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À La Une - Révolte

Syrie : peu d'espoir de faire taire les armes pour la fête d’al-Adha

Assad décrète une "amnistie générale", les rebelles pas concernés...

Des enfants syriens dans la vieille ville d'Alep. PHILIPPE DESMAZES/

Dans une apparente tentative d'apaisement, le président Bachar el-Assad, dont les troupes sont engagées dans un conflit avec les insurgés qui a fait selon une ONG au moins 34.000 morts en 19 mois, a décrété une amnistie, mais en a exclu les "terroristes", mot par lequel le régime désigne les rebelles.

 

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des dizaines de milliers de civils ont été emprisonnés et des milliers d'autres ont disparu dans les geôles du régime depuis le début de la révolte mi-mars 2011.

 

A trois jours de l’al-Adha, l'une des fêtes musulmanes les plus sacrées, durant laquelle l'émissaire international Lakhdar Brahimi a plaidé pour une trêve, de nouvelles violences ont eu lieu, notamment à Damas et Alep (nord).

L'aviation a bombardé un quartier rebelle d'Alep, tuant au moins 10 civils, dont un enfant, a rapporté l'OSDH. Un habitant a affirmé à l'AFP qu'ils étaient en train de faire la queue devant une boulangerie.

 

A Damas, les forces de sécurité ont mené des perquisitions dans le quartier périphérique d'al-Zahira. Et dans l'est de la Syrie, des combats et des bombardements ont eu lieu à Deir Ezzor et à la frontière avec l'Irak.

 

A travers le pays, 64 personnes ont péri --33 civils, 13 soldats et 18 rebelles--, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

 

Ces violences sont intervenues au moment où les autorités ont jugé "réussie" la mission à Damas de M. Brahimi, qui en cinq jours n'a pourtant obtenu aucune garantie sur une trêve temporaire.

Interrogé si les deux parties étaient parvenues à un quelconque accord, Faisal Moqdad, vice-ministre des Affaires étrangères, a répondu à la presse: "il faut y parvenir de manière rapide".

Damas a par ailleurs affirmé que la France entravait les efforts visant à l'arrêt des violences en soutenant les "terroristes", des accusations rejetées par Paris.

"Entendre le gouvernement syrien (proférer ces accusations, ndlr) est surréaliste (...) Ce même clan pratique contre son propre peuple des bombardements intensifs, le largage de TNT et de bombes à sous-munitions", a réagi le porte-parole du Quai d'Orsay Philippe Lalliot.

 

"A trois jours de l'Adha, rien ne laisse penser que les armes vont se taire", a affirmé à l'AFP le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, estimant que "ni les rebelles ni le régime ne semblent vouloir d'un cessez-le-feu" et faisant valoir que "le bilan quotidien continue de dépasser les 100 morts".

 

Une visite d'archevêques en Syrie est d'ailleurs "retardée" en raison de "la gravité de la situation", a indiqué le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, précisant qu'elle ne pourrait avoir lieu avant la semaine prochaine.

 

Se préparant malgré tout à un éventuel arrêt durable des violences, l'ONU a annoncé travailler sur un projet de force de maintien de la paix.

Mais son mandat doit être approuvé par les 15 membres du Conseil de sécurité, profondément divisés sur la question, Moscou et Pékin protégeant leur allié syrien en utilisant leur droit de veto.

Autre allié de Damas, l'Iran a annoncé qu'un "dialogue national" regroupant toutes les parties syriennes pourrait s'ouvrir "bientôt" à Téhéran ou dans un autre pays de la région, tout en reconnaissant "toujours essayer de convaincre" des mouvements d'opposition qui ont refusé d'y participer.

 

Avec la poursuite des violences, le nombre des réfugiés syriens au Liban a franchi la barre des 100.000, selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La Turquie, la Jordanie et l'Irak avaient auparavant dépassé ce chiffre.

 

En Syrie même, qui compte 1,2 million de déplacés selon l'ONU, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir envoyé une aide alimentaire à environ 1,5 million de personnes, contre 850.000 le mois précédent, estimant que "la situation s'aggrave".

 

Alors que le médiateur international a mis en garde contre un débordement du conflit syrien, un nouvel obus syrien s'est abattu dans un dispensaire du sud de la Turquie, sans faire de victime, selon la chaîne CNN-Türk.

L'artillerie turque riposte systématiquement depuis un tir syrien meurtrier sur son territoire début octobre, mais on ignorait dans l'immédiat si cela avait été le cas mardi.

 

Au Liban, l'armée restait déployée dans des quartiers de Beyrouth et de Tripoli (nord) après des violences déclenchées par un attentat sanglant attribué par l'opposition au régime syrien.

Des députés de l'opposition libanaise hostile à Damas ont affirmé avoir reçu des textos menaçants envoyés depuis un numéro syrien, avant et après cet attentat, qui a notamment coûté la vie à un chef de la police.


 

Reportage

« À la brigade al-Tawhid, nous ne manquons de rien, l’ASL a même hébergé ma famille »

 

 

 

 

Dans une apparente tentative d'apaisement, le président Bachar el-Assad, dont les troupes sont engagées dans un conflit avec les insurgés qui a fait selon une ONG au moins 34.000 morts en 19 mois, a décrété une amnistie, mais en a exclu les "terroristes", mot par lequel le régime désigne les rebelles.
 
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des dizaines de...

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