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Culture - Concert

Découverte kazakhe

Un merveilleux ensemble qui fait découvrir la musique traditionnelle kazakhe. Photo Hassan Assal

À l’occasion du 21e anniversaire de l’indépendance du Kazakhstan, le palais de l’Unesco accueillait les talents du Conservatoire national d’Astana, offrant à cette occasion un aperçu de leur fantastique musique traditionnelle.
Quelle incroyable découverte que la musique kazakhe! Ouvrant la performance avec un quintette en habits traditionnels, les interprètes kazakhs ont fait découvrir avant tout leurs instruments au public libanais, notamment la dombra (sorte de long luth à deux cordes), le kobyz (viole à caisse de résonance ouverte) et une superbe harpe plane. Accompagnés de percussions et tambours, ces instruments ont laissé aussi une belle part au kyuis, sorte de guimbarde aux sons très expressifs.
L’ensemble impressionne par sa capacité à intégrer tant d’influences qu’elles finissent par ne plus être perceptibles. Le rythme tonique, caractéristique des musiques épiques, souligne clairement les traditions nomades et mongoles, tandis que l’utilisation des aigus des longues flûtes et des cordes pincées plonge indéniablement dans les ascendances asiatiques. De même, le contretemps marqué irrégulièrement par les dombras en guise de ouds rappelle fortement certains sons orientaux. Aux cœurs d’influences fortes se crée donc une sonorité bien particulière, rustique et véritablement traditionnelle, d’une énergie palpable qui prête souvent à sourire, à la vue de la bonne humeur des musiciens.
Ce premier merveilleux ensemble, baptisé Babalar Sazy, laissa ensuite la place à deux très grands talents, Dina Kurmanalinova au violon et, au piano, Jania Aubakirova, directrice du conservatoire, artiste émérite et reconnue, chevalière des Arts et des Lettres en France et récompensée d’un prix européen et de distinctions en Pologne et en Grande-Bretagne. Son aisance incroyable a plongé alors l’audience dans un silence admiratif pendant un moment, notamment à l’attaque de l’impromptu Fantaisie de Chopin. Une dextérité déroutante qui s’est même permis quelques écarts au texte dans les valses qui ont suivi, pour une sensation de première écoute, de redécouverte de ces superbes pièces.
Suivant cet intermède de partitions européennes, la musique traditionnelle a repris sa place grâce à une performance absolument charmante d’un quartette de dombras. Ils ont joué, c’est-à-dire que, dans leur parfaite maîtrise de l’instrument, ils se permettaient de s’amuser, de jouer avec la musique, pour une séquence formidable durant laquelle la musique se transmettait, d’un musicien à l’autre, par un mouvement, comme s’il lançait une balle. Puis chacun improvisait, rigolait, passait l’instrument au-dessus de l’épaule pour jouer à l’envers, ou jouait d’une main pour taper de l’autre des rythmes effrénés sur la caisse de résonance.
La performance, donc, techniquement impeccable, ne pouvait se passer mieux si l’on ignore encore le dernier quartette, vocal cette fois, talentueux, certes, mais d’un kitsch à déplacer des montagnes, que l’on excusera donc au patrimoine kazakh, que l’on a tant aimé découvrir, avec une pointe d’admiration.
À l’occasion du 21e anniversaire de l’indépendance du Kazakhstan, le palais de l’Unesco accueillait les talents du Conservatoire national d’Astana, offrant à cette occasion un aperçu de leur fantastique musique traditionnelle.Quelle incroyable découverte que la musique kazakhe! Ouvrant la performance avec un quintette en habits traditionnels, les interprètes kazakhs ont fait...

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