Prise d'otages massive en Algérie : quelques précédents spectaculaires…

La prise d'otages massive sur un site gazier en Algérie s'inscrit dans une longue liste d'opérations similaires (hors détournements d'avions), toujours spectaculaires et parfois meurtrières mais aux motivations très diverses:

16 janvier 2013 : quelque 41 Occidentaux et 150 Algériens retenus par des combattants liés à el-Qaëda sur le site gazier d'In Amenas au Sahara algérien, à 1.300 km au sud-est d'Alger près de la frontière libyenne, exploité par Sonatrach (Algérie), BP (Grande-Bretagne) et Statoil (Norvège). Les ravisseurs demandent l'arrêt de l'intervention française au Mali.

26-29 novembre 2008 : 93 touristes étrangers otages durant 36 heures dans l'un des deux hôtels de luxe pris par un commando islamiste dans le cadre d'une série d'attaques coordonnées sur Bombay (Inde) qui durent deux jours et demi et font au total 166 morts dont une trentaine d'étrangers.

1-3 septembre 2004: à l'école de Beslan (Ossétie du nord, Russie), un commando tchétchène prend en otages près de 1.200 personnes, enfants, parents, enseignants. L'assaut donné par les forces russes se solde par 331 morts, dont 186 enfants et 31 preneurs d'otages, et quelque 400 blessés.

Février/mars 2003 : dans le Sahara algérien 32 touristes d'Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Autriche sont enlevés en plusieurs groupes par le mouvement islamiste algérien GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Une otage allemande meurt d'insolation, les autres seront libérés en mai lors d'une opération de l'armée algérienne puis en août au Mali contre le versement non confirmé d'une rançon de 5 millions d'euros par Berlin.

23-26 octobre 2002 : à Moscou, plus de 800 personnes retenues pendant 57 heures par un commando tchétchène dans le théâtre de la Doubrovka, avant un assaut des forces spéciales russes. 130 otages sont tués ainsi que les membres du commando, en majorité asphyxiés par les gaz utilisés par les forces spéciales.

Début mai 2000 : en Sierra Leone, quelque 500 Casques bleus de l'ONU pris en otage par la rébellion du Front révolutionnaire uni (RUF). Les derniers Casques bleus, encerclés par les rebelles pendant plus de deux mois, seront libérés en juillet lors d'une opération menée par l'ONU avec un soutien logistique et aérien britannique.

17 décembre 1996 : au Pérou, dans la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima, quelque 700 personnes prises en otages par un commando de guerilleros guévaristes du MRTA (Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru). Le 22 avril, après 126 jours de détention et alors qu'il ne reste plus que 72 otages, l'assaut est donné. Les 14 membres du commando, un otage et deux militaires sont tués.

6-7 novembre 1985 : à Bogota, 400 personnes prises en otage au Palais de justice par un commando du M19. Le lendemain l'assaut militaro-policier fait une centaine de morts.

4 novembre 1979 : à Téhéran, 52 Américains retenus à l'ambassade des Etats-Unis par 400 étudiants islamiques qui exigent l'extradition de l'ex-chah d'Iran, en traitement à New York. Ils sont libérés 444 jours plus tard après l'échec d'une opération commando américaine en avril 1980.

5-6 septembre 1972 : pendant les Jeux olympiques de Munich (Allemagne), onze membres de la délégation israélienne tués lors d'une prise d'otages dans le village olympique par un commando palestinien de Septembre noir. Deux sont tués par le commando, neuf lors de fusillades déclenchées par la police allemande sur un aérodrome militaire que le commando se préparait à quitter avec ses otages. Les huit membres du commando, un policier allemand et un pilote d'hélicoptère sont également tués.