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Campus - Entretien

« L’USJ est un grand chantier actuellement »

Le père Salim Daccache est le nouveau recteur de l’USJ. Son mandat de cinq ans a débuté le 1er août 2012. Préserver les acquis et œuvrer pour l’avenir à tous les niveaux : tels sont les objectifs qu’il veut poursuivre.

Le père Salim Daccache.

Q. Quels sont les défis que représente ce nouveau poste pour vous ?
R. L’USJ est devenue de nos jours une grande entreprise. Elle s’est agrandie avec les centres régionaux, les nouvelles facultés, les nouveaux masters et les nouvelles formations. Il faut veiller sur ce grand domaine pour qu’il continue à produire du bon vin. Par ailleurs, il faut renforcer le sentiment d’unité et d’appartenance à l’USJ en intégrant les anciens étudiants, plus de 47 000 diplômés, qui constituent un appui incontestable à l’université. Ils forment, avec les enseignants, les différentes catégories du personnel et les étudiants actuels, la grande famille de l’USJ. Finalement, il faut développer la relation avec les étudiants et continuer à leur transmettre les valeurs morales, spirituelles et académiques si chères à l’USJ, comme la rigueur, la citoyenneté, l’esprit critique, la solidarité, l’équité et la convivialité islamo-chrétienne.

 Quel portrait dressez-vous de l’USJ aujourd’hui ?
L’USJ est une belle dame de 137 ans. De plus en plus belle grâce à ses ressources humaines, ses étudiants, les nouveaux bâtiments. C’est une institution qui fait partie intégrante de l’histoire du Liban. Cette année, la faculté de droit, l’ESIB et le campus de médecine fêteront leurs cent ans.

Comment conserver le rôle phare de l’USJ malgré la poussée fulgurante de l’anglais dans tous les domaines ?
L’USJ est une université qui représente la francophonie au Liban comme réalité sociale et culturelle. Elle constitue le choix d’une grande partie des Libanais. Sa mission est de promouvoir la culture, la langue et les valeurs françaises. Par ailleurs, nos étudiants ont l’occasion d’acquérir une bonne base d’anglais à travers notre partenariat avec l’université de Georgetown, aux États-Unis. Cela n’exclut pas la possibilité d’offrir à l’avenir des formations spécifiques en anglais.

Quelle importance l’USJ accorde-t-elle à la recherche ?
La recherche est primordiale à l’USJ car elle est partie intégrante de l’enseignement. Voilà pourquoi nous allons bientôt instaurer le statut d’enseignant chercheur, finaliser le statut du Pôle technologie santé (PTS) dédié spécifiquement à la recherche médicale et scientifique et développer les travaux de recherches dans toutes les facultés. Pour cela, il faut trouver des sources de financement auprès des entreprises, créer de nouveaux projets en partenariat avec le CNRS et la communauté européenne et impliquer les anciens de l’USJ.

De nouvelles formations pour cette rentrée ?
Plusieurs formations ont vu le jour cette année. Nous avons un master en management de la sécurité routière en collaboration avec Renault ; un nouveau diplôme universitaire « religions et médias » à la faculté des sciences religieuses ; un certificat d’études spécialisées en « radiologie dentaire et maxillaire » ; deux diplômes universitaires, au niveau de la formation des sages-femmes en « lactation humaine et allaitement maternel » et en « rééducation urogynécologique et périnéale » ; enfin, un master professionnel et recherche en « arts et médiations des arts en Méditerranée ».

 Quels sont vos projets d’avenir pour l’USJ ?
L’USJ est un grand chantier actuellement. Nous œuvrons pour que le système européen de transfert des crédits (ECTS) que l’USJ a adopté depuis 2003 devienne plus performant, plus adapté. Ce qui nous importe, c’est le niveau des étudiants. Notre objectif est de former une élite méritante, cela sera possible grâce aux multiples bourses de mérite que nous avons l’intention d’octroyer chaque année. De même, il nous faut assurer la continuité et la promotion de nos centres régionaux au Nord, au Sud et dans la Békaa. Nous voulons enfin améliorer les conditions de vie des étudiants au niveau social, culturel et sportif, et leur assurer plus de résidences universitaires. Par ailleurs, nous avons chargé Mme Nada Moghaizel-Nasr, ancien doyen de la faculté des sciences de l’éducation, de promouvoir la pédagogie universitaire et son développement au niveau de l’USJ.

Une dernière question, comment former les étudiants aujourd’hui pour parer à la menace d’une nouvelle guerre civile ?
À l’Institut des études islamo-chrétiennes, des volontaires viennent suivre une triple conversion : se dégager de leurs préjugés, revoir notre mémoire collective et réaliser que vivre ensemble est possible. Nous avons l’intention d’établir à l’avenir une formation transversale à la citoyenneté, à l’éthique, à l’histoire des religions et au dialogue islamo-chrétien.

Propos recueillis par
Rima HARFOUCHE
Q. Quels sont les défis que représente ce nouveau poste pour vous ? R. L’USJ est devenue de nos jours une grande entreprise. Elle s’est agrandie avec les centres régionaux, les nouvelles facultés, les nouveaux masters et les nouvelles formations. Il faut veiller sur ce grand domaine pour qu’il continue à produire du bon vin. Par ailleurs, il faut renforcer le sentiment d’unité et...
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