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Moyen Orient et Monde - Turquie

Malgré une autopsie, le mystère de la mort de l’ex-président Özal demeure

Cause naturelle ou empoisonnement ? Près de trente ans après sa mort, l’autopsie réalisée sur la dépouille du président turc Turgut Özal n’est pas parvenue à éclaircir les circonstances de sa disparition, ni à faire taire ceux qui jurent que celui qui a succédé aux militaires et rêvait d’une paix avec les rebelles kurdes a été éliminé.
Publiés hier dans la presse turque, les résultats des examens réalisés par l’institut de médecine légale d’Ankara sur le corps de l’ancien chef de l’État, décédé en 1993 et exhumé en octobre dernier, sont tout sauf catégoriques. « Des substances toxiques ont été détectées, mais les experts n’ont pu conclure si la raison du décès est due à un empoisonnement », a résumé la chaîne d’information télévisée privée NTV, citant des sources proches de l’enquête. En clair, ainsi que le laissaient suggérer les fuites des dernières semaines, les experts ont bien mis en évidence dans leur rapport la présence de plusieurs substances toxiques, notamment des insecticides et des pesticides, mais en quantités insuffisantes selon eux pour avoir provoqué la mort de Turgut Özal. « Ces poisons sont présents en une quantité qui peut être décelée dans n’importe quel autre corps humain », a ainsi souligné un responsable turc qui a lu le rapport d’autopsie, cité par le quotidien Hürriyet. D’autres organes de presse avancent la piste d’une contamination « naturelle » du cadavre du défunt par des substances toxiques présentes dans la terre dans laquelle il a été inhumé. La chaîne de télévision privée CNN-Türk a même fait état de divergences entre spécialistes et assure que certains d’entre eux ont refusé d’endosser les conclusions du rapport.
Bref, rien de déterminant qui permette d’apporter un début de réponse aux nombreuses questions soulevées par la mort de l’ancien chef de l’État turc. Les « conclusions » de cette autopsie ont été remises à la justice.
Turgut Özal est mort en avril 1993 à l’âge de 65 ans, officiellement d’un arrêt cardiaque. Rien d’étonnant pour un homme dont la silhouette ronde trahissait un surpoids évident et qui avait subi un triple pontage coronarien en 1987. Mais, comme c’est le cas pour le chef historique des Palestiniens Yasser Arafat, ses proches ont toujours refusé le scénario d’une mort naturelle. Son fils, en particulier, est persuadé que son père a été empoisonné. D’origine kurde, il a disparu tandis qu’il tentait de négocier la paix avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en conflit armé avec Ankara depuis 1984. Autant de raisons qui, selon Ahmet Özal, accréditent la thèse de l’assassinat de son père par la nébuleuse militaire turque, communément désignée sous le nom « d’État profond ».
Pour tenter d’y voir plus clair, l’actuel président Abdullah Gül a ordonné une enquête officielle, qui a mis en exergue les « circonstances suspectes » du décès de son prédécesseur et recommandé son exhumation. Le rapport d’autopsie n’y suffira donc pas et risque de relancer les théories du complot.

(Source : AFP)
Cause naturelle ou empoisonnement ? Près de trente ans après sa mort, l’autopsie réalisée sur la dépouille du président turc Turgut Özal n’est pas parvenue à éclaircir les circonstances de sa disparition, ni à faire taire ceux qui jurent que celui qui a succédé aux militaires et rêvait d’une paix avec les rebelles kurdes a été éliminé.Publiés hier dans la presse...
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