La région de Damas était jeudi sous les bombes, des militants dénonçant une situation humanitaire critique à l'approche de l'hiver, au moment où le conflit entrait dans 21e mois, sans aucune perspective de règlement.
L'Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a annoncé que le bilan total des violences dépassait désormais 39.000 morts.
L'armée concentrait jeudi son pilonnage sur Daraya et Mouadamiya al-Cham, deux villes proches de la capitale, et sur les quartiers sud de Damas où rebelles et soldats s'opposent depuis plusieurs jours, selon l'OSDH.
A Daraya et Mouadamiya al-Cham, l'électricité est coupée et les habitants se sont rués vers les abris.
Dans la nuit, "plus d'une dizaine de roquettes sont tombées sur Daraya. Il y a eu des lueurs dans le ciel et des nuages de fumée. Les habitants ont couru pour se protéger", ont indiqué les comités locaux de coordination (LCC) qui coordonnent la rébellion sur le terrain.
Ailleurs, des combats opposaient l'armée aux rebelles aux abords d'un centre des renseignements et de l'aéroport militaire d'Alep (nord), tandis que la ville rebelle d'Azaz, plus au nord, près de la Turquie, était bombardée par l'armée.
A Boukamal, à la frontière irakienne de violents combats ont permis aux insurgés de s'emparer de deux sièges de la Sécurité, selon l'OSDH.
Dans le centre du pays, l'armée a mené une incursion majeure dans un quartier de la ville de Homs, Al-Waar, selon l'OSDH, et bombardé la ville de Qousseir, proche de la frontière libanaise.
Selon un bilan provisoire de l'OSDH, 39 personnes ont péri dans les violences jeudi, dont 9 civils, 17 soldats et 13 rebelles.
Le quartier de Harsta, dans la banlieue de Damas, dévasté par un raid
aérien. Photo Reuters
Sur le plan international, la France, qui est à la pointe du soutien à l'opposition remodelée, a annoncé qu'elle poserait la question à ses partenaires européens d'une levée de l'embargo sur "les armes défensives" pour aider la rébellion.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius devait réunir jeudi à Paris ses homologues allemand, polonais, espagnol et italien, ainsi que leurs collègues de la Défense. Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne est par ailleurs prévue en début de semaine prochaine.
A Londres, le chef du gouvernement britannique David Cameron devait de son côté réunir jeudi plusieurs de ses ministres pour discuter de la Syrie, et notamment de l'éventualité de livrer des armes aux rebelles, a indiqué la BBC.
Allié de Damas, la Russie a néanmoins averti que les pays soutenant l'opposition commettraient une "violation grossière" du droit international s'ils fournissaient des armes aux rebelles.
Le président français François Hollande recevra samedi cheikh Ahmad Moaz al-Khatib, le chef de la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne. Paris a reconnu cette entité comme "la seule représentante du peuple syrien" et la considère comme une alternative crédible au régime de Bachar al-Assad qui pourrait prendre les rênes du pays à sa chute.
La Turquie a également annoncé jeudi reconnaître la nouvelle Coalition comme "le seul représentant légitime du peuple syrien".
Les Etats-Unis, qui réclamaient avec insistance l'unification des rangs de l'opposition, ont salué de leur côté la nouvelle Coalition constituée le 11 novembre à Doha, le président Barack Obama soulignant son caractère "diversifié et représentatif".
Mais il a aussi prévenu que les Etats-Unis n'étaient "pas prêts à les reconnaître comme une sorte de gouvernement en exil", lors de sa première conférence de presse depuis sa réélection pour quatre ans.
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PAUVRES CIVILS !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 19, le 16 novembre 2012