Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les soldats ont été froidement exécutés jeudi dans des attaques rebelles sur trois barrages militaires près de Saraqeb, dans le nord-ouest de la Syrie. La vidéo diffusée par des militants montre des rebelles frappant une dizaine de soldats blessés, avant de les aligner sur le sol et de les tuer à l’arme automatique tout en les traitant de « chiens de chabbiha d’Assad », nom donné aux miliciens prorégime. « Au même titre que l’observatoire dénonce les exécutions dans les prisons du régime, il refuse celles de prisonniers de guerre par les rebelles », a dénoncé, pour sa part, le directeur de l’organisation, Rami Abdel Rahmane.
De même, le Conseil national syrien (CNS), la principale coalition de l’opposition syrienne en exil, a appelé les rebelles à rendre des comptes, au lendemain de la diffusion de la vidéo. « Nous exhortons l’Armée syrienne libre et les mouvements qui animent la révolution sur le terrain à demander des comptes à quiconque viole les droits de l’homme », a déclaré Radif Moustapha, en charge des droits de l’homme au sein du CNS. Il a toutefois souligné que, selon lui, « les crimes des combattants de l’opposition (étaient) sans commune mesure avec ceux du régime ». Qualifiant le conflit de « très complexe », il a dénoncé des cas de « vengeances individuelles », appelant « la communauté internationale, le CNS et l’ASL à prendre des mesures pour résoudre ce phénomène » de violations.
Un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Alexis Heeb, a, lui, indiqué que son organisation ne commentait pas la vidéo. « Cela dit, si nos équipes sur le terrain voient des abus, elles les traiteront de façon confidentielle avec les parties », a-t-il précisé.
La Grande-Bretagne s’est, elle, déclarée « profondément préoccupée » après la diffusion de la vidéo, et à Paris, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que « s’il s’agit de massacres avérés », la France « condamne avec fermeté ». Enfin, les États-Unis ont exhorté hier les rebelles syriens à respecter les lois internationales régissant les conflits. « Nous condamnons toute violation des droits de l’homme par quelque partie que ce soit en Syrie, a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland. Il n’y a aucune justification à ce type de comportement. Quiconque commet de telles atrocités devra en rendre compte. »
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