Rechercher
Rechercher

Culture - Table ronde

L’IMA au diapason de l’art contemporain arabe

Dans le cadre des Rencontres de la Résidence des Pins, la directrice générale de l’Institut du monde arabe, Mona Khazindar, a débattu avec un panel d’artistes, de galeristes et d’intervenants culturels de la nouvelle orientation vers l’art contemporain qu’elle veut donner à l’IMA.

Une vue de la table ronde, «format nouveau» des Rencontres de la Résidence des Pins.

Voilà un an et demi que Mona Khazindar est à la tête de l’Institut du monde arabe. Une consécration pour cette femme saoudienne, dont la persévérante carrière au sein de la prestigieuse institution arabo-parisienne, depuis sa fondation en 1987, est ainsi reconnue. Mais aussi un défi, sa nomination étant intervenue dans un contexte de problèmes structurels et de changements au niveau de la scène parisienne, avec, notamment, l’inauguration en septembre dernier du département des arts de l’islam au Musée du Louvre. Résolue à tout mettre en œuvre pour faire rayonner davantage cette vitrine des cultures arabes qu’est l’IMA, la directrice veut y induire un repositionnement en faveur de l’art contemporain arabe (ou «dans le monde arabe» comme le précisent certains chatouilleux en matière de terminologie!), jusque-là assez négligé, reconnaît-elle.
«Dans le passé, les expositions à caractère patrimonial (telles les “Phéniciens”, les “Pharaons”, ou “Fatimides”...) ont été privilégiées au détriment de l’art contemporain. Aujourd’hui, par la force des choses et pour ne pas concurrencer le département des arts islamiques du Louvre, il faut renforcer la spécificité de l’IMA. Ainsi, les collections d’œuvres du musée permanent de l’IMA ont été repensées en cheminement thématique allant de la religion à l’architecture des villes, en passant par la calligraphie... Et les expositions patrimoniales ont été diminuées au profit de l’art contemporain. Sauf que dans ce lieu où l’on peut faire dialoguer passé et présent, on envisage aussi de monter des expositions thématiques qui mêleraint des pièces patrimoniales et des œuvres
actuelles.»
Si cette orientation contemporaine a déjà été entamée par la rétrospective de Shafic Abboud et les expositions consacrées à l’œuvre de Zaha Hadid, au «Corps dévoilé » et au design en textiles de Bokja présentées au cours de l’année écoulée, ainsi que dans la grande exposition – en cours – d’arts plastiques intitulée «25 ans de créativité arabe» spécialement conçue pour célébrer le quart de siècle d’existence de l’IMA, Mme Khazindar n’en continue pas moins à réfléchir sur les différents moyens d’accentuer la vocation de l’institution parisienne à soutenir la création contemporaine arabe, «dans tous les domaines: aussi bien le cinéma actuel, les musiques autres que la traditionnelle arabo-andalouse, les vidéos, performances et installations...» Et c’est dans ce but, ainsi que dans un objectif de partenariats avec des fondations et des institutions à travers le monde arabe qu’elle a discuté au cours de cette table ronde avec les artistes, galeristes, architectes et intervenants culturels invités à la Résidence des Pins.
Parmi les propositions soulevées, il a été question de possibilités d’échanges accrus avec les institutions artistiques libanaises, de workshop délocalisés, de mobilité des expositions de l’IMA dans le monde arabe, de mise en place d’une biennale d’art contemporain et de l’image, d’un plus grand recours à des commissaires et curateurs spécialisés en provenance de ces différents pays, d’utilisation de ce haut lieu arabo-parisien comme espace de liberté, «sans pour autant verser dans la provocation», tempère Mona Khazindar, et en même temps de sortie du «ghetto de l’identité arabe écrabouillée», selon les termes de Bernard Khoury, pour «souligner l’universalité des artistes issus du monde arabe» (dixit Khazindar).
Un brassage d’idées porteuses d’orientations nouvelles pour une institution qui fête cette année son vingt-cinquième anniversaire avec l’ambition de se repositionner sur la scène artistique parisienne et... arabe de manière à accompagner intelligemment les mutations artistico-sociétales de la région du monde qu’elle représente.
Voilà un an et demi que Mona Khazindar est à la tête de l’Institut du monde arabe. Une consécration pour cette femme saoudienne, dont la persévérante carrière au sein de la prestigieuse institution arabo-parisienne, depuis sa fondation en 1987, est ainsi reconnue. Mais aussi un défi, sa nomination étant intervenue dans un contexte de problèmes structurels et de changements...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut