Être entrepreneur à Beyrouth, c’est encore possible

AltCity, incubateur et accélérateur d’entreprises basé à Beyrouth, a lancé une collecte de fonds afin de construire des espaces de travail pour les entreprises et ONG. Grâce à cette campagne en ligne et d’autres projets, AltCity espère réunir 25 000 dollars afin de financer les rénovations essentielles et les frais d’installation de son infrastructure, ce qui permettra à l’organisation de financer des entreprises sociales et médiatiques implantées au Liban.
 L’idée vient de cinq étudiants ayant majoritairement fait leurs études à l’étranger. Le but d’AltCity est pour ces jeunes de revenir au Liban afin de créer des infrastructures suffisantes pour que les entrepreneurs s’implantent à Beyrouth, au lieu de quitter le pays. L’entreprise accueille déjà plusieurs ONG, telles que Migrant Workers Taskforce (MTWF), qui se charge d’offrir des cours de langues aux travailleurs immigrés au Liban, Hibr.me et Mashallah News, promoteurs du journalisme citoyen au Liban, ainsi que Mideast Wire, dont le but est de développer l’actualité arabe en anglais au Liban. Altcity est également impliqué dans le dialogue intercommunautaire, avec ses partenaires Soliya et Dialogue Cafe. Les fondateurs s’inscrivent dans une logique d’entreprenariat qui permettra de relancer l’économie nationale et le dialogue intercommunautaire, car la stabilité favorise le commerce et le commerce favorise le dialogue multiculturel.
 
Un stagiaire témoigne
 Victor, expatrié français à Beyrouth, désireux de collaborer avec AltCity, a travaillé en tant que stagiaire auprès de Dima Saber, une des cinq fondatrices du projet. Il a d’abord été intéressé par les formations destinées aux journalistes qu’AltCity a développées, puis a voulu travailler dans le domaine de la communication. « J’ai avant tout été attiré par l’expérience de la flexibilité et de la mobilité au sein d’AltCity. Si je devais donner un exemple concret, je dirais simplement que le fait de voir des étudiants, des entrepreneurs et des bénévoles se retrouver pour travailler ensemble autour d’un café, donne vraiment une image de mixité sociale très positive. On se sent à la fois libre et en même temps très engagé dans les différents projets sociaux qu’AltCity entreprend. »
 AltCity cherche avant tout à empêcher la fuite des cerveaux libanais. Selon Mme Saber, « le fait d’implanter des structures favorisant l’entreprenariat à Beyrouth permettra aux jeunes de rester et de lancer leur projet ici, à Beyrouth même. Tous les jeunes partent, car ils pensent qu’il n’y a plus d’argent ni de potentiel. Nous voulons casser le passage obligé du départ à l’étranger ».
 Les différents projets de société et de communication d’AltCity ont pour but le financement de mobiliers, d’escaliers, de rampes, de climatiseurs et d’autres équipements de base nécessaires à l’établissement de structures où les entreprises peuvent s’installer. Les entreprises partenaires de ce projet, qui accepteront de financer en partie l’initiative d’AltCity, seront également gagnantes : toute participation assez conséquente permettra à l’entreprise participante d’être citée dans les remerciements, d’avoir des pièces en leur nom dans les bâtiments construits, etc. AltCity est à la recherche des contributions de sympathisants dans le monde entier. Il suffit d’un compte bancaire ou d’un compte Paypal pour participer au projet. « L’idée de monter une entreprise au Liban et de la développer ne doit plus être illusoire », souligne Dima Saber.
 
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Une rencontre professionnelle dédiée aux arts numériques (RAMI 3.0) aura lieu ce samedi 27 octobre de 15 à 18 heures à AltCity (www.altcity.me).