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Liban - Conférence

« Pour faire la paix au Liban »...

La paix en débat au Salon du livre francophone de Beyrouth.

De gauche à droite, Ibrahim Najjar, Sélim Jreissati, Alexandre Najjar et Peter Germanos.


À l’occasion de la publication de l’essai Les itinéraires manqués – Pour faire la paix au Liban, de Peter et Camille Germanos, le Salon du livre francophone de Beyrouth a organisé, hier, une conférence intitulée « La justice pour la paix ». Devant un public attentif, Sélim Jreissati, ministre du Travail, et Ibrahim Najjar, ancien ministre de la Justice, ont commenté, interrogé et parfois critiqué le livre de ces deux auteurs, l’un d’entre eux , Peter, juge d’instruction, docteur en droit, l’autre, Camille sa sœur, diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales à Paris.
Cet essai politique, dense et concis, plaide en faveur de l’instauration d’une paix durable au pays du Cèdre. Pour se faire, Peter Germanos appelle à un débat de fond sur les questions de réconciliation, de reconnaissance et de pardon, conditions sine qua non pour panser les plaies d’après-guerre, afin de « ne pas permettre le retour aux guerres » et de construire « une société stable, unie et résiliente ». S’inscrivant dans la philosophie de Hannah Arendt aux lendemains de l’Holocauste, l’auteur préconise de se baser sur une « justice de réparation, une justice qui n’est ni une justice punitive ni de rédemption, mais une justice qui permette la transformation sociale ».
Certes. Mais « reste à savoir comment valider le pardon et la justice comme dispositifs crédibles de réconciliation au Liban, face notamment à la question de la mémoire. Si la justice punitive n’est pas efficace à ce niveau, la justice réparatrice résiste-t-elle à l’inévitable retour vers le passé ? Et le pardon est-il suffisant pour emporter la rancœur ? » s’est interrogé Sélim Jreissati.

Le problème de l’administration
Dans le dessein de « penser la réforme au Liban pour une paix civile durable » comme l’écrivent les auteurs, ils pointent également les maux de notre société, gangrenée par la corruption et le clientélisme, minée par le confessionnalisme politique et une déresponsabilisation des politiciens, notamment. Ils préconisent donc une réforme profonde du système administratif, « et même politique, ajoute fermement le ministre Jreissati, car gouverner est devenu une chose privée au Liban », loin des idéaux de la res-publica – chose publique. Pour Ibrahim Najjar, « ce diagnostique est irréprochable » et doit être un moteur à une action immédiate.

Commissions vérité et réconciliation
C’est la troisième partie de l’ouvrage qui a soulevé le plus de doutes parmi les intervenants. En effet, les auteurs préconisent pour l’avènement d’une paix durable la création par le Parlement de commissions d’enquêtes parlementaires pour la vérité et la réconciliation, dans le but de régler le dossier des disparus et des déplacés, à l’instar de l’Afrique du Sud postapartheid. Un projet que juge l’ancien ministre de la Justice : « A priori utopique et illusoire, en tout cas improbable. » Car pour lui, le véritable problème du Liban se situe autre part. Plus que de réconciliation ou de pardon, « le Liban a avant tout besoin d’une reconnaissance identitaire », a-t-il affirmé, mais aussi « d’une doctrine de paix et d’entente dans sa politique extérieure » pour instaurer une paix interne.
Et Alexandre Najjar, juriste, écrivain et journaliste, modérateur de cette conférence, de conclure sur ces mots : « Un essai qui nous donne des pistes et soulève des questions intéressantes. Il est évident que dans un pays si complexe, nul ne peut prétendre donner des solutions miracles. Mais la réflexion est sans doute très importante pour ne pas baisser les bras, pour continuer à penser le Liban de demain et essayer, tant bien que mal, de proposer des solutions à nos problèmes. »
À l’occasion de la publication de l’essai Les itinéraires manqués – Pour faire la paix au Liban, de Peter et Camille Germanos, le Salon du livre francophone de Beyrouth a organisé, hier, une conférence intitulée « La justice pour la paix ». Devant un public attentif, Sélim Jreissati, ministre du Travail, et Ibrahim Najjar, ancien ministre de la Justice, ont commenté,...

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Mais qu’est-ce qu’ils peuvent être "insipiiides et moû-dérés", ces "moû-dérateuuurs" si centristes et si couci-couça-là !

Antoine-Serge Karamaoun

05 h 42, le 30 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • Mais qu’est-ce qu’ils peuvent être "insipiiides et moû-dérés", ces "moû-dérateuuurs" si centristes et si couci-couça-là !

    Antoine-Serge Karamaoun

    05 h 42, le 30 octobre 2012

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