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Culture - Exposition

Peps, couleurs et fantaisie chez Alwane

Des derviches de plâtre, un amusant bestiaire en papier mâché et des peintures hypercolorées d’inspiration beyrouthine introduisent un vent de fraîcheur entre les murs de la galerie Alwane*.

Triptyque signé Maral Der Boghossian.

Du peps, de la couleur, de la fantaisie et un soupçon de fantastique... Rien de tel pour chasser les idées noires. Tel était le but de la galeriste Odile Mazloum qui présente, jusqu’au 21 novembre, les créations plutôt antimorosité de quatre artistes féminines.
À commencer par celles de Sylvia Dakak. Laquelle, rompant avec les traditionnelles figurines en bronze de sa formation de sculpteur classique, a entamé un virage à 180 degrés pour se lancer dans un travail de création plus en adéquation avec sa nature joyeuse et malicieuse. C’est donc un sympathique bestiaire en papier mâché (sur structure en métal) qu’elle présente cette fois dans ce qui pourrait ressembler à une version loufoque et déjantée de l’arche de Noé: un éléphant rose qui vous fait les doux yeux, des poissons-raies aux bouches pulpeuses et aux lèvres ourlées, des oiseaux des îles aux plumages colorés ou, encore, cet âne savant de toutes les coupures de journaux et magazines qu’il a ingurgités! Un univers folâtre, gai et sans prétention, sinon celle d’arracher aux spectateurs des sourires amusés.
Dans des techniques un peu similaires, les derviches en plâtre sur maillage métallique de Samia Baroudi donnent vraiment l’impression de tournoyer, la jupe en corolle, les bras largement ouverts... D’autant plus que la créatrice les a accompagnés d’une assemblée de musiciens du takht oriental (oudiste et joueurs de tambourins, toujours en plâtre, mais assis sur des chaises en métal). Des figurines qui, elles aussi, dégagent une amusante poésie...

Beyrouth en contes persans
De la poésie également chez Maral Der Boghossian, mais qui nimbe cette fois un travail d’une extrême précision et sublime les scènes les plus ordinaires.
Professeur d’art à l’ALBA et à l’UL, cette artiste – qui n’en est pas à sa première exposition – a hérité de sa sculptrice de mère le sens de la composition et des volumes, et de son aquarelliste de père son habileté dans les effets de transparence. Une technique ainsi acquise qu’elle a enrichie de son propre imaginaire et de sa sensibilité personnelle. Cela donne des toiles denses, au double sens du terme, souvent élaborées en triptyques et quadriptyques et où l’on retrouve un mélange de paysages urbains, de motifs de tapis persans, de figures de miniatures perses et une pointe de fantastique... Le tout reproduit avec une minutie de brodeuse et dans une belle palette chromatique, dominée par d’harmonieux camaïeux.
Et puis il y a là un sens à rechercher dans ces représentations d’une ville tout à fait contemporaine, assimilable à Beyrouth, parsemée de personnages enturbannés : guerriers tirant à l’arc, cavaliers, mais aussi anges qui semblent tous sortis d’un conte persan...
Nettement plus lisses et évidentes, les peintures que Louma Rabah, diplômée en fine arts et graphic design de la LAU, présente pour la toute première fois au public jouent surtout sur les prismes et échos de couleurs.
Des acryliques sur toiles qui revisitent, au moyen d’une palette vive et d’une composition à la touche très graphique et géométrique, parfois même à la lisière de l’abstrait, des rues, des quartiers et des façades de Beyrouth, ainsi que quelques architectures typiquement libanaises. Modernisées.

*Beyrouth, Saifi Village. Horaires d’ouverture : du lundi au samedi, de 11h à 19h. Tél.: 01/975250.
Du peps, de la couleur, de la fantaisie et un soupçon de fantastique... Rien de tel pour chasser les idées noires. Tel était le but de la galeriste Odile Mazloum qui présente, jusqu’au 21 novembre, les créations plutôt antimorosité de quatre artistes féminines. À commencer par celles de Sylvia Dakak. Laquelle, rompant avec les traditionnelles figurines en bronze de sa formation de...
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