Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

L’aviation d'Assad bombarde à l'aveugle avec une violence inouïe

Au moins 80 morts hier ; Brahimi constate que la situation ne fait qu’empirer.

L’aviation syrienne a bombardé Maarat el-Nooman, laissant juste le dôme d’une mosquée intact.  Shaam News Network/AFP

L’aviation syrienne a mené hier les raids les plus violents depuis son entrée en action cet été. « Il y a eu plus de 60 raids au cours de la journée à travers le pays, notamment dans la région de Damas et à Idleb. C’est l’utilisation la plus violente de chasseurs-bombardiers depuis l’entrée en action de l’aviation » fin juillet, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Le régime cherche à gagner du terrain. Il y a des combats dans toutes les régions visées par ces raids », a-t-il ajouté.


Les bombardements ont été si intenses hier matin que les vitres des appartements tremblaient dans le centre de Damas. Ces bombardements ont visé principalement les fermes de Harasta, dans la banlieue nord-est de Damas, a précisé l’OSDH, basé en Grande-Bretagne et qui s’appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires. En outre, l’artillerie a aussi bombardé Douma, dans le même secteur, où trois civils ont été tués, et des villages avoisinants.


« Ces raids aériens sur les terres agricoles et les vergers aux alentours visaient à empêcher que les rebelles s’y regroupent et essaient d’y renforcer leurs positions », a expliqué une source de sécurité à Damas.
À la périphérie sud-est de Damas, un attentat à la voiture piégée près d’une boulangerie de Jaramana a fait onze morts, dont des femmes et des enfants, selon la télévision officielle syrienne, qui a montré les devantures d’immeubles ravagées. Cette localité favorable au régime de Bachar el-Assad, où vivent principalement des chrétiens et des druzes, avait déjà été touchée par deux attentats à la voiture piégée, le 28 août et le 3 septembre. Selon la télévision officielle, un autre attentat à la voiture piégée a fait des victimes à Hajar al-Aswad, un quartier sud de la capitale dont l’armée et les rebelles se disputent le contrôle.


À Alep, les rebelles tentent depuis samedi de s’emparer du quartier chic de Zahra, où se trouve le siège des redoutables services de renseignements de l’armée de l’air, selon les habitants.
Selon un bilan provisoire, les violences ont fait au moins 80 morts hier à travers le pays.
Assurant que les rebelles avaient encore violé « la trêve déclarée » en lançant de nouvelles attaques, l’armée syrienne a assuré hier dans un communiqué qu’elle entendait continuer à « accomplir son devoir constitutionnel de défendre la nation et d’écraser le terrorisme, afin de restaurer la sécurité et la stabilité sur chaque centimètre carré de notre pays bien-aimé ».


Parallèlement, l’artillerie turque a riposté après qu’un obus syrien fut tombé sur le sol turc sans faire de victimes, a rapporté l’agence de presse Anatolie.
Dans une lettre rendue publique, le ministère syrien des Affaires étrangères a reproché au Conseil de sécurité de l’ONU son silence sur l’attentat à la voiture piégée qui a fait au moins huit morts vendredi après-midi dans un quartier sud de Damas, contribuant à faire voler en éclats la trêve défendue par l’émissaire international Lakhdar Brahimi. « L’incapacité du Conseil à condamner cette attaque a encouragé les terroristes à continuer leurs crimes », estime le ministère dans son courrier.

Évidence
M. Brahimi s’est rendu à l’évidence constatant que la situation ne faisait qu’empirer. « La crise est très dangereuse, la situation est mauvaise et empire », a ainsi estimé M. Brahimi, en visite à Moscou pour des consultations avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, allié de Damas. « Si ce n’est pas une guerre civile, je ne sais pas ce que c’est. Toute la communauté internationale doit s’unir pour aider le peuple syrien à trouver une issue à cette crise », a ajouté le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe. Il a par ailleurs indiqué que les Nations unies ne prévoyaient pas dans l’immédiat l’envoi de Casques bleus.


M. Lavrov s’est lui aussi montré pessimiste : « Ils se battent de plus en plus en Syrie (...). L’objectif pour tous les Syriens est de cesser le feu et de se mettre à la table de négociations. »
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est quant à lui dit « profondément déçu » par cet échec et a exhorté le Conseil de sécurité, les États influents du Moyen-Orient et toutes les parties concernées à « œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu ».


La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a déploré pour sa part dans un communiqué la reprise des violences, espérant que « les parties pourraient se mettre d’accord et respecter un futur cessez-le-feu qui servirait de base à un processus politique ».

 

Lire aussi

Les tensions communautaires couvent à Alep

L’aviation syrienne a mené hier les raids les plus violents depuis son entrée en action cet été. « Il y a eu plus de 60 raids au cours de la journée à travers le pays, notamment dans la région de Damas et à Idleb. C’est l’utilisation la plus violente de chasseurs-bombardiers depuis l’entrée en action de l’aviation » fin juillet, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut