Le projet de résolution, assuré de recueillir la majorité simple requise, demande à l’Assemblée générale d’accorder à la Palestine le statut « d’État observateur non membre » des Nations unies et « exprime l’espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable » sa candidature comme membre à part entière, déposée en septembre 2011 par M. Abbas. Il appelle à une reprise des négociations pour parvenir à « un règlement pacifique », avec l’établissement d’un État de Palestine « vivant aux côtés d’Israël en paix et en sécurité, sur la base des frontières d’avant 1967 ». Le statut d’État observateur permettra à la Palestine d’adhérer à de nombreuses organisations ou traités internationaux, tels que la Cour pénale internationale (CPI) ou la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, ou d’en devenir membre à part entière lorsqu’elle y siège déjà comme observateur.
Les États-Unis ont confirmé qu’ils voteraient contre la demande palestinienne. La Russie, elle, s’est dit favorable. Parmi les pays européens dont le suffrage fait l’objet des sollicitations palestiniennes et israéliennes, la France a annoncé qu’elle voterait pour la résolution palestinienne, de même que l’Espagne, la Norvège, l’Autriche, le Danemark et la Suisse. L’autre pays européen membre permanent du Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne, a annoncé qu’il comptait s’abstenir, faute de garantie d’un retour rapide aux négociations de paix abandonnées depuis plus de deux ans, et l’Allemagne a exclu de voter pour, la Lituanie choisissant l’abstention. La Finlande, de son côté, a annoncé qu’elle voterait en faveur, sauf accord unanime au sein de l’UE pour faire autrement.
Israël et les États-Unis, qui s’opposent catégoriquement au projet, arguant qu’un État palestinien ne peut résulter que d’un accord de paix, ont menacé de sanctions. La Ligue arabe a promis un « filet de sécurité » de 100 millions de dollars par mois en cas de sanctions financières israéliennes et américaines. La date du 29 novembre a une haute portée symbolique : c’est l’anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU en 1947 du plan de partage de la Palestine mandataire, qui prévoyait l’établissement d’un État juif et d’un État arabe.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a estimé que la saisine de la CPI par les Palestiniens, une fois obtenu le nouveau statut à l’ONU, créerait un obstacle à la reprise des négociations de paix. Toutefois, les responsables palestiniens résistent aux pressions pour renoncer à ce droit contre Israël. « Si Israël n’est pas coupable de crimes de guerre ni de crimes contre l’humanité, il n’a aucune raison de redouter la CPI ou la CIJ (Cour internationale de justice) », a ainsi souligné Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l’OLP.
(Source : AFP)
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