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À La Une - Syrie

Assad envoie ses soldats à la contre-offensive

L’Iran remet à Brahimi une proposition informelle de sortie de crise

Dans la vieille ville d’Alep, la mosquée historique des Omeyyades, reprise hier par les troupes loyalistes, tristement ravagée. Photo Tauseef Mustafa/AFP

Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a indiqué à la chaîne de télévision en langue arabe el-Alam avoir remis hier au médiateur international Lakhdar Brahimi, ainsi qu’à l’Égypte, à l’Arabie saoudite et à la Turquie, une « proposition informelle » visant à mettre fin au conflit syrien. Le chef de la diplomatie iranienne n’a pas détaillé le contenu de cette proposition, ajoutant simplement que Téhéran soutiendrait les efforts de l’émissaire international.


L’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, arrivé à Téhéran après un déplacement en Turquie et une rencontre avec des responsables saoudiens, a salué l’initiative iranienne. « Je vous remercie pour vos propositions, et comme je vous l’ai dit, elles contiennent certaines idées qui peuvent aider en complétant celles déjà faites par d’autres États, qui sont également importantes au regard de la situation syrienne », a déclaré M. Brahimi lors d’une conférence de presse commune. « Nous espérons que toutes ces idées s’organiseront au sein d’un projet, capable de mettre fin au cauchemar du peuple syrien », a-t-il précisé. « Je répète l’appel du secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) concernant la mise en œuvre par le gouvernement syrien d’un cessez-le-feu unilatéral et demande à l’opposition de le respecter, une fois qu’il aura été initié par les autorités », a-t-il ajouté.


M. Brahimi, qui a entamé mercredi une nouvelle tournée régionale, doit rencontrer aujourd’hui le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Saïd Jalili, avant de s’envoler le jour même pour Bagdad, a indiqué le site Internet de la télévision officielle.

« Fondations solides »
Cette annonce intervient dans un contexte de tension croissante entre Ankara et Damas ces derniers jours. Signe de l’aggravation de la crise entre les deux ex-alliés, Ankara a fermé son espace aérien aux vols civils syriens, a annoncé le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, après que Damas eut décidé samedi d’interdire aux avions de la Turkish Airlines de survoler son territoire. « Comme nous avons établi que ces vols civils étaient utilisés à mauvais escient par le ministère syrien de la Défense à des fins de transport de matériel militaire, nous avons adressé hier une note à la partie syrienne », a expliqué le ministre. M. Davutoglu a par ailleurs rejeté les appels de Damas à un dialogue bilatéral pour gérer les tensions frontalières.


Les relations entre les deux parties se sont envenimées après la mort de cinq civils turcs tués le 3 octobre par un obus syrien à la frontière et après l’interception mercredi soir par Ankara d’un avion syrien transportant, selon Ankara, des armes russes, ce qu’ont démenti Damas et Moscou.


De ce côté-là d’ailleurs, la Russie a estimé hier que cet incident ne devrait pas nuire aux relations russo-turques. « Je vous assure, personne ne devrait s’inquiéter à propos de l’état des relations entre la Russie et la Turquie », a déclaré au Luxembourg le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, cité par l’agence de presse officielle russe RIA. « Elles reposent sur des fondations stables et solides. »

La base de Wadi Daif
Sur le terrain, l’armée a lancé une contre-attaque dans le Nord pour reprendre des positions aux insurgés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG syrienne. L’aviation a largué des bombes sur Maaret el-Noomane, prise par les rebelles en début de semaine. Un journaliste de l’AFP y a vu un civil littéralement coupé en deux par une frappe, son corps affreusement mutilé gisant dans une mare de sang. En s’emparant de cette ville située sur la route reliant Damas à Alep, les rebelles ont pu freiner l’acheminement des renforts militaires vers la métropole du Nord, théâtre depuis mi-juillet de violents combats. Le blocage de son approvisionnement affaiblit l’armée qui peine déjà à faire face sur tous les fronts qui s’ouvrent à travers le pays.


À l’est de Maaret el-Noomane, des combats se déroulaient aux abords de l’importante base de Wadi Daif, qui renferme des réservoirs de carburant, des chars et un grand nombre de soldats, selon l’OSDH. Les rebelles s’étaient déjà emparés samedi de deux bases dans la région de Homs et à Damas, mais ont perdu cette dernière hier. « Ce qui est important ce sont les armes et les munitions qu’ils saisissent lors de l’attaque », a commenté le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.


Plus au Nord, près de la ville rebelle de Saraqeb, l’armée s’est retirée d’un barrage stratégique sur la route d’Alep. Toujours dans la province d’Idleb, les rebelles ont capturé à un barrage trois officiers à Jisr el-Choughour, où ils avaient fait prisonniers 256 soldats la semaine dernière.
Dans cette province et ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a accusé l’aviation d’avoir largué des bombes à sous-munitions, s’inquiétant des vidéos montrant des civils manipulant des sous-munitions non explosées « au péril de leur vie ».

Aux Omeyyades
Au cœur d’Alep, l’armée a repris le contrôle total de la mosquée historique des Omeyyades, que les rebelles avaient partiellement prise la veille, selon une source militaire et une ONG. Des dizaines de corps, probablement des combattants rebelles, ont par ailleurs été découverts au sud-ouest de la capitale, dans une zone théâtre de récents combats, d’après l’OSDH.
Dans la province damascène, l’armée a repris une base militaire à Atibah prise la veille par les insurgés, toujours selon l’OSDH. Dans la capitale, où les attentats se multiplient, une bombe a fait exploser la voiture d’un avocat prorégime dans le quartier chic de Mazzé, faisant un blessé, selon l’ONG. SANA a parlé d’un attentat-suicide « terroriste » qui n’a toutefois pas fait de victimes. Et ailleurs dans le pays, des bombardements ont touché les provinces de Deir ez-Zor, de Qouneitra et de Deraa, selon la même source.
Selon un bilan provisoire de cette ONG, ainsi que de militants sur place, le nombre de morts était de plus de 190 hier.
Au niveau humanitaire, un responsable jordanien a annoncé hier que les autorités jordaniennes allaient établir un nouveau camp de réfugiés à 50 km d’Amman, pour faire face aux flux de Syriens fuyant les combats dans leur pays et désengorger le camp de Zaatari.

 

Reportage

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