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Riad Salamé dénonce, à Cannes, l’impact des agences de notation

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a participé hier matin, dans le cadre de la World Policy Conference (WPC) qui se tient à Cannes, sur la Côte d’Azur, à un atelier de travail portant sur la finance et la gouvernance mondiales. Il était accompagné du vice-gouverneur, Raëd Charafeddine. Le débat a été dirigé par l’ancien président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.
Dans son intervention, Riad Salamé a notamment dénoncé l’impact que les agences de notation ont sur les marchés et l’économie. « Les agences de notation, a-t-il notamment souligné, représentent un facteur externe pouvant aggraver la vulnérabilité des marchés et acculer la Banque centrale à des actions précipitées qui peuvent nuire à l’économie. Je pense surtout à des baisses ou des hausses des taux d’intérêt ou à des opérations d’injection ou de retrait de liquidités. Ce genre d’opérations peut provoquer des fluctuations sur la parité de la monnaie, causer des mouvements de capitaux anormaux dans un sens ou dans un autre, d’où des pressions inflationnistes ou des répercussions sur les exportations ou sur le comportement des consommateurs. »
Soulignant que « les agences de notation peuvent aussi par leur évaluation peser sur la compétitivité d’une économie », M. Salamé a relevé que « le changement soudain d’une notation sur un pays, une banque ou une société a des conséquences sociales, puisque cela peut mener à des faillites ». « Certes, leurs avertissements peuvent être utiles et pousser à des réformes salutaires, a-t-il cependant ajouté, mais le timing de ces avertissements est d’une importance cruciale. L’abaissement soudain de la notation peut accélérer la crise, de même que l’analyse erronée d’un dossier peut injustement déclencher une crise. » Et de souligner dans ce cadre que « ces agences demeurent les maîtres incontestables pour influencer le comportement des marchés, et leurs opinions font ou défont des fortunes ». « Cela est d’autant plus vrai que les moyens technologiques dont disposent les marchés et leur globalisation peuvent nous faire rapidement tomber dans la panique, a ajouté le gouverneur de la BDL. L’une des réponses pour l’instant, vu l’impunité dont jouissent les agences de notation, se traduit par l’existence d’une banque centrale qui, par ses actions et analyses, a pu gagner le respect et la confiance des marchés. »
Et de poursuivre : « Une telle institution peut neutraliser les réactions de ces marchés aux avis émis par les agences. Les banques centrales pouvant accéder à cette notoriété sont rares de par le monde, d’où la nécessité de réglementer les annonces des agences de notation et de les responsabiliser, d’autant qu’elles sont en situation de monopole, puisque trois ou quatre de ces agences comptent pour les marchés. »
En conclusion, M. Salamé a déclaré que « pour servir la stabilité et la croissance, il faudrait réglementer les agences de notation, créer des contrôles sur les marchés en général, qui agissent dans les marchés, tels que les fonds de spéculation, distinguer la banque d’affaires de la banque commerciale et placer toutes les agences de supervision sous le contrôle de la banque centrale, après avoir créé une agence spécialisée dans le contrôle des produits dérivés ».
Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a participé hier matin, dans le cadre de la World Policy Conference (WPC) qui se tient à Cannes, sur la Côte d’Azur, à un atelier de travail portant sur la finance et la gouvernance mondiales. Il était accompagné du vice-gouverneur, Raëd Charafeddine. Le débat a été dirigé par l’ancien président de la Banque centrale européenne,...
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