Un rapport publié dimanche par le Conseil de stabilisation financière (FSB), à la demande du G20, semble confirmer les craintes des décideurs politiques en montrant que le « shadow banking » échappe aux systèmes de contrôle mis en place autour des principales banques et de leurs activités. Selon le FSB, ce système financier pèse désormais davantage que l’activité économique de l’ensemble des pays qui ont fait l’objet de l’étude. Le terme « finance de l’ombre » recouvre aussi bien des activités menées par des fonds de capital-investissement, des fonds spéculatifs, des fonds d’investissements et autres fonds monétaires. En somme, selon Paul McCulley, un ancien gérant de fonds qui a inventé l’expression, « toute la panoplie de conduites, d’instruments et de structures d’investissements non bancaires » accusée d’être à l’origine la crise financière de 2007.
Le rapport du FSB montre que les États-Unis sont le pays qui est doté du plus gros système bancaire parallèle – 23 000 milliards de dollars en 2011 –, devant la zone euro (22 000 milliards) et le Royaume-Uni (9 000 milliards). Mais la part des États-Unis a décliné ces dernières années au profit du Royaume-Uni et de la zone euro, précise l’étude. Le FSB souligne que le « shadow banking » risque de se développer davantage encore en réaction aux nouvelles règles de solvabilité bancaire dites de Bâle III, qui prévoit d’obliger les banques à renforcer considérablement leurs fonds propres pour prévenir des difficultés qui contraindraient les États à les renflouer avec l’argent du contribuable.
Il plaide donc pour un renforcement de la réglementation, tout en appelant les décideurs politiques à légiférer avec prudence sur ce secteur qui peut aussi être une importante source de crédit pour les entreprises et les consommateurs. La Commission européenne devrait proposer l’an prochain une réglementation sur ce sujet.
(Source : Reuters)
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