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Culture - Spectacle

Paladins italiens au Liban

Le théâtre Monnot a accueilli, ce week-end, une pièce italienne atypique, croisement d’influences diverses, jouée par des marionnettes vivantes.

Une parodie de la bataille de Roncevaux.

Les chantiers théâtraux Koreja «Teatro Stabile d’Innovazione» de Lecce, en Italie, ont présenté, en partenariat avec le Centre culturel italien de Beyrouth, une courte pièce détonnante et dynamique, revisitant le patrimoine italien.
Il existe en Sicile une tradition: «L’Opera Dei Pupi». Les «Pupi», ce sont ces petites marionnettes sobres et évocatrices, qui gesticulent sous l’habilité des mains calleuses des gardes souverains de cet héritage en perdition.
Lui rendant un hommage ému, Francesco Niccolini est l’auteur de cette pièce novatrice, Paladini di Francia, sous-titrée «Spada avete voi, Spada avete io!». Comprenez: Paladins de France, une épée vous avez, d’une épée vous m’avez!
Cependant la pièce se voulait théâtrale, sous les marionnettes seront donc des acteurs, de chair et d’os, et aucune main ne les dirigera. Les Pupi ont taille humaine, tout en gardant leurs mouvements saccadés et leur jeu de scène caricatural, drôle, poétique, gracieux, parfois grossier.
En si peu de temps, la pièce, mise en scène par Enzo Toma, réussit à faire se croiser toutes ses influences: le cadre guindé des «Pupi», et leurs personnages redondants (Carlo Magno, Orlando, Astolfo, etc), se brise et rencontre sa modernité, dans toutes les langues. Le jeu est en italien, certes, mais lequel? Croisement de tous les dialectes, la pièce use aussi du français, de l’anglais, de l’espagnol même, et nous rappelle la diversité de ces troupes qui formaient les paladins de France.
Pleine de poésie, la pièce fantastique mêle l’amour et la mort, le combat et la folie, et confond les sentiments dans leurs liens complexes, leur adjoignant l’onirisme de l’imaginaire de ces temps anciens.
La rigueur du jeu impressionne, la pièce bien rôdée alterne en musique avec un Charlemagne en voix-off, tonnant au-dessus des personnages sans âge, les rappelant à l’ordre, comme des enfants ou des soldats.
Les costumes fantasques de bric-à-brac se changent à vue, nécessitant seulement quatre acteurs, les impeccables Francesco Cortese, Carlo Durante, Antonella Iallorenzi et Silvia Ricciarelli. Ce sont les deux paires de mains qui jouent la pièce, incarnant plusieurs personnages à la fois, sans difficulté.
La pièce fascine ses publics divers, au point d’avoir été récompensée (Festival Segnali 2009, prix EOLO et prix de la critique 2009 pour le meilleur spectacle), et réussit donc bien son hommage à Pier Paolo Pasolini, et à toute l’Italie.
Les chantiers théâtraux Koreja «Teatro Stabile d’Innovazione» de Lecce, en Italie, ont présenté, en partenariat avec le Centre culturel italien de Beyrouth, une courte pièce détonnante et dynamique, revisitant le patrimoine italien.Il existe en Sicile une tradition: «L’Opera Dei Pupi». Les «Pupi», ce sont ces petites marionnettes sobres et évocatrices, qui gesticulent sous...

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