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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

En campagne électorale, Netanyahu refuse de céder sur les colonies

L’Égypte convoque l’ambassadeur israélien ; les Palestiniens enragent.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu maintient ses projets de colonisation et exploite les critiques internationales qu’ils suscitent comme argument électoral contre l’opposition accusée de faire le jeu de l’étranger, à quelques semaines des législatives.
M. Netanyahu devrait néanmoins tenter d’atténuer les tensions suscitées par sa politique lors d’une visite aujourd’hui et jeudi à Berlin où il rencontrera la chancelière Angela Merkel. L’Allemagne, considérée comme la puissance européenne la plus proche d’Israël, s’est abstenue lors du vote jeudi à l’Assemblée générale de l’ONU qui a accordé à la Palestine le statut d’État observateur et à l’issue duquel Israël a réagi en annonçant la construction de 3 000 logements supplémentaires à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, et une réflexion sur 1 600 autres. L’abstention de l’Allemagne a été interprétée comme un sérieux revers pour M. Netanyahu, d’autant plus que les ambassadeurs d’Israël dans huit pays, dont cinq européens (y compris la France et la Grande-Bretagne), ont été convoqués lundi pour recevoir des protestations contre les nouveaux projets de colonisation. Washington a également exhorté M. Netanyahu à renoncer à ces plans.
L’Égypte, liée à l’État hébreu par un traité de paix, a de son côté convoqué l’ambassadeur d’Israël en signe de protestation tandis que l’ambassadeur de l’UE en Israël, Andrew Standley, a regretté hier que les appels de la communauté internationale soient tombés jusqu’à présent dans une oreille de sourd. Le secrétaire au Foreign Office William Hague a néanmoins jugé peu probable que l’UE impose à Israël des sanctions commerciales pour protester contre la poursuite de la colonisation.
Et à l’intérieur, l’isolement diplomatique d’Israël est devenu un thème de campagne alors que les questions sociales étaient jusqu’à présent au centre du débat. Selon plusieurs commentateurs, les proches de M. Netanyahu soupçonnent le président américain Barack Obama ainsi que les pays européens de vouloir affaiblir Benjamin Netanyahu au moment des législatives. Le quotidien Yediot Aharonot cite un haut responsable des Affaires étrangères accusant les pays européens d’« immixtion grossière » dans le scrutin.
Face à ces critiques, la marge de manœuvre de M. Netanyahu est limitée. Un analyste politique de la radio publique souligne qu’il ne peut plus reculer et renoncer publiquement à ces projets, à l’approche du scrutin du 22 janvier.

Azarieh
Quant aux Palestiniens, ils enragent littéralement contre ces colonies qui ruinent leur espoir d’État. À Azarieh, l’annonce de la construction de logements dans la colonie israélienne voisine de Maalé Adoumim est tombée comme une condamnation. Gros bourg de Jérusalem-Est perché sur une colline, Azarieh fait peine à voir. Sur la route principale, des ordures se consument dans une benne, les chiens errants scrutent le passant, les ateliers de mécanique disputent le pavé aux magasins de meubles bon marché. Azarieh, qui tire son nom de Lazare, ressuscité par Jésus à cet endroit selon la tradition chrétienne, se termine en contrebas sur un barrage israélien : l’entrée de la colonie de Maalé Adoumim, 36 000 habitants. Avec son centre commercial, ses maisonnettes proprettes et ses restaurants, la colonie a des airs de ville de province.
Seulement, Maalé Adoumim est isolée. Jérusalem-Est, occupée et annexée depuis 1967, est à dix kilomètres. Entre les deux s’étend la zone dite E1, en Cisjordanie. Le projet relierait des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est à Maalé Adoumim et créerait une « continuité territoriale » du point de vue israélien. Mais il couperait du même coup la Cisjordanie en deux, d’est en ouest. Pis, s’insurge Nabil, vendeur de composants électriques, il tuerait « tout espoir d’un État palestinien. Notre ville serait coupée du monde ».
Enfin, signalons que le roi Abdallah II de Jordanie se rendra demain à Ramallah, pour la première visite officielle de ce niveau depuis le vote accordant à la Palestine le statut d’État observateur à l’ONU, a annoncé un conseiller du président Mahmoud Abbas.
(Source : agences)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu maintient ses projets de colonisation et exploite les critiques internationales qu’ils suscitent comme argument électoral contre l’opposition accusée de faire le jeu de l’étranger, à quelques semaines des législatives.M. Netanyahu devrait néanmoins tenter d’atténuer les tensions suscitées par sa politique lors d’une...

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