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À La Une - Syrie

Damas se déchaine contre Brahimi

Londres souhaite des mesures plus énergiques contre le régime Assad ; Moscou réaffirme que le règlement passe par un dialogue.

Des petits réfugiés syriens aidant au déblaiement de la neige devant leurs tentes de fortune à Azaz, près de la frontière turque, dans un froid sibérien. Élias Édouard / AFP

La Syrie s’est déchaînée hier contre Lakhdar Brahimi, sans toutefois verrouiller la porte qu’elle lui a claquée au nez, à la veille d’une rencontre du médiateur international avec des représentants russe et américain. « Les déclarations de Lakhdar Brahimi montrent sa partialité flagrante en faveur des cercles conspirant contre la Syrie et le peuple syrien », a ainsi affirmé un responsable du ministère des Affaires étrangères cité par la télévision officielle. Cependant, Damas a refusé de couper les ponts avec le médiateur international. « La Syrie espère toujours le succès de sa mission et continuera à coopérer avec lui dans le cadre de sa vision de la solution politique de la crise syrienne », a précisé le responsable.


Dans un entretien mercredi avec la BBC, M. Brahimi, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, avait estimé que le plan de sortie de crise présenté dimanche par le chef de l’État syrien était « encore plus sectaire et partial » que les précédents.

 

(Lire aussi : Les insurgés ont maintenant leurs « Moukhabarat »)


Nommé en septembre 2012 en remplacement de Kofi Annan, qui avait jeté l’éponge, M. Brahimi avait joui d’un préjugé favorable à Damas pour n’avoir jamais demandé explicitement le départ de M. Assad. Désormais, il est accusé d’avoir basculé dans le camp des pays occidentaux, de la Turquie et des pays du Golfe qui veulent le départ du chef de l’État. Les médias syriens, qui sont tous aux mains du régime, avaient donné le ton. « Il s’est débarrassé du masque d’impartialité qu’il portait depuis qu’il a été nommé pour remplacer Kofi Annan et a révélé son vrai visage (...) pour répondre aux demandes de ses maîtres », a écrit al-Watan.


Ces virulentes critiques surviennent à la veille de la rencontre à Genève de M. Brahimi avec des représentants russe et américain pour tenter de trouver des moyens de mettre fin à un conflit ayant déjà fait, selon l’ONU, plus de 60 000 mots. Mais les Russes, alliés de la Syrie, sont restés très fermes. « Seuls les Syriens peuvent décider du modèle de développement à long terme de leur pays », a ainsi déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, ajoutant que « tous les acteurs extérieurs devaient multiplier les efforts pour permettre un début de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, sans conditions préalables, en totale conformité avec le document de Genève ».

 

(Reportage : Échappés d’un asile, des aliénés à la merci des francs-tireurs)


Téhéran-Le Caire
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a estimé pour sa part que si la situation en Syrie s’aggravait encore, la réponse de la communauté internationale devrait être « revue à la hausse ». Il a notamment répété que Londres allait plaider pour que l’embargo européen sur les armes imposé à la Syrie soit modifié pour permettre d’armer les rebelles si nécessaire, lorsque l’UE réévaluerait les sanctions contre Damas le 1er mars.
Au Caire, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a appelé les pays voisins de la Syrie à favoriser une solution politique et à empêcher toute intervention étrangère. « Les pays étrangers ne veulent pas notre bien donc nous devons travailler pour une solution syrienne à la crise », a-t-il ajouté en présence de son homologue égyptien Mohammad Kamel Amr. Il a également indiqué avoir transmis à Mohammad Morsi un message de son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad l’invitant à Téhéran. Le responsable iranien a par ailleurs estimé que le « groupe de contact » initié par M. Morsi et regroupant l’Égypte, l’Iran, la Turquie et l’Arabie saoudite pouvait être encore un cadre de travail adéquat pour trouver une solution.

 

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