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À La Une - L’analyse

Une vague solution à la libanaise émerge du brouillard syrien

Dans le méli-mélo interne, quelques points de repère fixes semblent s’imposer. D’abord, la communauté internationale continue d’insister sur deux choses : la poursuite de la politique de distanciation suivie par le gouvernement, ensuite l’organisation des élections législatives à la date prévue. Ces deux constantes ont été notamment au centre de la dernière en date des réunions mensuelles des ambassadeurs des pays de l’Union européenne.


Une seconde constante se dégage par ailleurs du cours des événements. En dépit des apparences et malgré l’insuffisance de son équipement, l’armée continue de s’imposer sur le terrain. Ni les flambées à Tripoli, ni la tension dans les camps, ni les gesticulations des salafistes ne sont parvenues à déstabiliser complètement le pays ou l’entraîner à la discorde.


Ce qui ne veut pas dire que la situation est idéale. En fait, elle est loin de l’être. Ainsi, une nouvelle source d’inquiétude est venue s’ajouter à celles qui existent déjà, avec l’afflux de réfugiés syriens et palestiniens fuyant la furie de Bachar el-Assad. C’est au point que certains, en Conseil des ministres, ont préconisé la fermeture des frontières, à l’exemple de ce qu’ont fait la Turquie ou la Jordanie. Toutefois, pour des raisons humanitaires, le Liban refuse d’adopter une mesure aussi radicale.


La stabilité relative de la situation sur le terrain est, d’une certaine façon, inespérée. Car sur le plan politique, aucune démarche ne semble pouvoir décrisper la situation. Même Walid Joumblatt, avec sa sagacité proverbiale, n’est pas parvenu à assouplir le 14 Mars et l’amener à la table de dialogue. C’est au point même que le prochain rendez-vous fixé pour ce dialogue, le 7 janvier, pourrait bien être, une fois de plus, reporté au mois de février.


Ce qui pourrait faire bouger la situation, toutefois, c’est peut-être les développements attendus en Syrie, dans les prochains mois. Selon des sources diplomatiques, en effet, l’émissaire de l’ONU, Lakhdar Brahimi, aurait mis au point un plan de règlement à la manière de l’accord de Taëf (1990), qui a mis fin à la guerre au Liban. L’émissaire onusien, qui doit être reçu prochainement par le président Assad, semble avoir l’aval de toutes les parties régionales et internationales à son plan. Toutefois, une source diplomatique européenne révèle que le point de ce règlement portant sur l’avenir politique du chef de l’État syrien ne fait pas l’unanimité, notamment entre la Russie et l’Iran. La République islamique insiste, en effet, pour que Bachar el-Assad trouve sa place dans la Syrie émergente et reste en fonctions jusqu’à la fin de son mandat en 2014, alors que la Russie semble avoir fait son deuil de la dynastie assadienne, tout en étant d’accord avec l’Iran sur le fait qu’un règlement militaire de la crise syrienne est impossible, et qu’il faudra tôt ou tard recourir à la négociation, ce que le vice-président Farouk el-Chareh propose.


La scène libanaise pourrait-elle de nouveau servir de levier politique aux uns et aux autres, pour faire prévaloir leur point de vue et montrer qu’ils ont encore des cartes en main ? C’est fort probable. L’une des cartes jouables porterait sur les prochaines législatives, et le Hezbollah, par exemple, pourrait enrayer le processus électoral avec un package deal incluant l’avenir de la Syrie et la loi électorale, un marché dans lequel, selon certaines sources, il abandonnerait ses armes, en échange d’un nouveau Taëf qui lui permettrait de grignoter un peu plus de pouvoir pour la communauté chiite. Ainsi, le Liban aurait-il devant lui quelques mois de tempête politique à traverser, encore qu’en définitive tout le monde s’accorde à dire que le prochain gouvernement sera forcément d’entente nationale.

 

 

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