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Liban

Accrochages entre salafistes d’al-Assir et le Hezbollah à Saïda : des morts et des blessés

Le ras-le-bol d’un vieil habitant de Saïda dont le domicile a été touché lors des accrochages entre les partisans de cheikh al-Assir et les militants du Hezbollah. Photo Ali Hashisho

Les tensions accumulées à Saïda ont dégénéré hier en clash armé entre des partisans du Hezbollah et ceux du cheikh salafiste Ahmad al-Assir, détracteur acharné du parti chiite. Les accrochages ont éclaté dans le quartier d’al-Taamir (quartier fort du Hezbollah), à Aïn el-Héloué, à proximité du camp des réfugiés palestiniens. Les affrontements ont fait trois morts, dont deux parmi les gens d’al-Assir. Le premier à être tué, Loubnan el-Izza, se trouve être le garde du corps de cheikh al-Assir. Mais le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a précisé ensuite que cet homme est ingénieur et fils d’un lieutenant des Forces de sécurité intérieure qu’il connaît bien. « Il était proche du courant d’al-Assir mais n’était pas son garde du corps », a-t-il précisé. Le ressortissant égyptien Ali Charbini (16 ans) a également péri. Sept personnes ont par ailleurs été blessées, parmi lesquelles un cadre local du Hezbollah, Zeid Daher (grièvement blessé), et son second, un militant de la famille Dirani. 

Ultimatum
Dans les faits, les partisans du Hezbollah auraient refusé d’obtempérer à un ultimatum lancé par le cheikh Assir, leur demandant d’enlever toutes les affiches à la gloire du mouvement chiite, selon un correspondant de l’AFP présent dans la ville portuaire du Sud. Les partisans du cheikh sunnite auraient alors déchiré un portrait du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, déclenchant ainsi les affrontements avec les militants du Hezb.


Les violences se sont alors élargies. Des tirs ont été rapportés dans les environs du domicile de cheikh Maher Hammoud place al-Qods à Saïda, touchant également le restaurant de l’un des proches d’al-Assir sur la même place. Des tirs ont également été échangés dans le quartier de Abra, après la mort d’une troisième victime. Tout au long de l’après-midi, et jusqu’en début de soirée, les accrochages étaient ponctués de plages de calme précaire, au fur et à mesure que le déploiement de l’armée s’élargissait. Multipliant les patrouilles de blindés sur le terrain, l’armée a établi des barrages et bloqué la route menant à l’épicentre des heurts. Les unités militaires ont intensifié les perquisitions et les poursuites à la recherche des personnes impliquées. Les forces spéciales auraient, entre autres, encerclé la demeure du chanteur Fadl Chaker (récemment reconverti au salafisme, ayant pris part plus d’une fois aux manifestations menées par cheikh al-Assir), située avenue Nabih Berry, limitrophe de Haret Saïda.

Grève aujourd’hui
Le déploiement immédiat de l’armée a coïncidé avec l’appel au calme lancé par le Premier ministre Nagib Mikati, qui a enjoint au ministre de l’Intérieur de réunir d’urgence le conseil sécuritaire du Liban-Sud afin de ramener le calme après les heurts de Saïda. « J’appelle toutes les parties à l’autodiscipline et à empêcher tout acte susceptible de provoquer des incidents sécuritaires », a déclaré le Premier ministre. « Les forces sécuritaires protégeront les citoyens d’une manière très stricte et seront intransigeantes dans la poursuite des coupables », a-t-il encore prévenu.
Notons enfin qu’une altercation a opposé les partisans de cheikh al-Assir à des agents des Forces de sécurité intérieure, après que ces derniers eurent arrêté son fils, Omar al-Assir, pour conduite d’un véhicule muni de vitres fumées sans permis. Les partisans de cheikh al-Assir ont attaqué les gendarmes et libéré Omar par la force. Une source sécuritaire n’a pas voulu répondre à L’OLJ sur les circonstances de l’incident et son possible lien avec les affrontements de Taamir.


En attendant, les écoles et les commerces de Saïda ferment aujourd’hui leurs portes. Le Rassemblement de Saïda, réuni exceptionnellement à Majdelyoun à l’initiative de la députée Bahia Hariri, a appelé à la fermeture générale aujourd’hui, en guise de deuil.

 

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commentaires (5)

D'un "CLASSICISME" ?!

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 51, le 12 novembre 2012

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Commentaires (5)

  • D'un "CLASSICISME" ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 51, le 12 novembre 2012

  • La situation est explosive. Tous doivent faire très attention et à leurs paroles et surtout à leurs actes. Le gouvernement, pour une fois, devrait faire son devoir qui est de préserver et d'imposer la sécurité dans le Pays.

    SAKR LEBNAN

    07 h 44, le 12 novembre 2012

  • Le Liban vient de montrer une fois de plus qu'il peut compter sur son armée.Après Tripoli revenu au calme, Saida connaitra le même sort, en mettant le clown en cage.

    Jaber Kamel

    05 h 01, le 12 novembre 2012

  • Et les Libanais pétrifiés d'assisiter à ce nième mini-round...et de se demander si c'est celui-là qui va mettre le feu aux poudres...

    GEDEON Christian

    04 h 56, le 12 novembre 2012

  • Je n'hésite pas à dire que le premier responsable du choc, attendu à n'importe quel moment à Saida, est le gouvernement fantoche du régime agonisant de Damas et du Hezbollah, ainsi que son chef personnellement. Comment veut-on que l'opinion publique et les protagonistes mêmes de Saida aient le moindre respect pour un gouvernement qui n'arrive même pas à présenter à la justice pour enquête un élément du Hezbollah, clairement impliqué dans la tentative d'assassinat du député Boutros Harb ? S'il avait "réussi" au moins cet "exploit" qui est le minimum de son devoir, ce gouvernement aurait fait preuve d'autorité et de prestige moral. Or ce qu'il a montré et ce qu'il montre au pays et au monde c'est une nullité absolue.

    Halim Abou Chacra

    21 h 34, le 11 novembre 2012

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