Mathias Enard remporte le prix "Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient"

Le prix "Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient" a été attribué aujourd'hui, dans le cadre du Salon du livre francophone de Beyrouth, à Mathias Enard pour "Rue des voleurs" (Actes Sud) en présence de la présidente de l’Académie Goncourt, Edmonde Charles-Roux.

Ce prix littéraire, lancé par l’Institut français du Liban et le Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), faisait participer des étudiants de 13 universités membres de l’AUF issues de 5 pays du Moyen-Orient (Égypte, Irak, Liban, Palestine, Syrie), et était basé sur la liste des huit finalistes du Goncourt.

Mathias Enard a reçu 10 voix contre jhuit à Vassilis Alexakis pour "L'enfant grec" (Stock).

(Lire, dans L'Orient Littéraire : Désillusions entre deux rives)

L’annonce du lauréat a été précédée d'une délibération à huis clos (selon la procédure de l’Académie Goncourt à bulletins secrets), sous la présidence de Hyam Yared, romancière libanaise épaulée par le vice-président Iskandar Habache, poète et journaliste, avec les 19 étudiants présidents du jury de leurs universités. L'annonce a été suivie d'un débat public entre le grand jury étudiant et les membres de l’Académie Goncourt.

L'attribution du prix "Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient" suit l'annonce, mardi après-midi depuis le Salon du livre francophone de Beyrouth, du nom des quatre finalistes en lice pour le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, décerné le 7 novembre à Paris. Les finalistes sont Patrick Deville "Peste et choléra" (Seuil); Joël Dicker "La vérité sur l'affaire Harry Québert" (Fallois); Jérôme Ferrari "Le sermon sur la chute de Rome" (Actes Sud) et Linda Lê "Lame de fond" (Bourgois).

Il n'y a aucun roman Grasset ni Gallimard dans ce cru 2012, qui fait la part belle à deux petits éditeurs et à deux groupes (La Martinière et Actes Sud) et reste beaucoup plus ouvert que ces dernières années.

"Pas une fois nous n'avons évoqué les éditeurs, la question ne s'est même pas posée", a assuré à l'AFP Pierre Assouline.

"Comme le fait mon confrère juré Bernard Pivot sur Twitter, j'ai déjà évoqué mes coups de coeur sur mon blog", a-t-il ajouté, poursuivant : "Les jeux ne sont pas faits. On ne saura vraiment qui est le lauréat que quelques minutes avant la proclamation!".

Déjà couronné par l'Académie française jeudi, le jeune Suisse de 27 ans Joël Dicker pourrait faire coup double. Rien ne l'interdit.

En 2006, Jonathan Littell avait été sacré par le Grand prix du roman de l'Académie française et le Goncourt pour "Les Bienveillantes". C'est aussi grâce à ce roman que l'écrivain né à New York en 1967 avait obtenu la nationalité française l'année suivante.

En 1997, Patrick Rambaud avait réalisé aussi un doublé Académie Française-Goncourt pour "La Bataille" (Grasset). Andreï Makine avait été sacré par le Médicis, le Goncourt et le Goncourt des lycéens en 1995 pour "Le Testament français".

Romain Gary avait quant à lui reçu deux fois le Goncourt, en 1956 pour "Les Racines du mal", et en 1975, sous le pseudonyme d'Emile Ajar pour "La Vie devant soi".

Quant à Jérôme Ferrari et Patrick Deville, ils pourraient être déjà couronnés le 5 novembre par le Femina. Patrick Deville reste aussi dans la course pour le Médicis, attribué le 6 novembre et dans la sélection du Renaudot. Jérôme Ferrari est également dans la sélection de l'Interallié, décerné le 14 novembre.

Fidèle à la tradition, le palmarès sera proclamé à la mi-journée chez Drouant, sélect restaurant parisien, en même temps que celui du Renaudot.

Le Goncourt est le plus convoité des prix littéraires. Il assure à son lauréat la consécration, la Une des médias et un tirage de près de 400.000 exemplaires. Il avait couronné en 2011 Alexis Jenni pour son premier roman, "L'Art français de la guerre" (Gallimard).

Les jurés du Goncourt, y compris leur présidente Edmonde Charles-Roux, 92 ans, sont arrivés lundi au Liban et repartiront jeudi.

Au Salon du livre de Beyrouth sont prévus : 

Une rencontre avec Mathias Enard, jeudi 1er Novembre à 18h.

et des signatures jeudi 1er et vendredi 2 novembre, à 19h.

Goncourt : le carré final annoncé à Beyrouth