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« Un morcellement de la RDC toucherait la moitié des pays d’Afrique noire »

Des drones de l’ONU ? Les pays de la région s’inquiètent

Les Nations unies envisagent d’utiliser pour la première fois des drones pour surveiller l’est de la RDCongo, une initiative controversée qui pourrait inquiéter certains États membres. Des responsables des opérations de maintien de la paix de l’ONU ont pris contact avec les gouvernements congolais et rwandais à propos de cette initiative délicate qui pourrait créer un précédent, ont indiqué des diplomates.
L’ONU cherche ainsi à renforcer sa mission en RDCongo, la Monusco. Les Nations unies « examinent toute une série de mesures pour renforcer les capacités de la Monusco afin de protéger les civils des groupes armés présents dans cette vaste zone de l’est de la RDC », explique Kieran Dwyer, porte-parole du département de maintien de la paix de l’ONU. « Utiliser des aéronefs non armés, des drones, pour surveiller les mouvements de ces groupes est un des outils que nous envisageons », ajoute-t-il. « Bien sûr nous le ferions avec prudence, en totale coopération avec le gouvernement congolais, et en choisissant les moyens de surveillance les plus efficaces pour aider à appliquer notre mandat de protection des civils. » Mais « pour mettre en œuvre ces outils, nous aurons besoin du soutien de certains États membres », précise-t-il. L’ONU envisage aussi d’accroître l’effectif de la Monusco – actuellement de 17 500 hommes environ, mais qui peut être porté à 19 500 hommes – et de la redéployer en RDCongo. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, doit présenter bientôt des propositions en ce sens au Conseil de sécurité.
La France et la Belgique ont réclamé un renforcement du mandat de la Monusco pour lui permettre de s’opposer plus vigoureusement aux rebelles. Les hélicoptères de combat de la mission ont essayé en vain de ralentir l’avancée de ces derniers, qui se sont emparés de Goma pratiquement sans coup férir. L’ONU fait valoir que les Casques bleus risquaient de mettre en danger la population civile s’ils tentaient de stopper les rebelles, et que la Monusco ne peut pas se substituer à une armée nationale. « L’ONU a contacté plusieurs pays, dont les États-Unis et la France, pour leur demander de lui fournir des drones qui pourraient jouer un rôle important dans la surveillance des frontières » de la RDCongo, a indiqué un diplomate. « Il est évident cependant qu’il y aura des implications politiques » dans ce dossier, a-t-il ajouté. « C’est un sujet controversé, les pays ne sont pas tous d’accord là-dessus », a souligné Olivier Nduhungirehe, premier conseiller à la mission du Rwanda auprès de l’ONU.
En RDC, les drones serviront uniquement à la surveillance, mais les capacités d’espionnage de ces engins sans pilote pourraient inquiéter beaucoup de pays. « Au Congo, les drones pourront repérer tout mouvement de troupes et d’armes passant la frontière, ce qui est une bonne chose », explique un diplomate d’un pays membre du Conseil de sécurité. « Mais beaucoup de pays ont des choses à cacher. Si les drones sont utilisés dans d’autres missions, qui va stocker les informations recueillies et garantir qu’elles ne soient pas transmises à d’autres ? » se demande-t-il.
©AFP
Les Nations unies envisagent d’utiliser pour la première fois des drones pour surveiller l’est de la RDCongo, une initiative controversée qui pourrait inquiéter certains États membres. Des responsables des opérations de maintien de la paix de l’ONU ont pris contact avec les gouvernements congolais et rwandais à propos de cette initiative délicate qui pourrait créer un...