Mardi soir, opposants laïques et libéraux ont organisé des manifestations au Caire contre la nouvelle Constitution, qu’ils jugent trop marquée par la religion, mais la mobilisation a été bien moindre que les semaines passées. Quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant le palais présidentiel en criant « Révolution, révolution, pour le salut de la Constitution », « À bas la Constitution des Frères », « À bas la Constitution de la tyrannie ». Les manifestants ont réclamé la démission de M. Morsi en scandant « Dégage, dégage ! », slogan largement répandu lors de la révolution de 2011 qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak. Peu après minuit, des manifestants qui avaient prévu de passer la nuit dans des tentes aux abords du palais présidentiel ont été attaqués à coups de pierres. Il y a eu plusieurs blessés.
Depuis le début des violences au début du mois, les heurts entre les deux camps ont fait huit morts, notamment devant le palais présidentiel d’Héliopolis au Caire.
Les principales formations laïques et chrétiennes coptes jugent que le projet de Constitution est trop influencé par l’islam et ne protège pas assez les droits des femmes et des minorités. Le premier jour du référendum s’est déroulé samedi dernier, notamment dans les grandes villes. Selon les médias égyptiens, le « oui » à la nouvelle Constitution a recueilli 57 % des voix. Ce résultat devrait être confirmé ce samedi, car le vote aura lieu cette fois dans des zones principalement rurales, où les partis islamistes sont fortement implantés. Si la Constitution obtient les 50 % des suffrages exprimés nécessaires à son adoption, des élections législatives auront lieu dans un délai de quelques semaines, une échéance qui pourrait cependant inciter à retarder la mise en œuvre de mesures requises par le Fonds monétaire international en échange d’une aide de 4,8 milliards de dollars.
(Source : Reuters)