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Tripoli, encore et toujours

Réunion sécuritaire urgente après l’attaque contre le convoi du ministre Karamé

Des experts examinant le véhicule qui a flambé après l’attaque contre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé. Photo Mohammad Azakir / Reuters

Après l’attaque hier à Tripoli contre le convoi du ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, les responsables politiques ont uni leurs voix pour que la ville, terrain de heurts confessionnels chroniques, soit dépouillée une fois pour toutes de ses armes.


Dans les faits, le convoi du ministre a été la cible de tirs et d’un jet de grenade, alors qu’il se dirigeait vers une mosquée où il devait accomplir la prière. Empruntant la route Azmi où des militants participaient à un sit-in en solidarité avec des détenus islamistes, à l’entrée sud de Tripoli, le convoi a essuyé les tirs en provenance de plusieurs éléments non identifiés, faisant au total onze blessés, dont cinq des gardes du corps du jeune ministre. Visé par une grenade, un tout-terrain Nissan appartenant au convoi du ministre a pris feu. Le lieu de l’incident a été bouclé par l’armée, avant d’être ratissé par la police judiciaire.


Le ministre, qui n’a pas été touché par les tirs, s’est immédiatement rendu à la résidence de son père, l’ancien Premier ministre Omar Karamé. Il a expliqué avoir échappé in extremis à un jeune homme qui pointait vers lui son revolver, dans la foulée de l’attaque, tout en écartant le fait que l’attaque soit préméditée. Il a écarté de prime abord la possibilité qu’il en soit la cible. Ceux qui ont tiré « ne savaient pas que je passerai par là », a-t-il déclaré. Pour sa part, Omar Karamé a affirmé ne vouloir pointer un doigt accusateur vers personne, en attendant les résultats de l’enquête. Une déclaration réitérée en soirée par le ministre Fayçal Karamé, lors d’un point de presse.
Parallèlement au déploiement massif mis en place dans la ville par les Forces de sécurité intérieure et l’armée, les responsables politiques et des délégations populaires n’ont pas cessé d’affluer au domicile de Karamé, transformé en véritable Bunker.


Le Premier ministre Nagib Mikati s’est entretenu une heure durant avec Omar Karamé, en présence de son fils, et des ministres de l’Intérieur, Marwan Charbel, et de la Santé, Ali Hassan Khalil, ainsi que du procureur général le juge Hatem Madi.

 « Lever la couverture politique »
En outre, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a présidé en milieu d’après-midi une réunion urgente du Comité régional de sécurité à la demande du Premier ministre, en présence du ministre de la Défense Fayez Ghosn.
À l’issue de la réunion, le ministre Charbel a appelé les autorités concernées à « décréter l’état d’urgence politique » et invité le Parlement à se réunir pour régler le problème de Tripoli. S’agissant précisément de l’incident sécuritaire ayant visé le ministre Karamé, il a confirmé les propos de ce dernier, affirmant que « celui-ci n’était pas visé au départ ». « C’est seulement après l’avoir identifié que les éléments armés l’ont poursuivi », a-t-il indiqué. Il a d’ailleurs remercié le ministre concerné d’avoir assuré que « l’incident ne le visait pas ». « Cette déclaration a certainement suscité un sentiment de honte du côté des tireurs », a estimé le ministre Charbel, avant de relancer, à partir du domicile de l’ancien Premier ministre Omar Karamé, le slogan de « Tripoli sans armes », « puisque l’attaque contre le ministre est due au port d’armes ». « La couverture politique doit être levée une fois pour toutes sur les parties armées », a déclaré M. Charbel.


L’attaque a coïncidé avec une manifestation de proches des détenus islamistes à la prison de Roumieh. Dans l’après-midi, une délégation du comité des détenus islamistes à Roumieh, emmenée par cheikh Raëd Hleyhel, s’est entretenue dans l’après-midi avec le ministre Karamé, lui assurant que « l’incident est une erreur ». « Le ministre a toujours soutenu notre cause. Les coupables doivent être arrêtés, indépendamment de leur identité », a assuré cheikh Hleyhel.

Après l’attaque hier à Tripoli contre le convoi du ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, les responsables politiques ont uni leurs voix pour que la ville, terrain de heurts confessionnels chroniques, soit dépouillée une fois pour toutes de ses armes.
Dans les faits, le convoi du ministre a été la cible de tirs et d’un jet de grenade, alors qu’il se dirigeait vers une...
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