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À La Une - Révolte

Damas, Moscou et Téhéran opposés à des Patriot en Turquie

Au moins 46 morts à travers la Syrie vendredi.

Un soldat turc prend position à la frontière avec la Syrie. REUTERS/Amr Abdallah

Damas et ses deux principaux alliés russe et iranien ont condamné durement vendredi une éventuelle installation de missiles Patriot en Turquie à la lisière de la Syrie mais l'Otan a assuré qu'il s'agissait d'une mesure "uniquement défensive".

 

Réagissant pour la première fois à la demande turque à l'Otan de déployer des missiles Patriot, Damas a estimé qu'Ankara était responsable "de la militarisation de la situation à la frontière", accusant son voisin "d'armer, d'entraîner et d'infiltrer des milliers de terroristes" sur son territoire.

Ce déploiement a aussi suscité le mécontentement de la Russie. "Plus on accumule d'armes, plus elles risquent d'être utilisées", a estimé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

L'Iran est intervenu sur le même registre. "Non seulement cela n'aide pas à régler la situation en Syrie mais de plus cela ne fera qu'aggraver et rendre plus compliquée la situation", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramon Mehmanparast.

"L'insistance (de certains pays occidentaux et arabes, ndlr) pour régler la crise syrienne par la voie militaire est la principale cause des tensions et des menaces dans la région", a-t-il ajouté.

Face à ces critiques, l'Otan s'est voulu rassurante. Son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen a affirmé au téléphone à M. Lavrov que ce déploiement n'était "en aucune façon une manière de promouvoir une zone d'exclusion aérienne ou des opérations offensives".

Le président Bachar el-Assad s'est à nouveau dit déterminé à vaincre le "terrorisme", auquel il assimile la rébellion, et à résoudre la crise via un "dialogue national", rejeté par l'opposition qui pose son départ comme condition préalable, au moment où des milliers de Syriens manifestaient pour réclamer sa chute.

 

(Voir aussi, le rapport d'ICG : Le Liban et le conflit syrien : un exercice d’équilibrisme)


En visite à Damas, le président du Parlement iranien Ali Larijani a mis en garde l'opposition syrienne ainsi que le Qatar et l'Arabie saoudite contre toute action "aventuriste" en Syrie, où rebelles islamistes et combattants kurdes se préparaient à une guerre ouverte dans le nord du pays.

"Certains envoient des armes pour instaurer la démocratie en Syrie. Je ne pense pas qu'on puisse instaurer la démocratie avec des RPG (lance-roquettes). L'Iran prône un dialogue politique pour une solution politique. Nous sommes contre toute sorte d'intervention militaire en Syrie", a ajouté ensuite au Liban M. Larijani qui doit également se rendre en Turquie.

Vers une guerre totale entre rebelles et Kurdes

Sur le terrain, les bombardements et les combats se sont poursuivis, en particulier dans la province de Damas. La violence a fait vendredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) au moins 46 morts, dont 15 civils, 13 soldats et 18 rebelles.

Dans le nord-est, les principaux mouvements kurdes vont former une force militaire unie pour faire face à des centaines d'insurgés islamistes, a rapporté un militant kurde.

Des combattants du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie), affrontent depuis plusieurs jours des centaines de rebelles du Front Al-Nosra et de la brigade Ghouraba al-Cham à Rass Al-Aïn, localité syrienne à la frontière turque, où les rebelles tiennent un poste-frontière.

Un évêque syrien a lancé un appel au secours au pape, à l'ONU et à la communauté internationale pour préserver des combats cette région qui abrite plus de 400.000 déplacés.

Par ailleurs, quatre journalistes et citoyens-journalistes ont été tués en une semaine par l'armée régulière, les rebelles et les milices kurdes, selon Reporters sans frontières qui rappelle qu'en 20 mois, au moins 15 journalistes et 41 citoyens-journalistes ont été tués en Syrie.

 


Reportage

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commentaires (9)

Of course.

ANATOLE VASILIS

11 h 27, le 24 novembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Of course.

    ANATOLE VASILIS

    11 h 27, le 24 novembre 2012

  • S'il y a concentration d'extrémistes mercenaires, inclus de la Qaëda, et là ce serait la grande ERREUR des Occidentaux et des Arabes, qui combattent vraiment le régime syrien, sachez que ces fanatiques combatteraient à l'avenir tous les régimes Arabes, l'un après l'autre, car ils auraient pris l'envergure des armées régulières, même si mercenaires. Je crains que nous serions, à coup sûr, les suivants sur leur liste...

    SAKR LEBNAN

    10 h 32, le 24 novembre 2012

  • Comme si les autres allaient demander leur avis...

    SAKR LEBNAN

    06 h 04, le 24 novembre 2012

  • L'Iran se mêle de tout dans la région ...sûrement pour promouvoir son message de paix...parce que sans eux cela serait la guerre...

    M.V.

    13 h 30, le 23 novembre 2012

  • Je ne sais pas s'il a vraiment menacé, mais s'il l'a fait, on devrait le prendre au sérieux, on avu ce qui est arrivé à israel 2 fois, en 2006 et en 2012.

    Jaber Kamel

    13 h 02, le 23 novembre 2012

  • Il nous manquait Larijani ! Le voilà. "Il ne met pas en garde" le Liban, car ce n'est pas nécessaire. Le Liban en effet est mis en garde et au pas en permanence par les gardiens de la révolution iranienne locaux et ceux qui viennent directement d'Iran, comme nous l'a confirmé la "bonne nouvelle" d'un de leurs chefs à Téhéran. Telle est la "distanciation" de Hajj Nagib !

    Halim Abou Chacra

    12 h 25, le 23 novembre 2012

  • L'Iran n'a mis en garde personne. Ali L. a seulement dit son soutient au régime antisioniste de la Syrie contre les comploteurs pro américains, (foreign policy obviously) et pro sionistes. Chacun comprendra ce qu'il voudra dans les déclarations du beau, sérénissime et peut-être future président du Grand et inébranlable Iran. Merci encore et infiniment à l'Iran pour son aide à Gaza comme il l'a fait chez nous, surtout dans les moments difficiles (car: the frend indeed is the frend in need) ainsi qu à tous les mouvements anti sionistes dans notre région et dans le monde! Chapeau bas!

    Ali Farhat

    10 h 14, le 23 novembre 2012

  • Et ENCAISSERA de ce fait la dernière Raclée sur le Faciès !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 14, le 23 novembre 2012

  • Et VOILÀ ! C'est que les alliés sentent l'asphixie ...

    SAKR LEBNAN

    08 h 01, le 23 novembre 2012

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