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Culture - Exposition

Le cycle de la colère de Sibylle Tamer

Sibylle Tamer Abillama expose à la galerie Rochane de Saifi Village une série de photographies accrocheuses nommées « colère ».

Dans un parcours longeant les murs de la petite galerie de Saïfi, Sibylle Tamer Abillama repense l’environnement de chacun au rythme d’objets quotidiens, ou parfois un peu moins, en leur donnant, dans un cycle, une signification.
Symboles d’enfermement, d’ordre, de vie ou de mécanisme, à première vue anarchiquement entassées, les photographies suivent en fait un sens de marche, une distribution particulière qui nous mène progressivement à une brève introspection.
Aux cadenas de l’enfermement répond la liberté des affiches déchirées, qui rappellent sans nul doute les œuvres de Jacques Villeglé. À la routine, incarnée dans de banals outils, répond l’ingéniosité des inventions. On comprend vite dans le cheminement des photographies qu’elles recouvrent toutes une revendication, une volonté ferme face à une injustice, le terreau de la colère.
Mais à ne pas s’y tromper, il ne s’agit pas là de politique, mais bien de sentiments : une revendication envers soi, l’enfermement dans ses propres carcans. La cible bien assumée de l’exposition est la nature humaine, dans ses déchets ou ses excès, ce qui rend d’autant plus fort le lien avec le visiteur.
Et le mouvement nous fait bien voir qu’il n’y a pas d’issues à celles-ci : à la fin, on retombe sur les mêmes cadenas, les mêmes chaînes de l’oppression. Un brin pessimiste dans sa démarche, l’artiste n’omet pas des moments de poésie dans ses légendes et ses titres parfois abstraits. Pour autant, le logique n’est ni claire ni subite, on tente d’interpréter et on a même quelquefois un peu de mal à reconnaître l’objet, qui doit pourtant nous amener à une symbolique.
L’exposition dans sa logique est en effet parfois débordée par les besoins de l’esthétique. Lumineuses et bien cadrées, encadrées dans un large format, les photographies apportent un certain confort au visiteur, qui ne peut donc que regretter quelques approximations quant à certains contrastes et certaines qualités qui laissent à désirer. La forte coloration de chaque pièce offre néanmoins un charmant spectacle, transmettant avec brio aussi bien la froideur des chaînes que le délabrement de la rouille, illustrant aussi bien la solitude que le pourrissement.
Une exposition pleine de paradoxes et d’idées, aux sensibilités multiples, que chacun appréciera à sa manière. À la galerie Rochane, rue Saïd Akl, Saifi Village.
Dans un parcours longeant les murs de la petite galerie de Saïfi, Sibylle Tamer Abillama repense l’environnement de chacun au rythme d’objets quotidiens, ou parfois un peu moins, en leur donnant, dans un cycle, une signification.Symboles d’enfermement, d’ordre, de vie ou de mécanisme, à première vue anarchiquement entassées, les photographies suivent en fait un sens de marche, une...

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