Malgré les appels lancés par M. Schulz dès l’annonce du prix, fin octobre, les deux lauréats n’ont pu quitter leur pays pour venir à Strasbourg recevoir leur distinction. Le cinéaste Jafar Panahi, condamné à six ans de prison, est assigné à résidence à Téhéran et s’est vu interdire de réaliser ou écrire des films et de voyager. L’avocate Nasrin Sotoudeh est quant à elle emprisonnée depuis l’été 2010 et a été condamnée à 11 ans de prison et 20 ans d’interdiction d’exercer son métier pour sa défense des prisonniers politiques et son action en faveur des droits de l’homme.
Dénonçant un « système de justice politisé et fanatisé », M. Schulz a interpellé directement les autorités iraniennes sur le sort de Mme Sotoudeh, qui vient d’observer une longue grève de la faim. « Libérez cette femme courageuse et déterminée, avec ses compagnons de lutte, libérez-les immédiatement et sans condition de cette prison honteuse. »
Pour l’avocate iranienne en exil Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2003, l’attribution du prix a le mérite « de remettre un coup de projecteur sur les violations des droits de l’homme en Iran », un dossier qui selon elle était « passé au second plan » dans l’attention médiatique à cause du dossier nucléaire.