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À La Une - Conflit

L’aviation syrienne bombarde des banlieues de Damas

Au moins 70 morts hier ; la Coalition réunie à Istanbul pour désigner un PM en exil.

Un homme prépare des missiles fabriqués main à al-Bab. Élias Édouard/AFP

La périphérie de Damas était hier sous le feu des chasseurs-bombardiers syriens, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon un premier bilan provisoire, au moins 70 personnes ont péri hier en Syrie, dont 25 civils lors de bombardements terrestres et aériens. Parmi ces civils, cinq membres d’une même famille ont péri dans un raid de l’aviation sur le village de Barka, près de Damas.


Selon le réseau de militants antirégime de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), l’aviation a mené en une demi-heure dans la matinée cinq raids sur Daraya, au sud-ouest de la capitale, où l’armée envoyait de nouveaux renforts. Le journal al-Watan, proche du régime, affirmait dans son édition de dimanche que « les terroristes à la périphérie de Daraya et de Mouadhamiyat al-Cham ont lancé des appels à l’aide après avoir reçu des coups très durs de l’armée syrienne qui a détruit plusieurs repaires dans lesquels ils se barricadaient. L’armée a poursuivi hier ses attaques contre ces repaires qu’elle a entièrement détruits et elle prévoit de mener une opération terrestre qualitative afin d’extirper ce qui reste des terroristes ».


À Damas même, deux hommes ont été abattus, dont l’un dans le quartier de Qadam où des combats opposaient soldats et rebelles. L’artillerie et l’aviation bombardaient par ailleurs violemment des quartiers de Homs que l’armée assiège depuis plusieurs mois, la CGRS affirmant que « plus d’un millier de bombes et de roquettes se sont abattues » hier sur ces quartiers.


Aux abords de la base militaire de Wadi Deif, l’une des dernières toujours aux mains de l’armée dans le Nord-Ouest, dix rebelles ont été tués dans de violents combats, selon l’OSDH. Des raids aériens ont également frappé les provinces d’Idleb et de Deir ez-Zor.
Samedi, 138 personnes avaient été tuées dont 33 lors violents combats entre rebelles et Kurdes dans la localité syrienne de Ras al-Aïn.

Besoins humanitaires
Parallèlement, une mission humanitaire des Nations unies dirigée par le directeur de l’Office de l’ONU pour l’aide humanitaire (OCHA), John Ging, est depuis vendredi dans le pays pour évaluer les besoins humanitaires. Les membres de cette mission ont été reçus hier par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad et par les ministres des Affaires sociales, de l’Agriculture et de la Santé. M. Ging souhaite « évaluer directement l’étendue de la crise et l’assistance humanitaire » requise, a indiqué un responsable de l’ONU à Damas.
Environ quatre millions de Syriens, dont deux millions de déplacés, ont besoin d’une aide d’urgence.

À Istanbul
Sur le plan politique, la Coalition de l’opposition syrienne, reconnue par plusieurs pays occidentaux et arabes, était réunie hier à Istanbul pour tenter de désigner un Premier ministre en exil. Les débats portent sur le principe même de la constitution d’un gouvernement en exil, qui fait l’objet de controverses parmi les membres de la Coalition, et sur le nom de l’éventuel chef de cette instance, a indiqué une source, parlant sous le couvert de l’anonymat. « Une proposition a été faite pour nommer Riad Hijab, mais elle est très critiquée », a-t-elle ajouté. Ex-Premier ministre du régime du président syrien Bachar el-Assad, Riad Hijab a fait défection l’été dernier et s’est installé en Jordanie. Les débats devaient reprendre aujourd’hui, a précisé la même source.


Au cours de cette réunion, fermée à la presse, « on parle aussi de la situation et de l’avenir de la Coalition » et notamment des promesses non tenues par les pays soutenant l’opposition syrienne en matière d’aide financière, de livraisons d’armes et d’ouverture de représentations diplomatiques, a-t-elle souligné.
La rencontre a également pour objectif de préparer une réunion de l’opposition syrienne à Paris le 28 janvier. « Elle aura lieu en présence de ses principaux dirigeants », a annoncé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius qui estime que le président syrien « ne regagne pas du tout de terrain ».
Le ministre a également affirmé que des informations sur une éventuelle utilisation d’armes chimiques à Homs (ouest de la Syrie) le 23 décembre dernier n’avaient pas été confirmées.


La veille, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, a refusé toute discussion portant sur le départ du président Bachar el-Assad, affirmant à la télévision d’État que ceux qui posaient cette condition comme préalable voulaient la poursuite des violences. Selon lui, les Américains et les Russes ne sont pas parvenus à s’entendre pendant leur dernière rencontre à Genève à propos de la Syrie parce qu’ils « n’entendent pas la même chose par période de transition ». « Personne ne peut dire qui est légitime, le peuple syrien a la décision finale via son libre choix dans les urnes », a-t-il déclaré, ajoutant que « personne ne peut se permettre de porter atteinte à la présidence, c’est inacceptable ».
Enfin, le sénateur américain John McCain a déclaré depuis Jérusalem que les États-Unis devaient s’engager de manière plus importante afin de soutenir « le peuple syrien dans (son) effort » pour chasser le président Bachar el-Assad.

 

Reportages

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