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Économie - Marchés

Londres veut défendre sa couronne de reine de la finance européenne

Bien qu’à l’extérieur de la zone euro, les Britanniques sont plus que jamais décidés à protéger le rôle prééminent de Londres dans la finance européenne, comme l’atteste la vivacité de leur réaction cette semaine à une pique contre la City du gouverneur de la Banque de France.
Christian Noyer a estimé qu’il n’était « pas logique que le centre financier le plus actif pour (gérer) notre monnaie ou fournir des services au sein de notre union économique soit basé à l’étranger », en référence à la capitale britannique.
« New York reste le principal centre pour le dollar américain. Les autorités américaines ne sont pas opposées au fait que le dollar soit échangé à Londres, mais elles font très attention à ce que l’essentiel des transactions ne soient pas réalisées en dehors des États-Unis », a-t-il observé.
Ces propos ont aussitôt suscité des réactions des autorités britanniques pour lesquelles le statut de Londres comme capitale financière européenne est crucial économiquement.
« Ce n’est rien de plus qu’une tentative flagrante pour venir dérober la couronne financière de Londres. C’est faire preuve d’un mépris absolu pour les principes du marché unique et cela ne marchera pas », a réagi dans la presse le bouillonnant maire de Londres, Boris Johnson.
« C’est plutôt contradictoire avec ce que disent des banquiers français sérieux, pour qui un centre financier britannique fort est bon pour l’Europe », a pour sa part réagi le ministre du Commerce Vince Cable, en visite à Paris.
Si à l’approche du lancement de l’euro en 1999 on parlait d’une compétition entre Londres et Francfort pour régner sur la finance européenne, l’histoire a depuis nettement tranché en faveur de la capitale britannique.
« Le tissu d’institutions financières déjà établies sur place, la concentration de professionnels du secteur sur une zone relativement petite et la grande variété de produits déjà échangés sur les marchés locaux ont représenté la formule gagnante », rappelle Simon Derrick, économiste de la banque américaine BNY Mellon.
Et aujourd’hui, « la position de Londres comme centre-clé pour la région apparaît plus solide que jamais », estime-t-il.
Ce qui n’empêche pas les Britanniques de s’inquiéter de plus en plus d’avoir à pâtir de régulations élaborées à Bruxelles et de se voir marginalisés par la constitution de l’union bancaire dans la zone euro voisine.
Londres surveille ainsi de près les modalités de mise en place de la supervision commune des banques de l’Union monétaire. Le Royaume-Uni craint que la Banque centrale européenne (BCE), chargée de cette tâche, ne finisse par avoir son droit de regard étendu au-delà de la seule zone euro et vide de sa substance l’Autorité bancaire européenne (EBA) basée à Londres.
Le pavé dans la mare lancé par M. Noyer intervient aussi à une période où le Royaume-Uni s’interroge plus généralement sur le déclin de Londres au niveau mondial, au profit par exemple des centres financiers asiatiques de Hong Kong et Singapour, où la pression réglementaire est moindre.
Le cabinet d’études économiques CEBR a récemment publié une étude affirmant que Londres, numéro un mondial en termes d’emplois dans la finance en 2011, allait être rétrogradé à la deuxième place cette année derrière New York et à la troisième place derrière Hong Kong en 2015. La City de Londres vient cependant de publier une autre étude affirmant que près de la moitié des emplois créés cette année dans la capitale, malgré la conjoncture économique difficile, étaient liés aux services financiers.
Les pertes de postes dans la banque d’investissement sont en effet compensées par l’expansion d’autres activités comme l’assurance ou la gestion de fonds.
(Source : AFP)
Bien qu’à l’extérieur de la zone euro, les Britanniques sont plus que jamais décidés à protéger le rôle prééminent de Londres dans la finance européenne, comme l’atteste la vivacité de leur réaction cette semaine à une pique contre la City du gouverneur de la Banque de France.Christian Noyer a estimé qu’il n’était « pas logique que le centre financier le plus...
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