas, le Premier ministre Waël al-Halqi a lancé un appel au dialogue à tous les opposants syriens et même les hommes armés. « Nous sommes ouverts à toutes les forces politiques, y compris l’opposition nationale à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie et même les hommes armés qui ont été bernés à condition qu’ils déposent leurs armes », a ainsi déclaré M. Halqi dans des propos diffusés par l’agence SANA. « Ils pourront rentrer dans le pays pour que nous engagions un dialogue et participions ensemble à l’édification d’une nouvelle Syrie, démocratique et multiple », a-t-il poursuivi. Le Premier ministre a ajouté que son gouvernement œuvrait « avec sérieux pour faire exécuter le plan de sortie de crise (proposé par M. Assad) en tenant des réunions permanentes ». En outre, Damas a accusé el-Qaëda d’être derrière l’attentat meurtrier perpétré lundi dans le centre de la Syrie, et accusé son voisin turc d’ouvrir grand les portes de son territoire aux « terroristes », dans des messages à l’ONU diffusés par la télévision officielle syrienne. « Damas appelle une nouvelle fois le Conseil de sécurité de l’ONU à dénoncer ces actes terroristes qui sont perpétrés sur son sol et demande aux pays qui y sont opposés de revenir sur leurs positions qui ne servent en rien la sécurité et la paix mondiales », peut-on lire dans ces messages.
À l’ONU précisément, le secrétaire général Ban Ki-moon a réitéré hier sa « totale confiance » en son émissaire pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, tout en reconnaissant qu’il y avait aujourd’hui « peu de perspectives » de règlement de la crise dans ce pays. « Je suis reconnaissant à M. Brahimi pour sa ténacité, sa patience, sa ferme détermination et son dévouement », a ainsi déclaré M. Ban, ajoutant : « Il va continuer à travailler. » MM. Ban et Brahimi se sont rencontrés lundi à New York. À cette occasion, ils ont fermement critiqué les « puissances extérieures » qui arment le gouvernement syrien et l’opposition. Les deux hommes ont également fait part de leur « profonde inquiétude » devant le bilan très élevé des morts en 22 mois de crise, et se sont déclarés « consternés par l’absence d’une position internationale unie qui pourrait mener à une transition » politique. M. Brahimi doit rendre compte de l’évolution de sa mission de médiation au Conseil de sécurité le 29 janvier.
Par ailleurs, Riyad estime qu’on ne peut pas négocier un règlement de paix en Syrie avec un tel degré de violence utilisée par le régime de Damas à l’encontre des insurgés. « Nous en appelons au Conseil de sécurité pour qu’il fasse enfin preuve de la responsabilité nécessaire (...), faute de quoi il appartiendrait à mes yeux à l’Assemblée générale de censurer le Conseil de sécurité pour avoir failli à ses obligations », a déclaré hier le prince Saoud al-Fayçal, chef de la diplomatie saoudienne.
Et sur le terrain, les violences ne faiblissent pas. Des combats meurtriers avaient lieu hier à Homs. Après avoir récemment perdu du terrain, les insurgés semblent être revenus à l’offensive, tandis que l’armée ne lâche pas un pouce de terrain dans cette ville symbole, point névralgique sur la ligne de démarcation. Depuis trois jours, l’ouest de Homs est revenu au cœur des affrontements, selon les militants, qui font état d’un important déploiement militaire. « Selon des informations de l’hôpital militaire de Homs, jusqu’à 130 soldats et combattants prorégime ont été tués ou blessés ces trois derniers jours à Homs », a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), précisant avoir identifié 23 morts. « Mais ce nombre pourrait augmenter », a ajouté l’ONG. En outre, l’artillerie et l’aviation continuaient à pilonner la périphérie de la capitale, tandis que des combats meurtriers avaient également lieu dans la province de Deraa. De même, des affrontements sanglants se poursuivaient pour le 6e jour consécutif entre des insurgés et des combattants kurdes dans l’est de la Syrie.
(Sources : agences
et rédaction)
commentaires (2)
LE MAUVAIS AUGURE !
SAKR LEBNAN
09 h 13, le 23 janvier 2013