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À La Une - Politique

Egypte : les juges appelés à faire la grève contre la décision de Morsi

Les juges d'Alexandrie annoncent une grève, accentuant le bras de fer avec le pouvoir exécutif.

"Morsi dégage", ont écrit les manifestants sur la place Tahrir, au Caire. GIANLUIGI GUERCIA/

Le Club des juges d'Egypte a appelé samedi tous les magistrats du pays à la grève pour pousser le président islamiste Mohamed Morsi à renoncer à l'élargissement de ses pouvoirs, a annoncé l'un de ses membres à l'AFP.

A l'issue d'une réunion en urgence au Caire, l'organisation a appelé à "la suspension du travail dans tous les tribunaux et les administrations du parquet" pour protester contre la décision du président de mettre ses décisions à l'abri de tout recours judiciaire, selon ce juge.

 

Dans la journée, le Club des juges d'Alexandrie (nord), la deuxième ville du pays, avait déjà annoncé une grève jusqu'à ce que le président revienne sur ses décisions de jeudi.

Et le Conseil suprême de la justice, la plus haute autorité judiciaire d'Egypte, avait dénoncé les nouvelles prérogatives du président comme "une attaque sans précédent contre l'indépendance du pouvoir judiciaire et ses jugements".

 

M. Morsi avait également décidé jeudi de limoger le puissant procureur général, Abdel Meguid Mahmoud.

Il a expliqué que le renforcement de ses pouvoirs permettrait d'accélérer les réformes démocratiques. Ces nouvelles dispositions sont censées durer jusqu'à l'adoption d'une nouvelle Constitution, un processus aujourd'hui enlisé et qui pourrait prendre plusieurs mois.

 

"L'Egypte entre dans une nouvelle révolution car notre intention n'était pas de remplacer un dictateur par un autre", a déclaré samedi matin place Tahrir un manifestant, Mohammed al-Gamal, en allusion à la révolte populaire qui avait renversé Hosni Moubarak en février 2011.

 

Sur la place Tahrir, haut lieu de la contestation contre le régime de Hosni Moubarak début 2011, des manifestants hostiles à M. Morsi continuaient samedi un sit-in, et ce malgré des tirs de gaz lacrymogène des forces de sécurité dans la matinée.

 

La veille, des milliers de personnes s'étaient rassemblées sur cette place à l'appel de personnalités ou de mouvements laïques et libéraux en criant "Morsi dictateur", et dans d'autres villes du pays, des manifestants avaient incendié des locaux du parti politique issu des Frères musulmans.

 

Devant le palais présidentiel en revanche, une autre manifestation avait rassemblé des milliers d'islamistes aux cris de "Morsi on t'aime". Dans un long discours à la foule, le président a promis que le pays continuerait sur la voie de "la liberté et la démocratie".

 

Le Courant populaire, dirigé par le nationaliste de gauche Hamdeen Sabbahi, troisième de la présidentielle de juin, a appelé à une manifestation de masse mardi pour obtenir que M. Morsi revienne sur ses décisions.

 

D'autres ténors de l'opposition, comme l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa et l'ancien chef de l'agence nucléaire de l'ONU Mohamed ElBaradei ont dénoncé les mesures prises par M. Morsi, qualifié de "nouveau pharaon".

 

A l'étranger, Américains et Européens ont exprimé leur inquiétude de voir ces mesures entraver la démocratisation du pays le plus peuplé du monde arabe.

Washington a rappelé que "l'une des aspirations de la révolution (de 2011) était de s'assurer que le pouvoir ne serait pas trop concentré entre les mains d'une seule personne ou d'une institution".

L'Union européenne a appelé M. Morsi à respecter "le processus démocratique" et Paris a estimé que les décisions prises n'allaient pas "dans la bonne direction".

Le Club des juges d'Egypte a appelé samedi tous les magistrats du pays à la grève pour pousser le président islamiste Mohamed Morsi à renoncer à l'élargissement de ses pouvoirs, a annoncé l'un de ses membres à l'AFP.
A l'issue d'une réunion en urgence au Caire, l'organisation a appelé à "la suspension du travail dans tous les tribunaux et les administrations du parquet"...

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