M. Fadlallah a ensuite affirmé que le Liban affronte désormais un problème nouveau qui pèse aussi bien sur l’État, le gouvernement que sur la population. Il s’agit des déplacés ayant fui la Syrie vers le Liban. Tout en précisant qu’il s’agit d’un « dossier humanitaire qui doit être traité avec un grand sens de la moralité », il a souligné qu’il « dépasse les capacités de l’État et exige ainsi une mobilisation de toutes les institutions du pays, de la majorité aussi bien que de l’opposition et de la société civile ».
Il a ajouté que le Liban est ainsi concerné par la solution de la crise syrienne pour que les déplacés puissent rentrer chez eux, mais aussi « sur un plan religieux, national et moral ». Le député a précisé que « ceux qui entravent la solution en Syrie assument la responsabilité de l’afflux des déplacés au Liban » et que les parties libanaises qui interviennent dans le conflit en Syrie « assument aussi la responsabilité du dossier des réfugiés au Liban ».
M. Fadlallah a aussi estimé que la tragédie que vit actuellement le peuple syrien relève de la responsabilité « des forces internationales qui empêchent la solution en Syrie et qui veulent une Syrie affaiblie et divisée, tout en continuant à y verser le sang ». Il a souligné le fait que les Libanais devraient avoir à ce sujet une position unifiée visant à alléger la crise, éviter d’y intervenir et cesser d’envoyer des armes. Il a enfin rappelé que les solutions au Liban exigent toujours un dialogue entre toutes les parties. « C’est le cas notamment de la loi électorale en gestation qui doit faire l’objet d’un accord entre les Libanais, d’autant que celle de 1960 n’assure pas un véritable partenariat entre les Libanais », a-t-il dit.
Le député a répété que le Hezbollah souhaite l’adoption d’une loi qui assure « un véritable partenariat avec les chrétiens au Parlement et dans toutes les institutions de l’État ». Il a également réitéré les appels du Hezbollah au dialogue, ainsi que sa suggestion de former un groupe d’action nationale pour affronter la crise socio-économique, déplorant l’accueil réservé à cette proposition par certaines parties qui, selon lui, « ne s’intéressent qu’au pouvoir et n’ont pour toute arme pour le reprendre que celle de l’incitation confessionnelle et de la discorde ».
Les représentants des chrétiens ont ensuite pris la parole pour remercier le Hezbollah de cette initiative « qui vise à renforcer l’unité nationale et la coexistence entre les différentes communautés ». Ils ont rappelé que la tradition libanaise veut que les différentes communautés participent aux fêtes religieuses de toutes et que c’est cette tradition que le Hezbollah tient chaque année à respecter, « faisant ainsi vivre le Liban de l’entente, de la coopération et de la convivialité ».
commentaires (5)
Ceux qui sont engagés sur le terrain doivent assumer et la responsabilité de leur action et celle des refugiés...
SAKR LEBNAN
07 h 04, le 31 décembre 2012